Jeux vidéoJouer

Killer Frequency

Depuis qu’une certaine série horrifique et fantastique se déroulant dans l’Amérique banlieusarde des 80’s a eu un succès planétaire, les jeux vidéo horrifiques et fantastiques se déroulant dans l’Amérique banlieusarde des 80’s prolifèrent. Quelle surprise me direz-vous d’un air cynique et entendu, et vous aurez bien raison. Après le fast FPS, le survival, le post-apo, le zombie, voire même le post-apo-zombie-fast-FPS-survival quand on a vraiment plus d’idée ; voici donc venir le Suburbs-80’s-Horror game… Est ce que Killer Frequency, proposé par Team 17, se détachera du lot ? La réponse tout au long de ce test écrit par votre serviteur qui, lui au moins, est un enfant des années 80.

Video killed the radio star

Tout commence donc dans la petit ville américaine de Gallows Creek. Nous voici dans la peau de Forrest Nash, un nouvel animateur de la radio locale comme il en existait plein dans les films et les séries à cette époque là. Il est seul à la station avec son assistante Peggy en train de s’ennuyer un peu, quand soudain un coup de fil étrange de la secrétaire du chef de la police locale le fera basculer, et toute la ville avec lui, dans une nuit d’horreur (petite précision : je ne sais pas comment étaient les intérieurs des stations de radio dans les 80’s aux USA, mais en tous cas en France ce n’était pas aussi marron et violet…).

Je vais être honnête, à ce stade là de l’histoire j’avais déjà envie de brûler le jeu, et ma console avec. Toutefois la petite mention « comédie d’horreur » glanée dans la description de ce dernier, me fit reconsidérer ma première pulsion et pousser plus avant. Et aussi la peur qu’inspire notre rédac chef, avouons-le.

In the heat of the night

Comme on s’en doutait, la majorité de « l’action » va se dérouler dans la station de radio, et plus précisément dans le studio d’enregistrement. Vous noterez les guillemets à action. En effet, l’ensemble du jeu sera surtout composé de dialogues entre celles et ceux qui appellent et notre protagoniste. Quasiment tout se passera hors champ. Je ne vais évidement pas vous spoiler le scénario. Ce serait dommage vu la durée du titre et le fait que son unique intérêt est cette histoire justement. Mais sachez quand même que ce dernier est bien plus complexe et prenant que ce que l’on pourrait s’imaginer initialement.

Alors bien entendu, on a droit à tous les clichés de l’ensemble des slashers des années 80. Le tueur psychopathe qui revient d’entre les morts, la ville coupée de l’extérieur, les gens qui hurlent pendant qu’ils se font tuer au téléphone, etc. Mais tout est justement traité comme un cliché. Ainsi, le plan de la ville où chaque lieu et chaque rue, est un clin d’oeil à un film d’horreur des années Reagan. Pour peu que vous ayez connus ces années-là, ou en tout cas les films de genre de cette époque, vous pouvez vous amuser à y trouver des références plus ou moins cachées.

I think we’re alone now

Le gameplay de Killer Frequency est ce que j’ose appeler un walking simulator statique. Oui, c’est étrange, mais c’est pourtant la meilleure définition que j’ai trouvé. Le fait est que, sans bouger de votre station de radio, vous parcourrez l’ensemble de la ville de Gallows Creek rien qu’en répondant au téléphone, en tenant l’antenne coûte que coûte, et en résolvant des puzzles.

Tout repose donc sur l’ambiance et la qualité du voice acting. Ça tombe très bien puisque ce dernier, avec une douzaine d’acteurs et d’actrices de qualité, est impeccable. Même en étant le plus blasé des monstres froids, on ne peut s’empêcher de plonger avec eux dans cette nuit d’angoisse où le destin de cette petite ville toute entière bascule.

Finalement, l’économie de moyens visuels qui peut passer pour une faiblesse au départ, se révèle être une des grandes forces du titre. La claustrophobie induite par l’enfermement volontaire (il doit tenir l’antenne) mais pesant (il ne peut agir qu’à distance) de notre protagoniste, rend tout ce qui se passe totalement décalé et pourtant extrêmement prenant.

Cities in Dust

Invoquant le meilleur et le plus caricatural de tout ce qu’ont pu produire les années 80 en matière de films d’horreur, tout en saupoudrant son propos d’une nonchalance et d’un second degré un peu désespéré typique de l’époque, Killer Frequency est un jeu agréable. Il ne transcende pas le genre et ne dure pas très longtemps (cinq heures pour ma partie), mais il est plaisant à suivre.

Je ne suis pas persuadé que les maigres embranchements scénaristiques, qui se basent principalement sur votre capacité à aider ou pas les victimes potentielles du tueur, suffiront pour vous donner envie de le relancer. Toutefois, Killer Frequency reste un bon jeu d’ambiance et sa capacité à invoquer autant d’images du passé vous donnera surtout envie de voir, ou de revoir, les slashers de ces années-là.

Genre : 80’s Horror

Développement : Team 17

Éditeur : Team 17

Date de Parution : 1 juin 2023

Plateforme : Switch

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

CekterDown

Fasciné par Sherlock Holmes et le mythe de Cthulhu, j'aime également la science-fiction et tout ce qui s'y rapporte, je ne réponds qu'aux superlatifs et ne désespère pas qu'on me voue un culte un jour. J'aime surtout m'entourer de gens plus talentueux que moi.