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Youtubers Life 2

Si j’encourage souvent les autres rédacteurs à sortir de leur zone de confort pour tester des titres qui peuvent se révéler surprenants (ou pas), je ne suis pas le dernier à tenter des choses. Tenez, l’autre jour, j’ai joué à un wargame où on n’avait pas à gérer le ravitaillement. Truc de dingue hein ? Donc quand Youtubers Life 2 est arrivé, ni une ni deux, je me le suis réservé. Et je n’ai pas du tout été forcé de le prendre parce que personne n’en voulait, qu’allez-vous inventer là.

Dans Youtubers Life 2, vous jouez le rôle d’un jeune youtubeur désirant percer dans le milieu très fermé des gens arrivant à gagner des sous en faisant n’importe quoi devant une caméra. Tiens, ça me rappelle Ding Chavez, un guedin qui fait de l’airsoft et qui en parle dans tous les vidéos possibles et imaginables. Toute ressemblance avec de la publicité déguisée ne serait pas si accidentelle que ça.

Vous allez donc devoir, en partant de rien, tenter d’atteindre la notoriété de Dystopeek dont le nombre de fans, information classifiée, suffirait à peupler un pays grand comme ça. Mais pour y arriver, ne comptez pas sur une équipe de bras cassés, il va falloir retrousser ses manches et dormir, beaucoup dormir car, c’est bien connu, les jeunes sont de gros fainéants et ne peuvent pas faire trop de choses dans une journée. Aidé par un assistant personnel et suivi par un drone, vous allez donc parcourir la ville pour trouver les meilleurs spots où tourner vos vidéos et faire vos selfies. Et là, je vous le dis tout de suite : oui caresser les chats est mignon mais ne rapporte guère de followers. Monde de merde.

Vous disposerez pour chaque jour d’un petit résumé des hashtags qui roxxent du poney (punaise je suis vieux) et qui, s’ils sont convenablement exploités, vous rapporteront des followers et donc de l’argent. Mais au début, vous n’avez ni l’un ni l’autre et il vous faut donc travailler. Oui c’est horrible je sais, obliger les gens à bosser plutôt que de gagner leur vie en faisant les cons devant une caméra. Vous devez donc accomplir de petits boulots (pas très inspirés malheureusement) pour gagner votre croûte et acheter du meilleur matériel (vision de nuit pour le drone, meilleures pièces pour votre ordinateur…).

Parce que dans Youtubers Life 2, il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour que la vidéo soit tournée et uploadée ! Pensez donc. Il va falloir trouver pour chaque passage l’attitude qui convient le mieux pour faire monter différentes jauges. Puis, une fois la vidéo finie, l’éditer en collant des bouts de manière optimisée au pif pour ensuite la mettre en ligne avec une accroche adéquate. Tout le processus étant aussi rigolo les premières fois qu’il est lassant à la dixième…

Heureusement pour vous, votre personnage a l’énergie d’un collégien un lundi matin quand il faut aller en cours, donc vous ne pourrez travailler que sur une vidéo par jour. Parce que le reste de votre énergie sera utilisé en ville, à vous promener pour rencontrer des gens et améliorer votre notoriété. Avoir dix amis, être leur BFF sur les réseaux sociaux, aller à la salle de sport, autant d’activités passionnantes qui vous permettront d’être LE youtubeur, celui au top du classement. Et quand cela arrivera, vous aurez le sentiment de… avoir trop grindé pour en arriver là ?

Car là j’avoue avoir décroché, étonnamment. Non pas que le jeu est foncièrement mauvais, bien au contraire. Le premier a eu son petit succès, assez pour qu’il y ait une suite a priori et je me sentais assez curieux pour me lancer. Mais autant dans un Stardew Valley ou un My Time at Portia, qui vous demandent eux aussi de vous promener pour aider des gens et améliorer votre chez-vous en faisant aussi pas mal de tâches répétitives, vous avez la sensation de réellement progresser, autant dans Youtubers Life 2, j’ai juste eu l’impression de perdre mon temps à parcourir la ville. Le grind est très présent et je n’ai même pas eu la sensation de jouer à devenir un youtubeur, juste un commis. Livrer un colis rapporte 100$ et vous prend une grosse partie de la journée, le moindre snack pour récupérer de l’énergie en coûte 20, la moindre pièce informatique 300. Faites le calcul.

Techniquement, parce qu’il faut bien en parler, il n’y a pas grand-chose à remarquer, mis à part l’absence de support de l’ultrawide. Et la lenteur des déplacements. Et la direction artistique, très enfantine. Et la traduction française pour le moins bancale parfois. Rien de bien marquant donc…

Certains accrocheront sûrement et prendront du plaisir à accomplir toutes ces petites tâches qui font le jeu, mais personnellement elles me passent bien au-dessus. Alors non, je ne suis clairement pas le public visé mais même en prenant tellement de recul qu’il faut des jumelles pour l’apercevoir, je trouve que Youtubers Life 2 manque le coche et ne montre pas assez les youtubers, les vrais. Comme ceux qui ont des chaînes pour parler d’airsoft. Au lieu de focaliser le gameplay sur la création et l’édition de vidéos, U-Play Online se trompe et nous sert un Postmen Life.

Genre : Simulation de youtubeur

Développeur : UPLAY Online

Editeur : Raiser Games

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

2 réflexions sur “Youtubers Life 2

    • Harvester

      Je vois pas de quoi tu parles :p

Commentaires fermés.