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Welcome to ParadiZe

Je vais avouer quelque chose dont je ne suis pas spécialement fier : j’ai Diablo IV, installé depuis des mois et régulièrement mis à jour mais je ne l’ai jamais lancé. Pas assez de temps libre pour te lancer dans un gros hack n’ slash me susurre mon backlog. Mais au fond de moi, ça me manque de massacrer des monstres par dizaines. Heureusement, Welcome to ParadiZe est arrivé.

Parce que oui, dans l’esprit et l’exécution, Welcome to ParadiZe est un hack n’ slash. Pas le plus profond, pas le plus intense c’est sûr, mais un hack n’ slash quand même. Tout commence lorsque vous arrivez à ParadiZe, en pleine apocalypse zombie. Pourquoi ce coin-là plutôt qu’un autre ? Parce que figurez-vous que ses habitants ont mis au point un dispositif pour domestiquer les zombies. Oui messieurs dames, vous pouvez avoir un zombie pour tondre la pelouse, un qui jouera au badminton avec vous…

Le souci c’est qu’à peine arrivé sur place et installé, vous apprenez qu’il faut vite évacuer la zone et rejoindre… la Lune. Oui tout là-haut. Cap Canaveral étant fermé pour maintenance, vous allez devoir construire une fusée pour rejoindre la colonie lunaire. Je ne sais pas ce que les scénaristes ont pris, mais c’était de la bonne. Ils ont d’ailleurs dû en refiler aux game designers tant certains passages sont très idiots.

C’est un peu la patte du jeu : un pitch idiot, des personnages caricaturaux et idiots, le tout dans un superbe enrobage qui flatte la rétine. C’est d’ailleurs un régal de se promener dans les différents biomes tant les développeurs ont soigné les décors et animations.

Niveau gameplay, on est sur de l’archi-classique : vous vous promenez, tapez à distance au corps à corps tout ce qui bouge, récupérez des ressources et des armes pour les ramener à votre camp pour soit les améliorer, soit construire de nouveaux bâtiments. Les biomes traversés sont classiques – ville, désert, forêt…- et ont leurs spécificités, comme l’obligation de boire régulièrement dans le désert pour ne pas prendre un coup de chaud. Rassurez-vous, il n’y a pas de jauges de faim ou soif à gérer, juste l’endurance et la vie.

La particularité de Welcome to ParadiZe est que vous faites tout cela accompagné de votre fidèle Zombot, un zombie domestiqué grâce à un petit casque. L’avantage est qu’il peut (re)mourir, la main d’œuvre potentielle pour le remplacer est légion. Mais si avoir un zombie qui vous suit partout est sympa, avoir un zombie qui fait ce que vous voulez est encore mieux.

C’est pourquoi il est possible de leur affecter un comportement et de l’équipement. Vous pouvez ainsi avoir un Zombot armé d’une batte de base-ball et d’une armure lourde qui attaquera tous les zombies au corps à corps. Ou en avoir un qui se fait exploser quand il est trop blessé. Ou qui fait fuir ses congénères et leur tire dessus au fusil à pompe… Les possibilités de personnalisation sont nombreuses et chacun devrait trouver chaussure à son pied. Et je dois dire que voir votre Zombie vous soigner ou vous ramener du loot est quelque chose dont on ne se lasse pas.

En plus de l’exploration liée à campagne principale et aux quêtes secondaires, vous allez devoir vous construire une base. Si sur papier l’idée est intéressante, avec la possibilité de construire des pièges et de placer des Zombots en défense pour résister aux assauts des hordes, la montée en puissance de votre hameau est tellement lente qu’on sera invariablement déçu.

Tant qu’à parler de déception, abordons la question du loot. Quand je vous ai parlé de HnS, vous avez sûrement imaginé qu’on trouvera des dizaines d’armes. Dans les faits, non, il y a en a une dizaine qu’on fera évoluer. Arc, arbalète, boomerang, pistolet, batte, fusil à pompe… Vous commencez avec des armes lançant de petites billes métalliques puis passez à la poudre. C’est un peu décevant et cela ne satisfera absolument pas les accrocs au loot.

C’est en fait symptomatique de Welcome to ParadiZe : il y a plein de bonnes choses, des ennemis loufoques, une action bien rythmée avec de bonnes sensations, que ce soit à distance ou au corps à corps, l’exploration se fait naturellement, le grind est peu présent tant la progression est aisée et comme dit précédemment, le jeu est très beau.

Mais, si les débuts sont enthousiasmants, le sourire retombe un peu au bout de quelques heures. Le loot aurait mérité plus de variété, la construction de base est très limitée, la bande son est quasiment absente – alors qu’il y avait moyen d’en faire un atout – et une petite lassitude fait son apparition. C’est un peu le propre de tous les HnS d’avoir un gameplay limité mais les meilleurs d’entre eux parviennent toujours à relancer l’intérêt du joueur pour le pousser à continuer.

Dans Welcome to ParadiZe, il manque ce souffle épique. Le jeu est agréable, il n’a aucun défaut majeur et son prix de 30€ est correct. Mais… le jeu ne franchit jamais cette étape, celle qui rend le joueur accroc. Il se contente d’être agréable et de se laisser jouer. Ce qui était déjà le cas de la production précédente d’Eko Software : Chaosbane. Le studio cherche donc la formule magique sans la trouver, même s’il y a un net progrès.

Mais gardez quand même Welcome to ParadiZe dans un coin de wishlist, ne serait-ce que pour sa mécanique originale de domptage et personnalisation de zombies. Et qui sait, peut-être trouverez-vous un (ou une) ami pour y jouer en coopération.

Genre : Hack n’ Slash

Développeur : Eko Software

Editeur : Nacon

Date de Sortie : 29 Février 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

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