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Warhammer Underworlds: Online

Warhammer normalement c’est chasse gardée du chef, le « Online » en revanche ça a tendance à le faire fuir. Résultat, comme j’étais curieux face à l’ambiance du titre et pas insensible à la licence, j’ai pu me pencher sur Warhammer Underworlds: Online des devs indés Steel Sky Productions.

Ah ouais donc dans un jeu de plateau y a un plateau en fait.

Contrairement à mes estimés collègues, un jeu PC qui ressemble à un jeu de société, c’est rarement un point positif pour moi. Déjà parce que ce sont deux médiums différents mais aussi parce que j’aime profiter de ce que l’ordinateur offre pour me libérer des contraintes des jeux de plateau (comme lire les règles, connaître les forces/faiblesses de chaque carte, découper les tours en phases). Warhammer Underworlds: Online reprend cependant assez fidèlement (si j’ai bien compris), le principe du jeu de société Warhammer Underworlds: Shadespire.

The BoyZ

Dès le départ, j’ai assez vite compris que j’allais un peu souffrir. Le jeu est découpé en tours, chacun découpé en quatre phases d’activation, chacune ayant des sous-phases qui permettent de jouer des cartes ou de bouger un de ses personnages. Ceux-ci sont limités en nombre et prédéfinis par la race sélectionnée en début de partie, chacune ayant bien sûr ses forces, un nombre varié d’unités et ses faiblesses.

Le numéro de l’objectif n’est visible que quand vous passez dessus…déjà qu’ils sont pas super évident au début…

Le but du jeu est d’acquérir des points de victoire, soit en éliminant l’adversaire, soit en jouant des cartes objectifs (tirées au hasard en début de partie mais qui peuvent être échangées à certains moments du jeu). Les objectifs sont en général liés à des actions spécifiques, telles que le contrôle d’une partie du plateau ou l’élimination d’un leader ennemi, ou à des points de contrôle (placés par les joueurs en début de partie) pour lesquels vous allez vous battre. Trois points de contrôle acquis en fin de tour et c’est la victoire mais, en général, le choix des points de contrôle qui auront votre attention dépendra des cartes objectifs dans votre main.

Tiens, ils ont mis le moche dans les unités disponibles.

Par défaut, le jeu ne passe aucune phase, même si vous n’avez aucune carte à jouer (heureusement il y a une option qui permet de ne pas devoir appuyer sur le bouton quand vous n’avez rien à faire) ou si vous n’avez plus d’unités (là par contre je comprends pas l’intérêt à part subir une humiliation un peu plus cuisante). Le tempo est donc assez lent, car chacun joue ces phases à tour de rôle : carte et activation puis carte et activation de l’adversaire (ou l’inverse) quatre fois jusqu’à la fin d’un tour où il y a vérification des cartes d’objectif, possibilité de défausse, possibilité de jouer des cartes de mise à niveau d’unité (des bonus de mouvement ou de combat) si vous avez marqué des points et puis on passe au tour suivant.

Quand t’as plus d’unité, aucune carte à jouer mais que le jeu te dis « Joue ! »

A savoir que comme vos cartes d’action et vos cartes d’upgrade sont mélangées, vous pouvez très bien n’avoir aucune carte à jouer de tout le tour si votre main est mauvaise. Alors oui évidemment dans toutes ces phases et ces passages de tours, il y a un moment où il y a des combats.

Y a un tuto qui t’explique c’est quoi les dés mais j’ai déjà oublié et le jeu ne te dit plus rien ensuite. Donc là déjà il touche deux fois probablement et moi j’ai un critique mais si ça se trouve je vais quand même me prendre des dégâts je sais pas pourquoi.

Avec de jolies unités comme on peut en avoir dans Warhammer, je m’attendais à des moments épiques, seulement les choix effectués par les devs me laissent un peu perplexe. Pour rendre le jeu plus violent et tactique, l’attaquant dispose d’un nombre de dés allant de 2 à 5 et le défenseur n’en a qu’un seul, sauf s’il est protégé par une unité à côté de lui ou qu’il est en mode garde (qui demande donc une action). Seulement voilà, le premier tour, vous n’avez pas le temps de vous mettre en mode garde ou de bouger avant de vous faire taper dessus. Hors, si l’attaquant réussit un seul de ses jets de dés, les dégâts reçus sont fixes (sauf en cas de critique où il sont doublés) et liés aux caractéristiques de l’attaquant. C’est là qu’on réalise qu’un squelette c’est pas bien solide… Il est donc totalement possible de se faire fumer une unité avant même d’avoir joué. Fun !

C’est joli de près. L’ambiance est assez réussie.

Suffit d’attaquer en premier, vous vous dites ! Oui évidemment mais pas spécialement. Déjà parce qu’il faut de la chance aux dés (haha) et qu’aussi, ça dépendra de qui est en face. Si vous avez chacun trois unités, okay soit. Mais s’il y a 5 unités en face, se mettre à découvert n’est probablement pas judicieux. Surtout que si vous avez quatre phases d’activation, vous ne pouvez en général activer qu’une seule fois une unité (parfois deux, mais je n’ai pas compris pourquoi). Donc à moins de pouvoir couvrir la distance avec vos autres unités pour protéger la vôtre, s’avancer peut être une action suicidaire si elle ne réussit pas du premier coup à handicaper l’ennemi.

La carte qui permet de bloquer un hex peut être utile, parfois.

Les combats manquent pour moi de clarté et le jeu ne profite pas assez du médium pour offrir des effets et du feedback visuel au joueur. L’équilibrage est, selon moi, aussi très approximatif, avec des races qui semblent rouler sur tout le monde avec des cartes qui leur donne des bonus d’attaque sans coût alors que d’autres sont en papier mâché avec des cartes sans intérêt.

Loot!

Vous l’aurez compris, je n’ai pas vraiment accroché au jeu, n’étant pas le public cible. Malgré tout, il y a un réel effort des devs, non seulement de respecter la licence mais aussi de faire des règles complexes qui récompensent les joueurs plus tactiques qui aiment s’investir. Il y a trois modes de jeu principaux (contre bots, contre joueurs et ranked) et si la communauté ne semble pas très nombreuse, il y a malgré tout moyen de trouver une partie en cinq bonnes minutes. Les points de victoire vont aussi vous permettre d’acquérir des « coffres » qui vous permettront de customiser vos unités. Bref, ceux qui adhéreront au concept auront de quoi faire.

Développeurs et éditeurs : Steel Sky Productions

Genre : Jeu de plateau, cartes.

Prix : 29,99€

Site Web

Page Steam

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.