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Two Point Museum

Troisième opus de la série des Two Point, les deux précédents traitant des hôpitaux puis des universités, Two Point Museum vous propose d’incarner un directeur de musée et d’essayer de proposer au public les plus beaux musées qui soient au travers d’une campagne qui, à l’instar des titres précédents, vous fait voyager dans le monde entier.

Ayant apprécié jusqu’à un certain point le premier opus, Two Point Hospital et ayant oublié de jouer au deuxième, je revenais frais comme un gardon vers Two Point Museum tout en sachant ce coup-ci qu’il ne fallait pas que je m’attende à tomber sur un titre de gestion.

Donc voilà, je vais l’écrire dès maintenant, que personne ne soit surpris : non Two Point Museum n’est pas un jeu de gestion. Si vous voulez vous creuser la cervelle devant des tableaux Excel et optimiser votre économie au centime près, passez votre chemin, il y a plein de titres qui font cela et ce n’est pas le propos.

Non, dans Two Point Museum on vous jette des poignées entières de cash à la figure en vous hurlant de vous faire plaisir. D’en mettre plein, partout, de tout ! Ici, là ! C’est un jeu dans lequel vous allez passer des heures à agencer vos musées et mettre en valeur vos expositions. Et autant vous le dire tout de suite : à petites doses, c’est plutôt pas mal du tout, voire franchement bien.

La faute à ces graphismes colorés et cette bonne humeur contagieuse. A ces visiteurs idiots et stéréotypés. Ces employés qui font n’importe quoi (observez les gardes de sécurité pendant quelques minutes) et ces annonces idiotes. Two Point Museum est l’antithèse de ces jeux post-apo tout gris qui vous font chercher une corde après chaque séance.

Le principe des Two Point est simple – et a d’ailleurs été repris dans pas mal de titres, dont Blood Bar Tycoon récemment – et vous fait voyager de musée en musée afin de débloquer des paliers, symbolisés par des étoiles. Vous remplissez un certain nombre de tâches, atteignez un niveau de prestige et hop, le musée suivant est débloqué, vous pouvez aller le développer ou rester sur celui en cours pour le peaufiner.

La campagne n’est donc qu’une excuse pour vous faire voyager et débloquer les innombrables éléments cosmétiques à afficher dans le musée. Et bon sang, les développeurs n’ont pas lésiné sur la quantité ! Réparti en cinq thèmes (préhistoire, marin, surnaturel, science et espace) le contenu est gargantuesque et les collectionneurs ont devant de nombreuses heures de jeu pour arriver à tout collecter.

Cinq thèmes donc pour lesquels il va falloir développer des expositions. Et pour ce faire, une seule solution : envoyer vos scientifiques en expédition aux quatre coins du monde. Une mécanique simple, on choisit les membres de l’expédition, leur équipement et la durée de la mission et on attend quelques jours en ayant parfois un dilemme à résoudre (continuer malgré des chaussettes mouillées ou braver l’inconfort et continuer). L’équipe revient avec une caisse contenant une pièce à exposer, stocker ou analyser (et donc perdre).

Si vous l’exposez, il va falloir la mettre en valeur avec des tableaux informatifs, des décorations, l’intégrer à des tours… Bref, qu’elle crée le buzz et génère du prestige. On se prend alors à réorganiser son musée, à créer des pièces dédiées, à sacrifier quelques éléments pour les analyser pour augmenter le savoir des visiteurs. Rincer répéter.

Parce que oui, Two Point Museum a l’inconvénient de son principal avantage, qui est sa grande accessibilité : il est souvent redondant. Envoyer expédition sur expédition est assez vite ennuyeux et est le principal défaut du titre, réorganiser constamment le musée pour l’optimiser peut devenir rébarbatif pour certains, surtout qu’il y a parfois des objectifs qui obligent à en faire un peu trop autour de certaines expositions.

On se retrouve à devoir saturer un espace de trucs et de bidules pour que les visiteurs soient contents et à devoir patiemment attendre que la jauge monte avant de passer à la suite. Mais fort heureusement les différents chapitres permettent de relancer la machine avant écœurement. Two Point Studios a semble-t-il un peu appris de ses erreurs passées et arrive à doser le temps passé dans chaque musée avant de nous offrir la suite.

On continue donc à avancer dans l’histoire, curieux de découvrir ce qu’elle nous réserve. Ça n’est jamais bien difficile mais cela nous oblige à aborder un nouveau pan d’un gameplay pas forcément très profond, mais agréable. Et le fait de revenir aux anciens musées pour les améliorer avec ce que l’on a entretemps débloqué relance bien l’intérêt.

L’interface est parfaite, tout comme la réalisation technique d’ailleurs et il est très facile d’aménager à la perfection les pièces pour en faire des musées uniques. Il n’y a pas de modèle type à plaquer partout comme on pouvait avoir dans Two Point Hospital, là le joueur est encouragé à laisser libre cours à son imagination. Et comme il n’y a comme contrainte que les éléments encore verrouillés, inutile de vous dire qu’il est impossible d’avoir deux musées identiques.

Petite parenthèse sur la partie gestion du titre : elle est comme annoncée très légère, les finances sont toujours positives, même en construisant dans tous les sens, et les employés, si vous pensez à les entraîner et augmenter leur salaire quand ils changent de niveaux, disposent d’une IA suffisante pour que vous n’ayez pas à les micro-manager. Ce qui est parfait dans ce cas précis.

Two Point Museum est donc une version améliorée des titres précédents, un jeu pour lequel les développeurs ont pris en compte les retours et ont peaufiné le gameplay. Ça n’est toujours pas un jeu difficile ou nécessitant une grande concentration, loin s’en faut, mais c’est – enfin – un titre sur lequel vous pouvez passer deux heures d’affilée sans être lassé.

Si vous cherchez un titre pour initier quelqu’un, ou si vous voulez tout simplement vous amuser à jouer à la poupée et à décorer des musées mignons tout plein, alors ne cherchez plus, vous avez trouvé votre bonheur. Bien plus complet et plaisant que Blood Bar Tycoon par exemple, c’est un titre agréable et fourni qui contentera ceux qui savent pourquoi ils l’ont acheté.

Genre : Gestion d’abbaye

Développeur: Two Point Studios

Editeur : SEGA

Date de sortie : 4 Mars 2025

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...