The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered
J’adore la série des Elder Scrolls. J’ai poncé Morrowind comme on dit, j’ai exploré chaque millimètre de Skyrim et je lance quotidiennement The Elder Scrolls Online, au moins pour récupérer la récompense du jour. Mais Oblivion… A l’époque je l’ai acquis comme tout le monde, je l’ai lancé et j’ai vite renoncé. Comme beaucoup de monde j’ai envie de dire. Réaction épidermique devant les bugs et le leveling à la c** ? Oui sûrement. J’ai toujours voulu lui donner une seconde chance mais vous savez comment c’est, un jeu en pousse un autre et en moins de temps qu’il n’en faut à Baalim pour faire une blague offensant la moitié de notre lectorat, le jeu s’est retrouvé tout au fond de ma bibliothèque Steam. C’est pour cela que lorsqu’Oblivion Remastered a été annoncé, je me suis dit que c’était l’occasion ou jamais.
Pour ceux qui ne connaissent pas cet épisode mal-aimé, sachez que vous débutez en taule et en slip, avec l’Empereur de Tamriel, Uriel Septim débarquant pour emprunter un passage secret situé… dans votre cellule. Coïncidence ? Je ne pense pas !
Vous voilà donc embarqué malgré vous dans les égouts et dans une quête bien au-delà de votre condition de pouilleux : trouver le fils illégitime de l’Empereur, le protéger et mettre fin à la menace qui pèse sur Tamriel, l’invasion des forces Daedriques de Mehrunès Dagon. Une bien belle histoire qui débute (vous avez normalement lu ce paragraphe avec une musique épique dans les oreilles pour plus d’immersion), une bien belle histoire que vous allez, dans la plus pure tradition des Elder Scrolls, ne pas suivre !
Parce qu’on ne va pas se mentir : ce que veulent les joueurs dans cette saga, c’est l’Aventure, avec son grand A, ses donjons épars remplis de morts-vivants, ses camps de bandit et ses quêtes Fedex qui (rendons à César…), ne sont pas si bateau que ça dans Oblivion. Oui je le reconnais, le niveau d’écriture est tout à fait correct et si le plaisir de la découverte et de l’exploration sera le moteur principal pour le joueur avide de grands espaces, l’histoire vaut vraiment la peine qu’on s’y intéresse.

Mais qu’amène Oblivion Remastered en 2025, soit quasiment 20 ans après la sortie de l’original ? Et bien comme son nom l’indique, des graphismes retravaillés et un moteur remis au goût du jour. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela claque ! Les visages ressemblent enfin à quelque chose – ce qui rend la création de personnage moins effrayante – les environnements sont somptueux et n’ont pas à rougir face à la concurrence moderne. Même si pour moi Kingdom Come: Deliverance 2 est deux crans au-dessus grâce à son monde bien plus vivant.
Car même si les développeurs ont fait du bon boulot, le monde reste le même qu’en 2006, c’est-à-dire assez peu peuplé en dehors des zones principales. Oh vous croiserez ici et là un bandit ou un cerf s’enfuyant à votre approche, mais globalement le monde, s’il est superbe, semble un peu vide. Même Elder Scrolls Online fait plus vivant à côté.

Mais ne boudons pas notre plaisir car le travail accompli reste très bon, notamment en ce qui concerne la montée en niveau. L’expérience se gagne en passant des paliers pour chaque compétence que l’on utilise et une fois un niveau atteint, le joueur dispose de 12 points à répartir dans ses caractéristiques de base. Ce système permet d’atténuer un build qui pouvait être trop spécialisé au départ ou au contraire de faire un personnage ultra-spécialisé. Un menu à la carte comme le proposait Skyrim.
Au niveau RPG, le plaisir est donc de retour et nous n’avons plus à serrer les fesses devant chaque rat susceptible de porter une armure daedrique. Cela fait du bien, on peut se concentrer sur sa partie et sur les grandes incohérences que le jeu a bien entendu gardé, parce que bon, ça reste un jeu Bethesda hein !

A vous les potion cheatées, les réactions imprévisibles des PNJ, à vous ces mini-jeux horribles pour le crochetage et la persuasion. A vous les bugs aussi, toujours présents 20 ans après. Oblivion Remastered a fait de son mieux pour paraître le plus propre possible, reste que sous la cotte de mailles, le pourpoint est un peu miteux.
Mais ça n’est pas bien grave tant le jeu s’avère enfin digne de notre temps. J’aurais aimé un petit coup de polish sur l’interface, surtout la gestion de l’inventaire et de la carte, mais globalement une fois qu’on saisit la logique (ou son manque) des contrôles, la pilule passe. C’est étonnant de pardonner cela à un remaster d’un jeu de 20 ans mais Oblivion Remastered est comme ça, plein de contradictions et attachant.

Alors, à qui s’adresse ce titre ? A tous les rôlistes qui n’ont pas joué à la version originale, bien entendu. Aux nostalgiques, qui veulent replonger dans leurs souvenirs d’il y a 20 ans. Mais il s’adressent aussi à ceux qui n’achèteront jamais une armure de cheval (elle est incluse avec toutes les extensions), ceux qui avaient abandonné – comme moi – frustrés.
En fait, Oblivion Remastered est pour tous les amoureux des Elder Scrolls, les amoureux des mondes ouverts et tous ceux qui aiment faire ce qu’ils veulent dans un jeu et se forger leur légende. A tous ces gens, je l’annonce : la route sera encore semée d’embûches mais ce ne seront plus que de petits nids de poule et non plus des gouffres. Merci Bethesda de m’avoir réconcilié avec Oblivion !
Genre: Jeu de Rôles
Développeur : Bethesda Game Studios, Virtuos
Editeur: Bethesda Softworks
Date de sortie : 22 Avril 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur