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SokoChess

Il y a des genres que je préfère habituellement éviter : les Points n’ Clics (parce qu’il faut soit réfléchir soit, et j’en veux pour preuve notre enfermé du placard, prendre des drogues douces pour trouver la solution), les plateformers hardcore (parce qu’il faut avoir des réflexes et du SkllZ) et les jeux de réflexion (parce qu’il faut soit réfléchir soit prendre des drogues dures pour trouver la solution). Alors quand un jeu dans ces genres arrive, j’essaie de le refiler aux autres, ce qui se passe bien la plupart du temps. Jusqu’à SokoChess.

Rassurez-vous, ça n’est pas un clone de Super Meat Boy avec des passages PnC. Non, c’est juste un mélange contre nature entre le Sokoban et les échecs. Oui voilà, rien que ça. Le genre de truc qu’on ne devine pas du tout engendré par une soirée alcoolisée… Et le moins qu’on puisse dire c’est que Martin Firbacher, le développeur solitaire derrière cette torture ce jeu de réflexion, devait en tenir une sacrée bonne quand il a eu l’idée de Sokochess.

Le principe est, comme d’habitude avec les jeux malins, totalement idiot et simple : vous jouez à Sokoban mais avec des pièces tirées des échecs. Donc bye bye les petites caisses en bois, bonjour les Fous, Pions, Tours et autres joyeusetés. Ce qui veut dire que les pièces « ennemies » que vous devez placer sur les cases désignées se défendent comme aux échecs et surtout que vous déplacez vos pièces selon leurs mouvements autorisés aux échecs.

Et là, dès la fin du premier niveau, deux pensées vous viennent : « c’est totalement con comme principe » et « punaise ça marche ! ». Oui ça marche, plutôt bien même car vous relancerez quotidiennement SokoChess, sans même y songer. Oh, pas longtemps c’est sûr, du moins dans mon cas. Parce qu’il devient vite ardu (du moins pour moi) d’une part, et puis surtout c’est le genre qui veut ça.

Les niveaux, il y en aurait plus d’une soixantaine, sont petits et mettent en jeu une poignée de pièces, ce qui favorise les courtes sessions, à condition de trouver la solution. Parce que si vous bloquez… vous trouverez le seul défaut du titre : ne pas proposer un système d’aide, même cryptique. Pas un seul message du genre « l’idiot ne voit pas que le fou bouge après le pion » ou une pièce qui clignote pour signaler que ça serait plutôt pas mal de commencer par là. Non, rien de tout ça, juste l’option de passer le niveau pour y revenir une fois la pression sanguine revenue à la normale.

Oui j’avoue celle là c’est pas moi, je n’y suis pas encore !

Mis à part ce défaut, qui je suis sûr ravira en passant les fans hardcore de jeux de réflexion, SokoChess a tout pour lui : il est ultra sobre, se joue dans une petite fenêtre pour que vous puissiez continuer à regarder en même temps le live stream de Lupus et a de jolies couleurs pastel. L’interface est minimaliste : clic gauche, annuler le dernier coup, recommencer le niveau. Il n’y avait guère besoin de plus.

Au final SokoChess est pile ce que je craignais : un jeu de réflexion addictif, dont la difficulté est savamment dosée (je vous ai parlé de ces cases qui disparaissent après plusieurs passages dessus) et qui réussit avec brio à bouffer des heures de votre vie, l’air de rien. L’idée de départ est très originale (félicitations Martin mais vas-y mollo sur la bouteille quand même), la transposition sur écran n’était qu’une formalité, remplie avec goût. Et tout ça pour seulement 4€…

Genre : Réflexion

Développeur : Daisy Games

Editeur : Daisy Games

Date de sortie : 8 Août 2022

Prix : 4€

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...