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Recycling Center Simulator

Jusqu’à présent, j’avais une vision très claire de l’enfer informatique. Ça se rapprochait beaucoup d’un wargame à l’ancienne avec son plateau en hexagones tout moches et ses pauvres sprites indigents et à peine animés. Un truc qui plairait à Harvester et que les autres fuiraient à toute vitesse. Une musique famélique, à peine digne d’un ascenseur ou d’un film érotique allemand, tournerait en fond sonore dans une boucle infinie et achèverait de déprimer l’utilisateur (à ce stade, je n’ose même plus parler de joueur). Tout ceci, c’était l’enfer tel que je l’imaginais avant d’avoir lancé Recycling Center Simulator.

J’aurais dû me méfier.

Surtout quand j’ai vu qu’il s’agissait d’un nouveau jeu Playway. Pourtant, nous autres joueurs, connaissons bien l’inventivité débridée de l’éditeur Playway lorsqu’il s’agit de sortir un énième « Truc Simulator » ™. Il s’agit parfois d’un simulateur de voleur, d’un simulateur nettoyeur/rénovateur de maison, de taulard, de mécanicien, de clochard… Et la liste est longue. Trop longue. Pensez à un truc absurde et dites vous que ça existe vraisemblablement. Vous croyez que j’exagère ?

Et encore, j’ai choisi parmi les best sellers de l’éditeur… Aujourd’hui (c’était il y a un mois et demi mais on va faire semblant de ne pas être complètement à la bourre), mon rédac’ chef m’a fait un beau cadeau en m’offrant la possibilité de tester ce nouveau simulateur édité par Playway. Avant toute chose, je vais tester une idée de mise en page totalement inédite sur ce site.

Comme vous allez pouvoir le découvrir, il existe bien un choc des photos. 

Pour ceux qui se poseraient la question, il s’agit de captures d’écran en 2560p et et avec toutes les options au max. 

Ça y est, vous le sentez bien le choc des photos ? Bref, si je résume correctement la situation, je joue à un jeu qui ne maîtrise que les concepts les plus basiques en matière de fun et qui propose une réalisation que je qualifierai généreusement de déplorable. Tout va bien, je sens qu’on m’a fait un vrai cadeau en me demandant de tester cette merveille. 

Vu que je ne recule devant rien, si ce n’est peut-être un wargame fait par des amateurs de jeux de plateau allemands, je poursuis néanmoins mon exploration à la recherche d’une dose, aussi minime soit-elle, d’amusement. 

Etape 1 : je ramasse les déchets dans un magasin désaffecté et probablement squatté.
Etape 2 : je tente de faire des paniers à trois points en remplissant ma benne à ordure.

Au moment où j’écris ce texte, assez dubitatif devant Recycling Center Simulator. Je suis en effet en train de trier les déchets (un bon point pour l’environnement) via un mini jeu qui ressemble à une sorte de Klax (Atari, 1989) moderne où des déchets de toutes les couleurs tombent à vitesse grand V pendant que je dois les affecter à la poubelle correspondante (bois, plastique, déchets non recyclable). 

Oui, je suis effectivement en train de me familiariser avec le concept du tri sélectif en milieu industriel. Est-ce que c’est rigolo ? Je vous laisserai répondre à la question à la vue de la capture qui suit. 

Deuxième étape, il est temps d’aller bourrer la machine à papier pour en faire de jolies confettis qui seront à leur tour recyclés. Ok, c’est pas franchement plus amusant mais je ne lâche pas la faire et je me dirige désormais vers la pièce qui me sert de bureau.

Je passe outre le PC typé années 2000 et je me connecte (probablement avec un modem 56K) pour voir les débouchés industriels de mes mirifiques activités. Là, je dois bien dire que mon niveau de tolérance aux simulateurs d’outre Rhin commence sérieusement à atteindre ses limites.

J’ai la très nette impression que ce test de Recycling Center Simulator va s’arrêter prématurément, de même que ma partie. Vu qu’on m’a bien fait comprendre que mon test devait faire plus de cinq lignes, je tente donc de vendre ma production en ligne pour gagner suffisamment de pognon pour investir dans de nouvelles machines.

Diantre, j’ai l’impression de bosser et je me demande vraiment si c’est ça que j’attends d’un jeu vidéo.

Hop, je désinstalle et je démontre, au passage, que j’ai tout compris au recyclage.

Vitriol à part, j’imagine que ce type de jeu saura trouver un certain public de niche ou des vidéastes en quête de buzz mais, très honnêtement, c’est quand même le genre de trucs que j’aurai beaucoup mais alors beaucoup de mal à conseiller.

Genre : Simulation

Développeur : Balas Games

Éditeur : PlayWay S.A.

Date de parution : 2 octobre 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Baalim

Vieux joueur, atariste convaincu, collectionneur de trucs bizarres et hétéroclites, geek à ses heures perdues, pratiquement certain de n’avoir rien signé et de ne pas être payé, il se demande encore ce qu’il fait là.