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ICBM Escalation

En ces temps troublés où la menace de conflit nucléaire est régulièrement rappelée, quoi de plus sympa que de se jeter à corps perdu dans une bonne vieille guerre atomique ! A ceux qui se disent « des promesses, des promesses mais on ne voit toujours rien venir ! » eh bien, j’ai ce qu’il vous faut : ICBM Escalation ! Tout le programme est dans le titre et va vous permettre de revivre les joies de la guerre froide avec en prime son réchauffement à grand coup de pelletées de nucléaire.

Et ce que ce soit en mode campagne complète (en partant du début de la guerre froide jusqu’à la technologie du futur) ou bien en mode éclair (foutage direct de bombes atomiques dans la tronche, sans préavis), en passant par des campagnes « historiques » (comprenez mise en situation rappelant vaguement nos cours d’histoire : Corée du nord, crise de Cuba, offensive du Têt au Vietnam, contre-insurrection en Amérique du Sud, guerre froide, contre-terrorisme, et guerres hypothétiques). Il y a même un mode pour les nostalgiques du premier opus sans les unités terrestres ! Et tout est paramétrable, ce qui est louable.

Autant le dire tout de suite, on est plus près de la grande arcade que de la simulation réaliste dans ICBM Escalation. Certes, tous les ingrédients de la guerre froide sont là (diplomatie, espionnage et contre-espionnage, arbre des technologies amenant des équipements et matériels toujours plus sophistiqués, et bien sûr toute la panoplie de la dissuasion nucléaire mais aussi conventionnelle), mais justement, quelle que soit votre approche, on sent bien que le jeu est fait pour que l’on se tape dessus très rapidement. Et les premières minutes ne vous laissent pas de méprise à ce sujet. Vous avez beau être une superpuissance, n’importe quelle autre région peut vous attaquer impunément !

Pire, après avoir promptement signé un traité de paix avec votre voisin et vaqué à d’autres opérations à l’autre bout de votre frontière, ce dernier, 5 minutes plus tard, vous poignarde dans le dos ! Bref, oubliez la guerre froide, c’est bien de la baston et uniquement de cela dont il s’agit. Ceux qui en était pour une approche plus réaliste avec imbrications de pays non alignés, de blocs sympathisants passeront leur chemin.

Pour les autres, nous avons affaire à non pas des pays, mais à un monde entier divisé en 10 régions toutes jouables et à un même niveau au départ. La diplomatie se limite à des traités de paix qui ne durent que quelques minutes et le reste est à l’avenant (espionnage, entraide…). Car oui, tout se joue en temps réel et les minutes, que ce soit la production, les recherches, les ressources, et bien sûr les combats, sont notre monnaie d’échange.

On est donc dans du bon vieux système STR (Stratégie en temps réel) où l’on produit en masse pour aller frapper l’adversaire et le submerger avant qu’il ne se renforce, me direz-vous. Eh bien, c’est en réalité plus subtil que cela, car il y a des unités spéciales, difficiles à détecter, des camions suicides, bactériologique ou des SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) qui pourront ruiner votre belle stratégie, ou encore des défenses très efficaces qui pourront tenir en échec n’importe quelle attaque le temps de contre-attaquer, pour peu que la course à la technologie soit gagnée sur votre adversaire, et d’autres subtilités que je vous laisse soin de découvrir.

De nombreux choix cornéliens vont s’offrir à vous comme privilégier production ou recherche, attaque ou défense, conquête territoriale ou attaques à distance ; et là encore en privilégient le terrestre, maritime ou spatial ? Dans tous les cas, il faudra avoir un œil sur les scores (obtenu par conquête ou destruction des villes, le plus peuplées rapportant le plus et diminuant le PIB de l’adversaire au passage donc rallongeant son temps de production) pour espérer gagner.

Ce qui va pousser certains à franchir la ligne rouge de l’escalade nucléaire ! Gare alors à la saturation globale de contamination qui peut mettre fin à la partie en atteignant 100% de pollution ! Les graphismes, bien d’épurés sont agréables à voir, avec une mention spéciale pour les explosions et villes qui se dégradent quand on les attaque. L’ensemble est fluide à souhait et les menus et autres interfaces sont bien pensés.

Mais le meilleur atout de ce jeu, à mon sens, encore plus que le fait d’avoir à choisir entre une guerre conventionnelle ou nucléaire, de devoir développer des tactiques interarmes et des opérations avec plans d’attaques sophistiqués ou le choix dans ses différents modes bac à sable ou casse-tête est son côté multi-joueur qui procure une véritable monté d’adrénaline (même si l’IA se débrouille pas mal du tout).

Bref, si vous n’êtes pas allergique au temps réel et pas trop regardant sur de la simulation pointue, ICBM Escalation est un très bon investissement au vu de son prix.

Genre : Stratégie

Développeur : SoftWarWare

Editeur : Slitherine Ltd.

Date de sortie : 21 Novembre 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

faxo

Toujours à contre-courant des modes - wargamer et rôliste du temps des jeux vidéo et vice-versa, adepte des jeux longs et compliqués quand la tendance est à l'inverse - et pas avare de contradictions comme demander plus de tests au rédac’ chef sans en avoir le temps tout en sachant qu'il ne sera pas payé !