Ratopia
Vous avez remarqué comme tout le monde s’extasie devant les souris, ces mignonnes boules de poils dans les dessins animés alors qu’on a plutôt tendance à les chasser dans la vraie vie ! Eh bien ici, dans Ratopia, vous allez incarner une sorte d’héroïne (Princesse, reine ?) qui va chercher à reconstruire une antique ville rêvée ou idéalisée.
Car c’est bien connu, il y a les rats des villes et les rats des champs. Et le moins que l’on puisse dire est que la vie de rat n’est pas de tout repos. Entre se protéger des nuisances et ennemis héréditaires, se trouver un endroit pour développer la ville et la gérer, ainsi que de se préoccuper de ses ouailles, il va falloir une personne énergique pour ne pas se faire déborder.

Néanmoins, si au début il faudra tout faire par soi-même, on aura rapidement de nombreux bras qui viendront nous rejoindre pour creuser, cueillir et stocker d’une part et effectuer des emplois indispensables pour faire prospérer la communauté. Mais la singularité de ce jeu, au-delà de diriger des rongeurs, est la vision en 2D de la ville.
En réalité, comme dans les autres jeux 3D, la hauteur étant rarement utilisée, cela ne change pas grand-chose une fois digérée cette particularité. Seulement, au lieu de s’étendre à l’horizontale (ou en profondeur si vous préférez) ce sera à la verticale.

La première chose à faire, outre les chaines de constructions classiques, sera donc de choisir de nouveaux migrants parmi ceux qui se présenteront, en fonction de leurs caractéristiques (qui se décomposent en force, agilité et intelligence), et de leur force/faiblesse qui auront un impact dans le jeu, et plus tard leur religion. Leurs scores de bonheur et de richesse seront aussi des éléments à suivre durant le jeu.
Ces ratoyens, comme ils se nomment, serviront, comme vu plus haut, à nous aider dans nos tâches et leurs nombres sera un aspect important à gérer dans le jeu. La prospérité de la ville est un autre concept important qui va vous permettre de monter de niveaux vers une ville toujours plus développée, permettant d’accueillir plus de migrants et d’augmenter le nombre de politiques à adopter. Elle dépendra du score d’économie, de structure et de ratoyens obtenus.

Chaque ratoyen va pouvoir progresser de classe sociale grâce à des revenus obtenus suite aux commandes données par le joueur. Ce sera notamment le cas lorsqu’il leur donnera un métier (donc salaire) suite à une construction. Car il ne suffira pas de construire – par exemple une scierie – s’il n’y a personne pour la faire fonctionner ; et il faudra verser un salaire sans parler du coup d’achat en plus des matériaux de construction.
Et ces dernières ne seront accessibles que si les recherches auront été préalablement menées (les points de recherchent se gagnent en stockant de nouvelles ressources et le développement se fait suite à des constructions spécifiques comme le laboratoire ou le bureau de recherche) ainsi que suffisamment de matériaux mis à disposition. De plus, il faudra s’assurer que la nourriture et habits restent toujours en quantité suffisantes pour ces petites boules de poils.

Au fur et à mesure de l’augmentation de la prospérité de la ville, des choix politiques permettront d’obtenir des bonus appréciables. En réalité, je me rends compte qu’il serait vain de tout expliquer tant les mécanismes et la richesse du jeu offrent une profondeur de gestion bienvenue pour qui aime le genre.
L’originalité des aspects économiques, dont les points évoqués plus hauts ne sont qu’une petite partie de sa complexité, qui lie la prospérité de la ville à la collecte de taxes, aux économies des ratoyens, à la fluidité du système de circulation de la monnaie (qui peut être étrangère !), ou encore aux lois et subventions choisies ainsi que les salaires et prêts consentis en est un bon exemple.

Vous voilà donc averti : sous des airs de gentils rats tout mignons se cache une redoutable complexité pour qui n’est pas familier du genre. Il vous faudra en permanence jongler entre les besoins des ratoyens, regroupés en 6 points majeurs (bonheur, économie, nourriture et ressources, recherche, prospérité de la ville et démographie).
En outre, il faudra creuser des galeries pour permettre de construire, récupérer puis stocker les ressources, explorer et défendre son territoire (pièges, ouvrages défensifs, formations militaires, etc…) et donner des orientations politiques et technologiques en donnant des priorités car on ne pourra tout faire.
Des choix drastiques devront être fait par exemple à l’approche de l’hiver en privilégiant les fermes céréalières qui assureront de la nourriture constante mais lente à se développer avec un énorme besoin en eau ou bien un jardin où faire pousser les plantes mais gare au manque de graines !

Tout cela peut paraitre intimidant au premier abord mais on apprend vite à éviter les erreurs lors de la première partie, d’autant plus que moultes graphiques et menus sont là pour nous venir en aide.
Néanmoins, car oui, tout n’est pas idyllique malgré tout, deux écueils me paraissent venir plomber cette gestion. Tout d’abord, malgré tout, certains mécanismes restent obscurs et ne sont pas assez détaillés selon moi (par exemple, se souvenir qu’il faut aller aller au bureau des recherches pour lancer certaines découvertes), où l’on reste bloqué un moment ne sachant pas quoi faire après une découverte ; cela amène à un coté brouillon qui ressort malgré tout, la faute selon moi également, à la nécessité de tout devoir faire en passant par cette reine (ou princesse je ne sais pas trop ?) qui doit courir d’un bout à l’autre de la ville.

Car malgré le fait de pouvoir automatiser bon nombre d’actions, d’autres sont exclusivement de son fait comme de devoir aller à la porte de la ville pour choisir quels immigrants faire rentrer, réaliser des constructions ou bien aller collecter les taxes lorsque les rentrées ne se font pas assez vite (idem pour les ressources/nourriture). Bref, on court partout et surtout, on se retrouve comme les pompiers à intervenir pile au moment où l’on a plein d’autres choses à faire.
Passez-moi l’expression, mais c’est le bordel, sans doute pour nous rappeler que les rongeurs ne sont pas organisés comme les fourmis ! Et justement, puisque l’on parle d’autres animaux, l’autre aspect frustrant selon moi est l’arrivée d’ennemis qui ne font rien qu’à déambuler dans la ville et tout massacrer allègrement avant que l’on ne puisse faire quelque chose.

Faute à une explication détaillée de ce qu’il aurait fallu faire pour éviter cela. Gâcher une première partie après une 10aine heures au moins alors que j’avais pourtant installé des barrages, caserne et autres pièges m’ont un peu refroidi, je l’admets.
Mais, c’est plus mon égo qu’une réelle faiblesse du jeu car une fois averti, le jeu redevient intéressant. Bref, rien de rédhibitoire heureusement, juste un avertissement pour ceux à qui cela constituerait un frein au plaisir de jouer.
Genre : Gestion de ville
Développeur : Cassel Games
Editeur : Cassel Games
Date de sortie : 01 Mai 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur