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Moroi

S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas reprocher à Violet Saint, dont Moroi est le premier titre, c’est sa capacité à créer un univers original et complètement barré. C’est en effet la première fois qu’un canard me demande de coller ses dents à mon arme pour la renforcer et ainsi être capable de briser les portes. Oui, vous avez bien lu.

Et tout est comme ça dans Moroi et son univers Dark Fantasy qui doit sûrement s’appuyer sur des légendes – largement remaniées – des pays de l’Est. En tout cas c’est ce que je m’imagine, tout comme le héros quoi se retrouve en prison, sans le moindre souvenir mais traité comme un criminel par tous.

Il vous incombe donc de l’aider à s’échapper, à travers un monde que je qualifierai pudiquement de totalement barré : les dialogues sont surréalistes mais parviennent étrangement à faire avancer un scénario qu’on imagine issu d’une nuit bien arrosée. On explore donc, faisant des rencontres tantôt belliqueuses tantôt pacifiques, ces dernières amenant leur lot de puzzles à résoudre.

Ceux-ci sont bien souvent une quête Fedex basique qui vous oblige à explorer les environs pour trouver tel ou tel objet, ou à aller marraver des mécréants. Il y a parfois des interrupteurs, leviers et autres joyeusetés à actionner, le tout dans une ambiance barrée – il ne me semble pas avoir déjà abordé cet aspect du jeu – qui vous fait vous demander sur quoi vous aller tomber.

S’il n’y avait que ces puzzles et cette exploration pour le moins surprenante, Moroi serait un titre recommandable, surtout à 15€. Malheureusement pour lui il y a des combats, beaucoup de combats, et c’est la que les développeurs se sont pris les pieds dans le tapis avant de dévaler la pente en emportant l’eau du bain et bébé.

Présenté comme un Hack n’ Slash / Action, Moroi offre une vue aérienne qui combine le mignon et le peu pratique : trop proche du personnage, elle ne montre que très mal ce qui se passe en bas de l’écran, à cause d’une interface invasive. Cela pourrait ne pas être trop pénalisant si LE défaut du jeu n’en profitait pas pour vous sauter à la figure entre deux jurons contre la caméra.

La prise en main. Catastrophique au clavier, elle s’améliore un peu à la manette sans jamais être satisfaisante. C’est bien simple, c’est à cause d’elle que j’ai laissé tomber le jeu, frustré par tant d’imprécision. Le jeu gère en effet les deux sticks, pour l’orientation et le déplacement, mais avec une grande latence et un manque de fluidité.

Les déplacements précis deviennent laborieux et tournent à la débandade au milieu d’ennemis quand il faut constamment se réorienter. Il en découle un ballet mortel pour le joueur, qui passe la moitié de son temps à taper dans le vide et l’autre à tirer à côté. Parce que oui, on peut combattre à distance mais la visée est tellement imprécise qu’elle donne envie de jeter la manette.

Et le souci, c’est que des combats, il y en a un sacré paquet. Si une majorité d’entre eux ne sont pas bien difficiles, bien souvent le combo caméra aux fraises + maniabilité dans les choux aboutit à de grands moments de solitude où on va recommencer plusieurs fois la même séquence. Non pas parce qu’elle est difficile mais tout simplement parce que le jeu ne nous laisse pas faire ce que l’on veut.

Alors oui, Moroi a une touche toute personnelle, oui son univers totalement barré est un plaisir à découvrir et oui ses puzzles sont globalement plaisants. Mais ce qui ressort de chaque séance de jeu ça n’est pas le plaisir de la découverte mais tout simplement de la frustration et de l’énervement. Et le souci c’est qu’il y a tellement de bons jeux qui nous attendent, là dehors, qu’on ne voit pas pourquoi on ne prendrait pas de plaisir en jouant.

Sorti bien trop tôt ou sans phase de beta test digne de ce nom, Moroi gâche donc son immense potentiel avec une prise en main bien trop approximative pour satisfaire des joueurs devenus exigeants devant tant de profusion. Espérons que la leçon soit retenue pour la suite…

Genre : Hack n’ Slash Dark Fantasy

Développeur : Violet Saint

Éditeur : Good Shepherd Entertainment

Date de parution : 30 avril 2025

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

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