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Main Assembly

Vous êtes du genre bricoleur ? Enfin, plutôt technicien, ingénieur ? Main Assembly a tout ce qu’il faut pour vous couper de cette vie sociale si chronophage. Et bonne nouvelle, si vous préférez un carrière de pilote d’essai, sans avoir à concevoir les engins les plus efficaces possibles, alors le fun est aussi à votre portée.

Le menu : clair et primesautier

Main Assembly est un sandbox, je devrais plutôt dire un partbox. Pensez à Kerbal Space Program avec des composants destinés à construire non pas des vaisseaux spatiaux, mais des véhicules terrestres ou aériens. Quels composants ? Je ne vous ferai pas l’économie de la liste des catégories disponibles : châssis, roues, moteurs, réacteurs, éléments mécaniques (articulation, ventouse…), électroniques (capteurs, lumières, caméra…), esthétiques, armes (pour le moment un marteau)… Les amateurs de Meccano 2.0 sont ainsi certains de pouvoir donner libre cours à leur imagination.

Crash Test Party

Tous ces éléments s’assemblent assez simplement. Comment ? Vous êtes représenté dans le jeu par un drone, une boule volante humanisée. C’est son point de vue que vous suivez, elle se déplace avec la manette ou les touches du clavier.

Lui c’est mon drone. Par contre les chemtrails c’est pas moi.

Une touche permet de basculer en mode construction. Vous avez alors accès au catalogue des éléments et vous pouvez piocher et les assembler par « aimantage » automatique.

Le tutoriel en mode construction.

A tout moment, la touche Entrée permet d’imprimer votre projet et le drone se retrouve aux commandes ! Les touches de pilotage sont génériques. Votre kart, votre avion ou votre exosquelettruc peut se déplacer. Du moins si vous avez mis un moteur et des roues, ou des skis. Il est donc naturel, comme dans KSP, de procéder par essai/erreur/ajustement. La facilité de revenir en mode construction est appréciable, pour mettre des roues plus grosses, du poids à l’avant, un booster, etc.

L’école d’ingénieux

3 modes de jeu sont au service de cet atelier instantané.

Le didacticiel propose des défis progressifs, avec un choix de pièces limité au départ et qui va bien évidemment s’étoffer à chaque étape. Il apprend au joueur à manipuler l’interface, à respecter quelques principes de base et le rôle des éléments. Un défi est associé à chacune des leçons : atteindre un point, réussir un saut, renverser des mannequins de test. C’est bien réalisé et nécessaire si on veut comprendre comment produire des machines évoluées.

Le mode Progression est une suite de défis : différents lieux sont proposés et des missions doivent y être réalisées.

Un niveau du mode Défi et ses objectifs

Enfin, le mode Lecture est un bac à sable pur. Deux environnements sont proposés, l’un plat et vide, l’autre doté de plusieurs points d’intérêts, d’obstacles, de montagnes, circuits etc. Seul ou avec des compagnons en ligne, vous pouvez construire et expérimenter tout ce qui vous passera par la tête.

Le seul environnement naturel est vaste et peut se jouer en co-op.

Dans chacun de ces modes de jeu, la bascule conduite/construction repose sur le même système précédemment décrit. A noter que la courbe d’apprentissage est parfois rude car il est possible d’aller dans la complexité, avec des éléments programmables, l’équilibre du véhicule à trouver et la démarche empirique a ses limites. Ce n’est pas propre à Main Assembly, ceux qui ont joué à KSP savent de quoi il retourne. Se contenter de choisir et d’assembler les éléments dans le bon ordre ou au bon endroit permet de fabriquer des radeaux à moteurs, des boules motorisées, des engins de découverte amusants.

La créativité s’exprime dans un monde coloré et fun.

Mais un avion équilibré devra répondre à des caractéristiques techniques qui permettent de s’adapter aux contraintes de la physique. Ce jeu aurait un vrai succès dans les écoles d’ingénieurs en mécanique. Mais la communauté bosse, le workshop est plein et il est facile d’utiliser les créations des autres joueurs.

Un petit cigare à réaction à trois roues !

Elles sont même modifiables dans l’atelier, ce qui permet au joueur d’analyser la conception de la trottifusée si rigolote, ou du celle du chasseur à réaction. On peut s’amuser sans être ingénieur.

Un avion superbe, inspiré du 20ème siècle.

L’univers est mignon, les couleurs sont vives et le drone se farcit un cosplay de Glados avec des interventions humoristiques. Ou pas… C’est fluide et pas très gourmand en ressources machine.

Un mix entre fun et exigeance

La physique est, comment dire, « respectueuse » du joueur qui est venu pour se divertir. La friction, la gravité ne correspondent sans doute pas à la réalité, sans que je puisse le vérifier. Mais un virage trop serré retourne la voiture trop rapide et les crash aériens infligent des dégâts à votre machine. Heureusement un coup d’atelier et hop, deux touches vous remettent dans l’engin à neuf.

Va falloir passer au garage

A noter un détail irritant : si votre voiture est renversée, il faut en sortir pour la retourner, puis revenir au poste de pilotage. Une touche unique pour remettre à l’endroit serait la bienvenue. Tiens, dans les reproches, il faut bien dire aussi que l’outil de construction perd en facilité dès que votre véhicule se complique. Pour déformer, allonger ou raccourcir certaines parties, l’angle de vue est très important, puisqu’il vous faut « tirer » ou « pousser » à l’aide de la souris sur la traverse, ou la plaque visée… La manipulation est délicate.

Main Assembly est toujours en Early Access sur Steam et des mises à jour sont programmées. Je le recommande à ceux qui veulent s’amuser avec un outil de construction assez puissant et intéressant, mais qui reste amusant dans son approche.

Genre : Construction de véhicules, programmation
Développeur : Bad Yolk Games
Éditeur : Team17 Digital Ltd
Date de parution : 11 juin 2020
Prix : 19.99 €
Page Steam
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur