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Early Access: Zero Sievert

Depuis que je lis les articles d’EvilBlackSheep, je suis un autre homme. Enfin, depuis que je regarde les captures d’écran de ses articles plutôt. Maintenant, je peux regarder un jeu indie droit dans ses gros pixels sans détourner les yeux. Ça n’est pas toujours facile, mais grâce à elle je peux jouer à The First Men – dont je vous ai parlé il y a peu – et Zero Sievert.

Pourquoi braver toutes les règles du bon goût pour un petit jeu indépendant codé par un Italien, que j’imagine habitant un petit local sombre en sous-sol d’une pizzeria (oui le niveau a baissé chez Dystopeek depuis que Baalim a débarqué) ?

Tout simplement parce que c’est une pépite en devenir et je dis ça alors que le jeu n’est qu’en version 0.25. Autant vous dire qu’il y a encore du boulot mais que tout cela est prometteur très prometteur.

Mais avant de conclure cet article et vous laisser dépenser vos 20€ durement gagnés à la sueur de votre front, voyons ce qui fait que Zero Sievert est bien parti pour marquer durablement les esprits.

Parce qu’en fin de compte, ça n’est qu’un extraction shooter de plus. Si on met de côté quelques petits détails.

Tout d’abord, le jeu est en vue du dessus, avec de bons gros pixels bien dégueulasses comme certaines semblent aimer. Les premières minutes sur le titre font saigner des yeux mais, à force de les plisser et de se les rincer à l’eau de javel, on commence à entrapercevoir ce que le graphiste a voulu rendre.

Et étonnamment, au bout d’un moment on est complètement immergé, quasiment autant que dans un FPS. Il faut dire que le développeur s’est appliqué et pose de bonnes bases, plus particulièrement avec la gestion des lignes de vue.

Le brouillard de guerre est en effet géré au pixel près et on se prendra souvent une rafale au détour d’un arbre auquel on n’avait pas fait gaffe. C’est encore plus flagrant que dans un FPS et les premiers runs sont très très punitifs.

Vous vous promenez, confiant dans ce que vous voyez et bam. Une goule. Ou un loup. Ou un bandit. Ou un lapin. Ah non, les lapins ça va, tout comme les quelques PNJ que vous pourrez croiser et qui vous donneront des missions. Ce que font aussi les tenanciers de l’abri dans lequel vous vous retrouvez à chaque début de partie (ou mort).

Zero Sievert plaira aux fans du genre, avec ses centaines de trucs, bidules, armes et autres à ramasser, combiner pour construire des pièces où se reposer ou même manger. Parce que oui, en plus de votre vie, vous devrez gérer votre soif, faim et niveau de radiation.

Cela fait beaucoup et chaque run – en considérant que vous en reviendrez – est un crève-cœur. Faut-il prendre des consommables pour explorer au maximum ? Ou rusher comme un goret pour ramener un maximum de bricoles à revendre ?

Heureusement pour nous, en cas d’échec on redémarre au point de départ en conservant l’équipement emporté lors du run foireux. Et heureusement d’ailleurs parce ce que la difficulté est belle et bien présente et il sera trop facile de tomber à court d’argent ou d’armement.

Si le jeu est encore en tout début d’Early Access, le développeur annonce la couleur : si le jeu sera entièrement PvE (ce qui n’est pas plus mal à mon avis), il y aura des factions avec lesquelles s’allier, des centaines de missions à remplir, de quoi rendre le monde très vivant et de vous pousser à faire un « dernier run juste comme ça pour voir ». Et d’explorer la maison de trop…

Les runs de Zero Sievert sont courts, très courts. Que vous fassiez dégommer, que vous saigniez à mort ou que vous remplissiez votre inventaire, chaque sortie ne vous prendra qu’une quinzaine de minutes au maximum.

Mais ce seront des minutes de haute intensité, avec une tension palpable tant les dangers sont nombreux. Les graphismes sont en fin de compte bien plus fins qu’il ne semblerait au début et on prendra garde à l’environnement sonore, qui est superbement mis en avant.

Zero Sievert est donc un excellent jeu de shoot tirant sur le jeu de rôles, avec des compétences passives à débloquer et la survie avec des besoins à satisfaire. Sans compter le magot à réunir pour non seulement acheter les indispensables, se soigner mais aussi développer sa base.

Il y a certes des petits points à travailler, comme la visibilité du loot ou la gestion fastidieuse de l’équipement mais rien de bloquant. Un homme, une mission très ambitieuse, un jeu prenant. Cet Early Access s’annonce prometteur.

Genre : Top down extraction shooter

Développeur : CABO Studio

Editeur : Modern Wolf

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...