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Early Access: Voin

Il y a des jeux comme ça, qui sortent de nulle part, vous font fixer votre écran pendant de longues minutes et vous font vous demander si vous n’avez pas raté un épisode. Des jeux déroutants qu’il faut apprendre à apprivoiser et accepter comme ils sont. Comme Voin, le hack n’ slash à la première personne de Nikita Sozidar. Notez que cela marche aussi avec un Baalim.

Développé par une seule personne et édité chez tinyBuild, Voin est donc un hack n’ slash gothico-médiévalo-machinlite en Early Access pour lequel j’ai eu un peu de mal au début. Si j’ai été attiré au départ par les captures d’écran – et aussi parce que bon, hack n’ slash ! – je ne m’attendais pas à être aussi paumé en démarrant le jeu.

Vous incarnez un guerrier dans un monde étrange et devez… non en fait je n’en sais rien et à vrai dire, on s’en fiche un peu dans ce genre de jeu du scénario et allez devoir couper, trancher, décapiter, et éviscérer à l’aide d’épées aussi variées que tranchantes.

Ames sensibles vous êtes prévenues, ça va gicler et ça va être gore mais comme ce sont des monstres qu’on équarrit, personne ne viendra se plaindre. Doté d’un gameplay virevoltant, Voin mise (pour le moment) sur le corps à corps et l’esquive, qui permet de gagner quelques secondes d’invulnérabilité lorsqu’elle est dans le tempo. Les combats tournent donc à la danse au milieu des monstres, où on enchaîne les coups, les esquives et les pouvoirs, faisant voler les membres des infortunés ayant croisé notre chemin.

Et ça marche, très bien même. On explore ces mondes en ruine, taillant notre chemin, récupérant de nouvelles armes, amassant de l’expérience et appelant de temps à autre un portail pour retourner en Amarict où l’on pourra utiliser tout cela. Et c’est là la partie qui m’a laissé pantois, comme tant d’autres joueurs.

Là où habituellement vous allez chez un marchand vendre vos armes, ou ouvrez une fiche de personnage pour dépenser vos points d’expérience, dans Voin vous vous retrouvez dans deux immenses salles où il faudra sonner des cloches pour enlever la corruption autour des objets ramassés dans le dernier run, afin de pouvoir vous en servir par la suite. Ou sacrifier des objets en les posant dans un cercle pour en booster d’autres. Ou franchir un portail pour passe un niveau.

C’est inutilement obscur, extrêmement pas clair et honnêtement carrément inutile. On doit trotter dans tous les sens, passer dans des téléporteurs, activer des cloches, tout ça un peu au pif parce qu’on ne sait pas ce qu’est l’Ichor ou un objet Primeval. Alors on cherche comment sacrifier ses objets moisis pour améliorer les bons ou comment optimiser son build.

Vous me direz, chaque jeu a son petit vocabulaire et ses mécanismes spécifiques. Mais là peut-être que c’est poussé un tout petit peu trop loin. C’est comme le graphisme, qui semble classique de premier abord et qui s’avère en fait très pixélisé (volontairement), offrant un cachet tout à fait unique au jeu.

Une autre chose qui sort de l’ordinaire, c’est l’utilisation de l’esquive et de la téléportation. Epée en main, vous ne pourrez que faire des esquives. Mettez la au fourreau, vous pourrez par contre vous téléporter sur une distance suffisante pour atteindre des lieux autrement inaccessibles. C’est assez étrange de devoir, dans un hack n’ slash, ranger son arme pour crapahuter mais pourquoi pas !

Même si certaines situations en deviennent un peu dangereuses lorsque l’on veut, par exemple, vite retourner sur les lieux de son décès (le loot reste sur place et peut être récupéré). On doit donc zigzaguer entre les ennemis qui sont réapparus, décider s’il vaut mieux se téléporter ou combattre, le tout en ne restant jamais immobile bien entendu.

Voin étant en Early Access, il y a encore beaucoup à faire et peu de contenu implémenté. Deux petits mondes disponibles, un loot correct mais redondant, quelques différents types d’ennemis et des décors assez peu variés. Mais ce n’est pas inquiétant pour autant, tant le potentiel est palpable et le plaisir de jeu bel et bien présent.

Les runs sont assez courts mais intenses, on hésite constamment à rentrer se soigner et enlever la corruption du loot ou continuer pour profiter d’un bon passage. Les combats sont très violents, très rapides, on virevolte et on essaie d’exploiter au mieux pouvoirs et esquive. Les quelques boss présents sont intéressants et représentent un challenge modéré.

Si vous aimez les hack n’ slash, que vous n’avez pas peur de vous sentir complètement perdu devant votre écran (du moins pendant les premières heures) et que vous aimez transpirer un peu devant des titres originaux qui osent des choses, alors Voin est pour vous, surtout à ce prix tout doux. Allez mesdames et messieurs, à vos claymores !

Genre : Hack n’ Slash FPS

Développeur : Nikita Sozidar

Editeur : tinyBuild

Date de sortie en Early Access : 10 Décembre 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...