Early Access: Stygian: Outer Gods
Quoi de mieux, pour se remettre des émois d’un jeu de survie face à des zombies qu’un jeu… dans l’univers de Lovecraft, histoire d’échanger une atmosphère stressante avec une ambiance suffocante ? Fermez les volets, branchez le casque et éteignez la lumière, on va causer de Stygian: Outer Gods.
Quand vous utilisez l’univers de Lovecraft, il y a des principes à respecter : une horreur indicible, une ambiance glauque et oppressante et surtout un héros avec une santé mentale défaillante. A ce stade de son développement – le titre en encore en Early Access – force est de constater que Stygian coche quasiment toutes les cases.
Je dis quasiment car si le jeu se veut horrifique, on ne va pas non plus hurler toutes les deux minutes en sursautant sur sa chaise. Il y a des passages flippants mais pas non plus de quoi changer de sous-vêtements. Non, sa grande force est son ambiance très glauque et étouffante.
L’histoire débute lorsque vous débarquez en bateau à Kingsport, accompagné d’une vieille amie venue quémander votre aide pour résoudre un mystère. Les événements autour de votre arrivée sont flous, avez-vous vraiment fait naufrage ? qui sont ces harpies qui psalmodiaient dans la rue ? et la suite l’est encore plus. En effet, votre amie, très portée sur l’occulte, sans savoir beaucoup de choses ou du moins a beaucoup plus d’intuition que vous en ce domaine.

Vous allez donc devoir enquêter sur ce qui s’est produit à Kingsport – les habitants sont quasiment tous morts, des chiens mutants et des sorcières hantent les rues – et réussir à accéder à cet immense manoir perché sur la colline, le tout bien ancré dans l’univers de Stygian: Reign of the Old Ones, que je n’ai pas eu le plaisir d’essayer.
Le scénario est amené par des dialogues et des notes éparses que vous découvrirez à travers la ville. Vous rencontrerez aussi des personnages mystiques, des morts avec qui communiquer (si vous avez le talent adéquat) et devrez vous frayer un chemin dans les différentes habitations de la ville en fonction de vos capacités.

Car comme dans tous les survivals dignes de ce nom, le héros de Stygian va progresser et petit à petit débloquer nouveaux talents (par le biais de cartes de tarot) et équipement (par le biais du craft). Cela voudra dire que vous aurez à mémoriser les passages qui vous sont temporairement interdits, les coffres verrouillés ou les totems inconnus pour y revenir ultérieurement quand votre héros aura progressé.
Et les débuts ne sont pas évidents du tout tant vous êtes inefficace : vos compétences en crochetage, baratin et autre occultisme sont au plus bas, vous n’avez qu’un pauvre couteau comme arme et tout vous effraie. Et petit à petit, en neutralisant ici un ennemi, en découvrant un passage secret là, vous vous développer et vous ne craignez plus tant que ça les ennemis.

Alors vous explorez, pour retrouver les trois reliques qui ouvriront la grille du manoir, avant d’y aller avec votre amie. Manque de chance – si si, c’est possible de pousser encore plus la malchance dans ce jeu – l’occupant de la bâtisse l’emprisonne et vous envoie dans une dimension étrange dans laquelle vous allez vous découvrir un nouveau talent, un brin mystique. Pour la suite de l’histoire, je vous laisse le plaisir de jouer !
J’avais un peu peur en lançant le jeu que l’univers de Lovecraft ne soit qu’une excuse pour sortir un titre bâclé où on dégommerait du Profond à la mitrailleuse lourde. Il n’en est rien fort heureusement, les développeurs ont compris comment exploiter la licence en développant un titre dans lequel l’exploration et la furtivité (représentée par un petit œil qui rougit quand vous devenez visible) paient bien plus que la volonté de se battre.

Pour autant, il ne faudra pas négliger les combats, tout en essayant de les provoquer en prenant l’avantage dès le départ, généralement en attaquant par derrière où en ayant un itinéraire de repli. Se débarrasser de certains ennemis facilitera bien entendu l’exploration et s’avèrera même indispensable dans certains cas.
Ce qui m’amène au premier gros souci de Stygian : son moteur physique. Si avoir quelques soucis de collision lorsqu’on déplace une caisse ou qu’on jette un tabouret au loin n’est pas trop pénalisant, voir un ennemi vous touchez à travers un mur ou bien au-delà de son allonge maximale devient vite énervant. Surtout que vous mourrez en quelques coups et que la sauvegarde n’est possible qu’à certains endroits !

Les combats doivent donc être abordés avec une double prudence, du fait de leur léthalité mais aussi parce que vous ne savez jamais si votre ennemi ne va pas miraculeusement vous touchez alors que vous parez ou que vous êtes hors de portée. Mais comme dit précédemment, le cœur du jeu n’est pas là et on est devant un titre en Early Access.
Ensuite, malgré les patches sortis pour améliorer ce souci, Stygian souffre d’un manque d’optimisation flagrant. Alors que je partais comme d’habitude avec des réglages très élevés, j’ai dû très vite revoir mes ambitions à la baisse et même souffrir de très régulières baisses de framerate. Un souci à régler de toute urgence !

Stygian: Outer Gods est donc un titre qui souffre de gros défauts techniques – on ne lui en tiendra pas rigueur tant qu’il sera en Early Access – mais qui propose tout de même une expérience immersive et prenante. Un départ intéressant pour un studio dont c’est le premier titre.
La gestion de la vie et de la santé mentale – qui chute lors des rencontres avec certains ennemis ou lorsque vous utilisez vos pouvoirs psychiques -, l’exploration digne d’un metroidvania avec ses lieux qui se dévoilent petit à petit, les combats qui restent toujours incertains malgré l’acquisition d’armes bien plus léthales que le petit couteau de départ, et surtout l’ambiance, la formidable ambiance du titre apportée par des graphismes prometteurs et une bande son immersive font que je ne peux que vous recommander de l’acquérir sans attendre et de ronger votre frein en attendant la v1.0. En tout cas je peux vous dire que c’est mon cas !
Genre : Survival Horror Lovecraftien
Développeur : Misterial Games
Editeur : Fulqrum Publishing
Date de sortie en Early Access : 14 Avril 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur