Early Access: Dragonkin: The Banished
Je sais que je vais encore décevoir mon ami Nanaki, le célèbre chasseur de succès, mais voilà je n’ai pas encore lancé Diablo 4. J’ai pourtant acheté un modèle spécifique de carte graphique parce qu’il était offert avec. C’est ballot hein ? Mais pour me rattraper, j’ai décidé de jouer avant lui à Dragonkin: The Banished, un Hack n’ Slash venant de sortir en Early Access. Je ne suis pas sûr que c’est quelque chose dont je vais pouvoir longtemps me vanter mais profitons de l’instant présent.
Dans Dragonkin: The Banished, vous êtes un Dragon Hunter, un humain ayant absorbé des essences de Dragonkin mais entraîné – et équipé – pour échapper à l’emprise de ces derniers. Forcément, au moment où vous débarquez pour débuter votre entrainement, vos maîtres mettent à jour un terrible complot que vous allez devoir déjouer. Tout seul. Oui parce que si tous les mecs entraînés s’y mettaient ça serait trop facile et surtout il n’y aurait pas de jeu. Donc vous allez y aller, vu que tout le monde compte sur vous.
Alors au début ça ne va pas être facile. Parce que les développeurs d’Eko Software ont eu la bonne idée, dans un prologue un peu confus, de vous faire diriger plusieurs champions mythiques qui envoient du lourd à tour de rôle avant de vous ramener à la réalité avec votre apprenti tout moisi. Ça n’aide pas à donner envie…
Et cela va être un gros point noir pour Dragonkin: The Banished car il faut reconnaître que les débuts sont chiants comme la pluie. Les décors sont tristes et vides, les ennemis génériques et vos pouvoirs mollassons. Le premier niveau est une morne plaine dans laquelle vous allez d’un groupe d’ennemi à l’autre, pendant que votre mentor vous débite un monologue soporifique.

Non, ne partez pas encore, parce que derrière son premier contact rugueux, Dragonkin: The Banished a quand même un peu de potentiel, pour qui sait faire preuve de mansuétude. C’est pourquoi je ne tiendrai pas rigueur au jeu pour ses nombreux bugs, ses retours bureaux et sa réalisation à travailler. On est dans un Early Access, restons optimistes et bienveillants.
Si les différentes classes de Dragonkin: The Banished sont tout à fait classiques, avec le Chevalier, le Barbare et l’Oracle (une mage) et une quatrième pour le moment indisponible, il apporte quand même dans sa besace quelques bonnes idées.

Tout d’abord, votre Wyrmling. C’est un croisement entre un ver-de-terre volant et un dragon et il va vous suivre partout en maravant vos ennemis. Comment ? Cela dépendra du type choisi : acide, électrique, lançant des boules de feu ou des glaçons… Un compagnon utile mais pas ultime qui apporte tout de même un appui et qui gagne tout comme vous de l’expérience.
Ensuite, la cité. Elle est gigantesque et regorge de lieux à visiter et à améliorer. Vous pourrez en effet améliorer le marchand, pour gagner plus d’argent, ou le camp d’entraînement pour gagner plus d’expérience. Il y a un bon paquet de lieux, dont la plupart ne sont pas encore implémentés, ce qui laisse espérer une bonne profondeur dans ce mécanisme.

En parlant de profondeur, parlons de l’Ancestral Grid. En tuant des ennemis, vous allez ramasser des tuiles hexagonales que vous allez combiner sur cette fameuse Ancestral Grid. Cela vous permettra de débloquer divers pouvoirs, un peu comme si vous les déverrouilliez sur un arbre de compétence. Certaines tuiles sont un agrégat de plusieurs et nécessitent plus de place, d’autres n’interagissent qu’avec certaines, toutes ces spécificités font de cette pose de tuiles un jeu dans le jeu où on va sélectionner ses pouvoirs et essayer de les renforcer.
Petit souci, rien de tout cela ne vous est vraiment expliqué, comme pour les points d’amélioration de la cité d’ailleurs, qui proviennent de la collecte de reliques et il faudra tout découvrir par vous-mêmes. Ce qui est un comble car le jeu est assez bavard pour raconter son scénario dont on se fiche éperdument. Ou alors les joueurs de Hack n’ Slash ont vraiment beaucoup changé.

Si on continue dans les regrets, notons que la rareté du loot dépend entièrement de votre niveau. Donc si vous êtes d’un niveau inférieur à 10, vous n’aurez par exemple que des objets communs. Ca donne envie hein ? C’est pour moi le gros souci de Dragonkin: The Banished : son manque de sensations.
Les niveaux sont étendus et vous allez courir, beaucoup. Pour aller d’un groupe d’ennemis à l’autre, ennemis qui vont laisser tomber des ingrédients (qui serviront à crafter des anneaux) et parfois un objet. Comme ça, l’air de rien. Vous n’aurez pas de petit sursaut en voyant le loot tomber, il sera juste au sol et vous passerez dessus et n’aurez aucune indication de rien du tout. Et bien souvent ce loot sera nul.

Alors vous allez continuer d’avancer, et vous allez mourir parce que vous étiez en mode automatique et vous discutiez avec votre moitié sans vraiment prêter attention à votre partie. Alors qu’à l’écran les monstres volent dans tous les sens, dans des décors chargés. Mais ça ne suffit pas à vous réveiller de votre torpeur.
Et au bout d’un moment vous réalisez que vous avez passé un niveau. Mais vous n’avez eu aucun indicateur, aucune petite musique ou bruitage pour vous le dire. Vous voyez simplement que votre indicateur de niveau, tout en bas, est maintenant illuminé.

Et c’est le gros souci de Dragonkin: The Banished : son manque de sensations. Le jeu est assez joli avec ses décors fouillés – même si les personnages auraient mérité un meilleur traitement – les développeurs ont pensé à ajouter pas mal de trucs pour se démarquer de la concurrence mais non, il manque le côté épique qui vous donne envie d’y revenir, envie de trouver cette lance légendaire. Au lieu de cela, vous allez tomber sur 14 paires de gants interchangeables que vous revendrez 30 pièces chez le marchand.
A quoi bon varier les ennemis et les environnements si vous n’avez aucune satisfaction à découvrir un nouveau donjon ou à vaincre un boss ? C’est dommage et ça me fait un peu craindre pour le futur de Dragonkin: The Banished. Il faudrait que les développeurs se recentrent sur l’essentiel avant de partir dans tous les sens en ajoutant des couches de gameplay pas forcément utiles. Bon ok Nanaki, je te promets de lancer Diablo 4 très bientôt ! Ca laissera le temps à Eko Software de travailler leur copie.
Genre : Hack n’ Slash
Développeur : Eko Software
Editeur : Nacon
Date de sortie en Early Access : 6 Mars 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur