Early Access: Crossfire: Legion
Les jeux de stratégie en temps réel (STR ou RTS pour les pointilleux anglophones) et moi, c’est la même chose que pour les Shmup. J’adore ça, mais je suis nul. J’ai fini Starcraft en passant des heures à essayer de gruger le jeu, Warcraft III avec ses héros surpuissants et sa magnifique extension, Starcraft II et ses trois campagnes dantesques et l’antique Alerte Rouge 2 où je passais plus de temps à faire péter les bâtiments qu’à jouer correctement. Je passe sur Red Alert 3 qui aura rallumé un peu la flamme sur le tard. Tout ça pour en venir à Crossfire: Legion dont j’ai accepté la clé dans un moment de relative faiblesse. Un STR en Early Access en cette période de vache maigre pour le genre était une bonne opportunité pour voir si mes réflexes étaient encore correct et mon plaisir intact. Réponse rapide : non et pas avec ce jeu.
Crossfire: Legion déploie son histoire dans un monde futuriste où il y a les méchants d’un côté, les gentils de l’autre et les neutres au milieu. Si vous venez pour une histoire profonde toute en nuances, il est encore temps de faire demi-tour. Tous les clichés à la mode hollywoodienne y passent : les rebelles qui veulent sauver le monde en famille, les méga corporations liberticides et des humanitaires au milieu.
Pas de quoi lever un sourcil malgré un doublage audio intégral et plutôt bien fichu. Le jeu étant entièrement localisé en français, c’est un plus appréciable. Au fil des quinze missions que compte la campagne, le jeu vous invitera à jouer les trois factions asymétriques.
Côté gameplay, les joueurs habitués au RTS seront en terrain connu. On gère une base, des troupes et même un commandement avec des pouvoirs. Rien de foncièrement original et les raccourcis clavier sont aussi de la partie. L’ensemble fonctionne plutôt pour un résultat correct qui ne renouvellera pas le genre.
On se rapproche beaucoup d’un Command and Conquer dans l’esprit avec une vision ultra bourrine du jeu où il faut avoir une base qui débite de la troupe au kilomètre sans une gestion fine. Je n’attendais pas une version en mode Dawn of War II qui faisait la part belle à la micro gestion, mais j’espérais un peu plus de subtilité à l’ensemble. Pour réussir la mission, il faut trop souvent bourriner pour réussir.
Côté graphismes et direction artistique, le jeu se veut très générique. C’est propre du point de vue graphisme et optimisation. Pas de ralentissement, ni de gros bugs à signaler. Artistiquement, le jeu est dans une direction lisse et ne prend aucun risque.
Pas de folie dans les troupes présentées ou dans leur design. Les environnements principalement urbains manquent de personnalité et même si cela permet de jouer sur le manque d’espace, le plaisir de les parcourir n’est pas là.
En conclusion, Crossfire: Legion est un jeu qui devra sérieusement évoluer lors de son Early Access pour sortir du lot des STR, tant la proposition actuelle ressemble à une pâle copie de ses illustres ainés. Même s’il est difficile d’égaler les ténors du genre qui sont encore très bons après plusieurs années, Crossfire: Legion ne dispose pas d’assez de nouveautés pour bousculer un genre moribond depuis longtemps. Pour ma part, je me suis très vite ennuyé et je ne le recommanderais pas en l’état.
Genre : RTS / STR
Développeurs : Blackbird Interactive
Editeurs : Prime Matter, Koch Media
Plateformes : PC
Prix : 29,99€
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur
