Bygone Dreams
Aujourd’hui, c’est une sorte d’OVNI dont je vais vous parler. Bygone Dreams, dont je n’ai toujours pas compris pourquoi le copyright évoque la lointaine année 2014, est un jeu qui a fait l’objet d’une campagne Kickstarter lancée en septembre 2023 par la petite équipe de Prime Time, basée à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine.
L’objectif de la campagne de financement ayant modestement été atteint, Bygone Dreams débarque donc en 2025 sur PC, moins de deux ans après, ce qui en fait clairement un des bons élèves du crowdfunding. Et comme vous allez le voir sur les captures d’écran, l’origine artisanale du projet saute immédiatement aux yeux. Nous avons donc ici ce qui doit probablement être le premier Dark Souls légumier de l’histoire.
Dans ce jeu, la déesse, craignant pour le monde qu’elle a créé, décide de donner corps à un esprit, Wan, pour qu’il devienne son champion et parvienne à réveiller les différents gardiens qui assurent la protection dudit monde. Bien évidemment, un certain nombre d’ennemis plus ou moins étranges se dresseront sur son chemin, chemin qui l’amènera logiquement auprès des gardiens, lesquels auront visiblement oublié leur tâche première puisqu’ils accueilleront notre brave héros à coup de baffes dans la tronche.
Il conviendra donc de les baffer copieusement pour les ramener à la raison. Humm, je ne suis pas certain que ce soit la solution idéale pour ramener la paix dans le monde… Côté gameplay, rien ne surprendra les amateurs de Dark Souls, puisque nous avons là des coups plus ou moins forts qui utilisent les gâchettes droites de la manette, une protection qui peut également provoquer une contre-attaque sous réserve d’avoir respecté le timing et un bouton pour l’esquive.

Bien évidemment vous retrouverez ici la sempiternelle barre d’endurance qui se vide plus ou moins rapidement selon vos actions ainsi que des combos déclenchés par l’alternance entre les frappes lourdes et les frappes plus légères. Tout aussi classiquement , notre personnage pourra alterner entre une arme de corps-à-corps et un arc qui aura ici la particularité de fonctionner grâce à la magie.
Enfin, et cela ne vous étonnera guère, plusieurs armes et armures distinctes viendront s’ajouter à votre inventaire et pourront être améliorés au fur et à mesure de l’aventure. Bref, si ce n’était le visuel et l’univers, rien ne le distinguerait de ses pairs.

D’ailleurs voici la description sur Steam : Bygone Dreams est un jeu d’action-aventure fantasy qui se déroule dans un monde onirique surréaliste. Affrontez des adversaires fantastiques, résolvez des énigmes et affrontez des boss difficiles afin de sauver la divinité de ce monde et arrêter le cauchemar qui dévore ce rêve. Voilà, voilà.
Fort heureusement, il y a justement cet univers qui dénote singulièrement par rapport concurrence. Nous sommes ici dans une espèce de conte de fée inspiré, selon ses auteurs, par le folklore bosniaque et la mythologie slave. Soit mais je perçois également des inspirations hindous dans le design des ennemis et des décors.

Là où la jeu tranche singulièrement avec tous les ersatz de Dark Souls qui sortent tous les mois, c’est par son esthétique très étrange. Notre personnage est une plante à laquelle la déesse a donné une forme humaine et la plupart des ennemis adoptent une forme assez incongrue, allant de l’insecte hargneux au nain de jardin furibard en passant par le serpent cuirassé.
Il faut bien le reconnaître, c’est assez unique dans le genre, à tel point que le plus proche parent de notre héros sera peut-être le Rayman de Michel Ancel. Les différents décors ne sont pas en reste avec une drôle d’ambiance Alice au pays des merveilles dans un Bollywood slave. Oui, je conçois que la description puisse vous laisser assez circonspects.

Par ailleurs, et c’est probablement la bonne idée du jeu, l’intrigue ne se résume pas à une suite ininterrompue de combat puisque des passages en forme de puzzles plus ou moins complexes vont singulièrement aérer l’aventure.
Côté réalisation, et comme je le disais un peu plus haut, l’origine modeste du projet est évidente. Les modélisations sont correctes bien qu’un peu anguleuses mais les textures apparaissent assez sommaires dans la plupart des niveaux. Les cinématiques sont également réduites alors plus gros simple expression tandis que le character design des personnages fait parfois un peu amateur à l’image des deux premiers gardiens rencontrés sur le trajet.

Soyons honnête deux minutes. Si le visuel atypique est assez rafraîchissant pour le genre, la modestie générale du jeu lui donnera bien du mal à concurrencer les ténors, à commencer par l’insurpassable Elden Ring et la trilogie des Dark Souls. Et on retrouve là l’impitoyable loi du marché.
Si Bygone Dreams est sympathique à parcourir, si les énigmes sont parfois amusantes et si les ennemis peuvent vous donner du fil à retordre, je vois néanmoins difficilement comment un joueur lambda pourrait le préférer à Elden Ring au moment de passer à la caisse.

Le jeu ne s’adressera donc qu’aux curieux qui ont déjà écumé les têtes de gondole du genre Action aventure et, malheureusement, la comparaison ne sera pas forcément flatteuse malgré les bonnes intentions évidentes des développeurs.
Bref, Bygone Dreams tient plus de la curiosité que de la révélation et, bien qu’il ne m’ait pas déplu, je ne sais pas trop à qui je pourrais conseiller l’achat du jeu. En revanche, s’il doit apparaître un jour dans un bundle, certains d’entre vous auront peut-être une bonne surprise en le découvrant. Ça fait peu, mais c’est déjà ça.
Genre : Action Aventure
Développeur : Prime Time
Editeur : GrabTheGames Publishing
Date de sortie : 20 juin 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur