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Alex Kidd in Miracle World DX

Fin des années 1980, début des années 1990. Un petit garçon, dix ans environ, attend le livreur qui doit apporter sa première console de jeux vidéo : la Master System. Il a décortiqué les images sur les catalogues, épluché les magazines spécialisés au rayon presse du supermarché. Et il croise les doigts très fort pour avoir LE jeu qu’il a aperçu sur la console en démonstration : Alex Kidd in Miracle World. Déception, c’est le jeu de moto Hang On. Il deviendra aigri et critique amateur de jeux vidéo trente ans plus tard.

Ou presque

Puis, le temps a fait son œuvre (et la Master System II du copain d’enfance surtout). J’ai pu jouer à Alex Kidd. Et conserver le souvenir des émotions qu’il m’a procuré dans mon petit cœur de gamer. Quand, trente ans plus tard, un studio annonce travailler sur un remaster de ma madeleine de Proust vidéo-ludique, tout a rejailli et l’excitation était à son comble. Voilà, vous êtes prévenus, il y a un gros biais d’analyse issu de ma nostalgie et de mon amour de ce jeu.

Bienvenu dans le présent de mon passé

Ce remaster surfe sur la vague amorcée par le studio Dotemu et son Wonder Boy : The Dragon’s Trap. Ainsi, si le jeu vous propose une mise à jour graphique, vous aurez la possibilité, en une pression de bouton, de basculer vers la musique et les graphismes originaux. Certes, ça n’apporte pas grand-chose au jeu, mais cette fonctionnalité a le mérite de montrer le chemin parcouru depuis. Alors que les vétérans pourront voyager dans leur passé, les néophytes diront « Pouah c’était moche ! ».

Autant le dire tout de suite, le parti-pris du rendu légèrement pixellisé est magnifique et la réorchestration de la musique est efficace. Et comme vous êtes de fins observateurs, vous aurez remarqué que le titre se termine par DX (pour Director’s Cut). En effet, ils ont ajouté des niveaux qui n’étaient pas présents dans le jeu original. Et ceux-ci sont parfaitement intégrés. C’est fluide et on n’a pas l’impression d’un ajout forcé au chausse-pied. Au niveau des ajouts, on notera la présence d’un mode « Boss Rush » permettant de défier uniquement les différents boss du jeu. Mais surtout, l’ajout majeur dans cette version se cache dans les options du jeu. Une simple case à cocher, mais qui change tout. Et cette case, c’est le mode « Vies infinies ».

The floor is lava

« Comment ça des vies infinies ?! ». Oui, ça peut choquer. Mais il faut savoir que le jeu est connu pour sa difficulté. Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord une maniabilité du héros très particulière. En effet, une légère inertie dans les sauts et déplacements demande de s’habituer et de bien estimer le moindre déplacement. Dans un jeu très orienté plateforme (mais pas que), le moindre faux pas ne pardonne pas. De plus, il n’y a aucune sauvegarde de la progression. Quand on se lance dans le jeu, il faut le finir d’une traite. Pas de « Je stoppe à ce niveau pour reprendre demain ». Si on quitte le jeu, c’est pour de bon et il faut tout reprendre depuis le début quand on le relance. Autant vous dire que le finir avec les 3 petites vies du départ relève de l’exploit.

Dans cet avant-dernier paragraphe, il me reste quelques éléments à mettre en avant. Ainsi, au-delà du simple plateformer « old school », Alex Kidd présente quelques particularités. À commencer par ses combats de boss. En effet, ceux-ci vous affrontent au « Jan Ken Pon » (comprendre pierre feuille ciseaux) ! Il faut être le premier à 2 victoires. S’ensuit alors un combat plus classique lors duquel il faudra asséner un certain nombre de coups à votre adversaire. Enfin, le jeu alterne par moments avec des phases en véhicules (moto, hélicoptère, avion…) mais encore une fois, gare à la moindre erreur. Car si vous heurtez un obstacle, vous tombez du véhicule et devez finir le niveau à pied !

Alors quel est mon verdict à l’issue de ce bond dans le passé ? Pour moi, c’est un très gros oui ! J’ai retrouvé toutes mes sensations d’époque et j’ai même cru sentir l’odeur de ma vieille Master System (paix à son âme). Le pincement au cœur a été très fort et, je pense même avoir dû retenir une petite larme en retrouvant le début de ce jeu de mon enfance. J’ai même pensé un instant lui donner le Sceau de Qualité Dystopeek. Mais au final, sans le côté nostalgique, il est peu probable que vous l’appréciez à la même valeur, voire même l’appréciez tout court.

Site officiel

Développeur : Merge Games

Éditeur : Merge Games

Plateformes : PC, Playstation, Xbox one et Series S/X, Playsation 4 et 5, Switch

Prix : 19.99 € sur Steam

Date de parution : 22 juin 2021

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Eiffel-AD

CM 24h/24, rédacteur fût un temps.

2 réflexions sur “Alex Kidd in Miracle World DX

  • Hyeud

    Vies infinies, pff, quel monde de bobo-fragile-ubiso-gauchiste.

    • Harvester

      Méwé, y’a plus d’jeunesse !

Commentaires fermés.