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Insurgency: Sandstorm

Encore un FPS multi-joueurs ? Il faut bien avouer que le flux constant de jeux multi peut arriver à désintéresser même ceux qui aiment le genre. 2018 était une année un peu particulière, beaucoup de gros jeux, beaucoup d’annonces mais personnellement l’impression que les gros titres ont fait flop. Pas un flop retentissant certes mais un clair recul par rapport aux attentes. On a en échange une montée en qualité de jeux indépendant sans vraiment arriver à proposer autant de contenu que les AAA (et encore si on prend BF V ou COD BO IV, on ne peut pas dire que le contenu soit leur point fort). Bref je m’égare. Tout ça pour dire qu’Insurgency : Sandstorm n’était probablement pas le titre le plus attendu de cette année. Déjà parce qu’outre le fait que le jeu semblait assez générique sur les premiers screens, il y avait aussi eu un recul des devs face à leur premier désir. La controverse sur la campagne Kurde et l’abandon complet de celle-ci en réponse n’augurait pas vraiment d’un jeu qui allait avoir une empreinte propre. En même temps à y repenser, il n’y a pas énormément de concurrence sur le marché du FPS moderne récent, je pense surtout à Squad et World War 3, l’un tactique, l’autre arcade qui peine un peu à amener un rythme d’update satisfaisant dont j’ai déjà parlé ici.

Vive la brique

Bref, sans avoir spécialement fait le buzz, Insurgency : Sandstorm a débarqué fin de l’année et nous propose une expérience exclusivement multijoueurs en trois volets : COOP contre l’IA, Versus et compétitif/ranked. Le jeu prend un parti pris d’un côté tactique limité : une seule escouade par équipe, un rôle de commandeur et d’observateurs mais des cartes trop restreintes pour offrir de réelles options stratégiques, on est plus ici dans l’âme du FPS classique où une équipe tape sur la tronche de l’autre que dans le fps réaliste tactique à la Squad. Pas de grands espaces découverts, pas de temps morts, peu de prudence.

On va où? Je sais pas mais on y va!

Là où Insurgency : Sandstorm arrive à motiver le jeu d’équipe c’est sur son système de spawn. Le jeu propose en versus différents modes en alternés. L’un d’entre eux propose un nombre de vagues de respawn limité par équipe. L’une doit défendre et démarre avec plus de respawn que la seconde mais l’équipe en attaque peut, elle, obtenir de nouvelles vagues à chaque point capturé, ceux-ci doivent cependant être capturés dans l’ordre sur le mode « Push ». C’est d’ailleurs le mode où la présence d’un commandant qui peut appeler un renfort d’artillerie ou de fumigène aura l’impact le plus important. Il existe deux autres modes, le second lui sépare la carte en 3 ou 5 points principaux, chaque équipe a déjà en sa possession l’un deux et doit capturer les autres avec en fin de parcours un élément à détruire (radio ou cache d’arme), ce mode est un peu plus ouvert et peut durer plus longtemps vu qu’il peut y avoir un effet de ping pong entre les deux équipes tant qu’il reste des vagues de renforts. Seul petit bémol, il est tout à fait possible de détruire la cache d’arme/radio dès le début, ce qui semble un peu aller à l’encontre du principe de l’élément clé à défendre. Dernier mode avec trois points à capturer, ici aussi chaque équipe dispose déjà du premier, en revanche aucun respawn n’est possible tant qu’un point n’a pas été capturé, le nombre de joueurs est plus limité et la pression repose beaucoup plus sur les épaules des survivants pour arriver à capturer un point pour permettre à ses alliés de rejoindre à nouveau le combat. C’est d’ailleurs le seul mode qui est actuellement en mode ranked.

ça c’est mon coin!

Ajoutez-y le mode Coop qui est assez sympathique : les mêmes cartes, le même principe où il faut capturer un point après l’autre mais ici il faudra survivre à des vagues de contre-attaques de l’IA qui sont parfois intenses ou cocasses. J’ai pu notamment assister au crash de l’utility vehicle de l’IA contre un rocher, alors que le mitrailleur continuait à nous tirer dessus à l’envers ce qui nous a tellement distrait que le reste des IAs est arrivé dans notre dos pour nous achever pendant que mon équipe regardait, incrédule. Un peu dommage qu’on ne puisse paramétrer le niveau de l’IA cependant, car il faut bien reconnaître qu’elle est un peu bête et qu’autant sa visée que son temps de réaction font défaut. La difficulté se trouvera principalement dans l’élément de surprise ou l’intensité des vagues ennemies.

Cagoule fashion 2019

En fait, malgré un nombre limité de cartes et l’absence de campagne solo, la variété est actuellement suffisante pour offrir de bonnes heures de jeux, j’espère quand même voir apparaître plus de cartes dans le futur. Outre le contenu du jeu, je dois dire que le gameplay est solide malgré un premier contact assez peu sexy, j’ai trouvé ma première heure de jeu molle, les animations me semblaient lourdes et lentes, la prise en mains difficile, j’ai même activé le compteur de FPS pour vérifier si je n’avais pas de ralentissements, ce qui n’était pas le cas sauf en cas de scoping agressif en plein bordel intense aux alentours, le temps de chargement des assets du jeu lors de la première partie est aussi assez conséquent chez moi. Je me suis habitué à ces éléments mais j’ai toujours l’impression malgré tout que les animations manquent un peu de fluidité et que le personnage donne parfois une sensation de lourdeur.
Certains mouvements possibles sont aussi un peu obscurs, comment défoncer une porte ? comment faire une glissade ? Ce n’est pas indiqué pour les nouveaux joueurs, il faut le découvrir par soi-même ou se renseigner.

Rien de tel qu’un peu de smoke pour la santé

Le point fort du jeu selon moi reste son ambiance sonore et visuelle. Les explosions sont impressionnantes, les débris volent dans tous les sens avec de beaux effets de fumée. Niveau son c’est une tuerie, c’est fort, ça claque, ça surprend, c’est immersif tout simplement. On meurt vite dans le jeu mais vous le ressentirez différemment lorsque c’est dû à une grenade ou à un tir d’artillerie, c’est garanti. Le mécanisme de suppression (vision floue, mouvement caméra/personnage) est aussi efficace et jouera sur vos capacités à bien combattre, les armes ont un feeling suffisamment différent bien que les possibilités de customisation soient pour finir assez réduites par le nombre de points qu’on peut y allouer (on a un total de points max qu’on peut dépenser en armure, grenades ou mods d’armes). Le but est bien sûr d’équilibrer le jeu mais il faut bien avouer que la gestion du recul et la réactivité auront plus d’impact que l’arme utilisée (sauf peut-être pour les mitrailleuses à courte portée qui peuvent être frustrantes, voir l’ennemi survivre à plusieurs tirs parce qu’il est à plus de 20 mètres est quand même peu agréable). A noter que comme dans tous les jeux du genre vous aurez droit au sniper de votre équipe bien installé loin des points à capturer, qui ne réalise pas qu’il est tout seul et tout le monde peut alors pester en le regardant faire sa popote pendant que votre équipe perd.

Quand ça pète vaut mieux être à couvert.

Le jeu est aussi assez trash même si on a pas spécialement le temps de s’y arrêter, les bras, les jambes se détachent, les têtes explosent, bref heureusement que les corps ne restent que quelques secondes sinon ça ferait assez peu ragoutant en fin de partie.

Kissé kina bobo?

Je suis assez surpris par la qualité de ce qui est actuellement proposé, je dis ça alors que je n’avais pas particulièrement apprécié le premier opus. Même si je dirais qu’Insurgency : Sandstorm nécessite encore un peu plus de contenu et une attention un peu plus poussée pour l’équilibrage pour être un jeu à acheter les yeux fermés. Malgré cela, il offre une expérience viscérale qu’on ne trouve pas ailleurs. Les parties sont assez courtes ce qui ajoute à l’envie d’y revenir. En revanche, les options de customisation visuelle du personnage ne sont pas assez intéressantes pour justifier à elles seules l’envie d’améliorer son niveau (elles ont le mérite d’exister cependant), je pense qu’on est face à un jeu assez proche du dernier Red Orchestra Vietnam sur le marché, ce sont les futurs updates qui détermineront la pérennité du jeu mais vu que la concurrence a un peu du mal à garder ses joueurs, je ne serais pas étonné que Insurgency Sandstorm y arrive.

Mayday mayday!

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.