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Carrier Command 2

Sous des airs (assumés) de jeu des années 90, Carrier Command 2 est la suite spirituelle du classique de 1988. C’est là un titre parfait pour la nouvelle maison d’édition Microprose vu qu’il mélange simulation, stratégie et ce fort relent de jeu du temps où « c’était mieux avant » comme diraient certains. Le principe est assez simple, vous avez le contrôle total d’un porte-avion et devez conquérir des îlots où sont produites différentes choses tout en affrontant l’IA ennemie qui tentera de vous en empêcher.

Dans un univers futuriste en guerre, vous voici en mission sur une planète où la soixantaine d’îlots, chacun avec sa production spécifique (carburant, munition, châssis de drones terrestres ou aériens,…), doit être conquis avant l’ennemi (qui dispose aussi d’un porte-avion comme le vôtre). Chaque ilot est protégé, à différents degrés, par ses propres drones.

La carte de la campagne et le poste de commandement. Chaque écran a son rôle même ceux en hauteur.

A vous donc de naviguer vers l’ile de votre choix, de bombarder ses défenses (à coups de missiles ou de canons), d’y envoyer vos forces ariennes et terrestres afin d’en prendre le contrôle grâce à des virus que vous y aurez déployé. Là où le jeu se démarque c’est dans la manière dont vous contrôlerez vos forces (et leur maintenance), le tout à la première personne (que ce soit sur le porte-avion ou lorsque vous prenez le contrôle d’un drone) ou via écran interposé (contrôle des drones en mode RTS simplifié).

La production de carburant est assurée, ouf !

Installé dans le poste de commandement, vous aurez à prendre le contrôle de la barre pour naviguer (et éviter les hauts fonds), gérer les dégâts sur un autre écran, utiliser les outils de visée pour l’armement à bord (ou l’artillerie déployée via vos drones) encore sur un autre, les stocks de munitions et les commandes de matériel et ainsi de suite. En solo, vous devrez tout gérer l’un après l’autre en optimisant au maximum vos actions afin d’éviter que le porte-avion ne se prenne des récifs pendant que vous identifiez les cibles ennemies ou que vos drones se retrouvent à cours de carburant, abandonnés en pleine mer.

Chaque type de drone a son propre armement que vous pourrez adapter comme bon vous semble avant de les déployer.

Le jeu présente un certain challenge, il faudra prévoir l’approvisionnement en munitions, carburant, s’assurer du bon transit de celui-ci entre les îlots et vers votre porte-avion, gérer l’assaut de vos drones après avoir affaibli les défenses, pris soin d’identifier les risques avant de naviguer vers telle ou telle île car capturer une île avec une dizaine de drones ne représente pas le même challenge que de s’approcher d’une autre protégée par les forces maritimes et aéroportées.

Les forces navales sont des ennemis redoutables avec tout un panel d’armes à disposition. Encore faut-il être à distance radar et les avoir bien identifié avant de tirer…

Immersif, captivant (le thème musical très film des années 80 aide grandement ainsi que les différents effets de tirs et d’explosion), Carrier Command 2 m’a assez rapidement convaincu. Le jeu est solide, prenant et donne envie de conquérir île après île. Il y a certes quelques défauts comme le manque de sauvegarde automatique qui fait que les rares plantages que j’ai rencontrés m’ont coûté pas mal d’heures, l’absence d’accélération du temps en solo – ce qui, lorsque vous vous retrouvez au milieu de nulle part sans carburant à attendre que les barges de ravitaillement fassent les trajets nécessaires peut vite plomber le rythme déjà assez lent – ou encore la gestion des barges sus mentionnées de ravitaillement qui pêchent parfois.

Carte tactique, échange de missile, CIWS en action.

En effet, lorsque vous liez vos barges de ravitaillement à des zones de production, il arrive qu’au lieu d’aller chercher les ressources, elles décident de leur propre accord de vider le contenu de votre entrepôt sur une île plutôt que d’en rapporter la production. Un trajet prenant quand même pas mal de temps et ne pouvant être annulé, il aurait été opportun d’avoir un meilleur contrôle du flux des ressources. Finalement, l’IA des drones va parfois se retrouver coincée dans le décor ou même en tentant de rejoindre le porte-avion.

La gestion du ravitaillement est cruciale pour mener à bien votre mission (et éviter les temps morts)

Reste que les soucis (à part pour le ravitaillement) sont mineurs par rapport à la richesse du titre, surtout que celui-ci est bien évidemment pensé pour le multijoueur. Si vous pouvez placer jusqu’à 4 IA sur la carte (qui étrangement se partageront 2 couleurs uniquement), vous pouvez jouer avec d’autres joueurs pour partager et faciliter le contrôle du porte-avion. Sans avoir testé ce mode, je pense qu’à 2-3 personnes, le jeu doit prendre une toute autre dimension sans pour autant avoir trop de monde à bord pour que tout le monde aie quelque chose à faire. Cela permet probablement aussi d’être plus rapide et efficace pour la capture des îles et donc de moins se faire devancer par l’IA qu’en solo.

Un petit missile de croisière sur la base aérienne ennemie en guise d’ouverture.

Je suis vraiment impressionné par la qualité de ce qui est proposé par Carrier Command 2. Malgré une apparence un peu brute et un prix un peu trop élevé selon moi, le jeu arrive vraiment à offrir une ambiance et un gameplay unique, pas trop difficile à prendre en main mais exigeant. Son ambiance sonore et visuelle, donne l’impression d’être plongé dans les vieux films du genre comme Wargame où on contrôle le destin d’un monde grâce à nos petits pixels. Bref c’est une expérience à part, vraiment réussie et un jeu que je ne peux que recommander.

Développeur : Geometa

Editeur : Microprose Software

Genre : Simulation, stratégie

Date de sortie : 10 août 2021

Prix : 41,99€

Site Web

Page Steam

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

SA_Avenger

Le Belge taciturne du groupe, pas fan de quoi que ce soit mais touche-à-tout aux goûts éclectiques, amoureux du cinéma, de littérature et de chanson française à texte, bref un nostalgique invétéré. Ancien beta testeur hardcore, je joue encore régulièrement à des jeux obscurs aux règles complexes que je termine d'ailleurs rarement.