Keep Driving

Imaginez, c’est le début des années 2000 et vous venez d’acheter votre première voiture. Vous êtes encore jeune et fringuant (oui, je sais, pour la plupart d’entre nous, ça remonte loin et ça demande un effort mental) et vous décidez de partir sillonner les routes tout l’été à bord de votre nouveau bolide. Enfin, quand je dis bolide, j’exagère un peu. C’est ce que vous propose Keep Driving, un simulateur de road trip avec des éléments de RPG.
Vous commencez par choisir quelques détails qui seront la base de départ de votre run : votre véhicule, vos origines et votre pack de départ. Chacun de ces points, même si le choix est limité, permet de partir avec un petit avantage spécifique, selon vos préférences. Après ça, vous glissez un CD dans l’autoradio, et vous voilà partis pour le meilleur été de votre vie.
Au départ de chaque run, votre objectif premier est de rejoindre des amis à vous dans un festival de musique à l’autre bout de la carte. Car oui, dans Keep Driving, vous disposez d’une carte routière, sur laquelle vous devrez choisir chaque étape de votre périple, en cette époque maudite ou Waze ne faisait pas ça pour vous. Le concept du jeu est donc simple, vous l’aurez compris : vous rendre d’un point à l’autre de la carte en choisissant quelle route emprunter, possiblement en faisant plein de détours. Si ce festival de musique est l’une des multiples fins possibles au jeu, de nombreuses autres possibilités viendront s’offrir à vous lors du voyage, libre à vous de les saisir ou de les ignorer.
Ce que l’on pourrait apparenter à votre barre de vie dans un RPG classique est ici une combinaison de quatre facteurs : votre niveau de fatigue, l’état de votre véhicule, le niveau d’essence dans votre réservoir et enfin l’argent qu’il vous reste en poche. Il vous faudra garder un oeil sur tous ces points afin que votre road trip ne tourne pas au cauchemar et finisse de façon catastrophique au bord d’une route.

Sur chaque tronçon de route emprunté, vous serez confrontés à différents évènements, qui viendront impacter tous les facteurs cités précédemment. Ces évènements peuvent aller d’un simple embouteillage à un troupeau de moutons qui bloquent la route en passant par un gang de bikers qui vous auront pris pour cible, sans oublier le classique contrôle de police. En plus de tout ça, vous aurez parfois la chance de rencontrer des auto-stoppeurs, qui apportent leur lot de bonus (et de malus) à votre aventure. Vous pourrez bien entendu choisir de les laisser au bord de la route ou de les emmener avec vous (s’il vous reste de la place à bord). Outre leur capacité à vous aider, ils ont chacun eux-mêmes une destination qui vient agir ici comme une quête secondaire si vous décidez de les aider.
À chacun des évènements cités plus haut, excepté pour les auto-stoppeurs, un mini-jeu, qu’on pourrait apparenter à des phases de combat, se déclenche. Il a pour principe simple de vous présenter une série d’icônes que vous devrez contrer à l’aide de vos aptitudes (ou celles des auto-stoppeurs présents dans votre voiture). Au fur et à mesure que vous et vos compagnons gagnez en expérience, vous en débloquerez de nouvelles pour vous aider lors de ces phases de voyage.
Vous devrez également gérer votre inventaire, qui, s’il viendra souvent vous tirer une épine du pied, est aussi fort malheureusement limité. Sa taille dépend principalement de votre véhicule, mais sera aussi potentiellement impacté par le nombre d’auto-stoppeurs que vous aurez pris en cours de route.

À chaque arrêt, et en fonction des services offerts dans le patelin dans lequel vous faites étape, vous pourrez tant bien que mal faire le plein, réparer votre voiture, éventuellement la customiser, gagner un peu d’argent ou encore vous reposer et dévaliser la boutique du coin pour remplir votre estomac, entre autres choses. Le but étant toujours de maintenir ce fragile équilibre qui vous permettra de pousser votre périple un peu plus loin.
Maintenant que je vous ai décris le gameplay de Keep Driving sous toutes ses coutures ou presque, il faut vraiment que je vous parle de ce qui fait que ce jeu m’a tant accroché, son ambiance super zen. Que ce soit la musique, dont vous pouvez d’ailleurs faire vos propres compilations, les paysages en pixel art qui défilent en fond, la conduite de nuit… tout dans Keep Driving retransmet cette sensation unique que les gens qui ont déjà fait un road trip dans leur vie reconnaitront. Et pour ne rien gâcher, la façon dont les morceaux de vie qui viennent s’intercaler dans votre aventure sont écrits rendent les personnages attachants, notamment les divers auto-stoppeurs qui croiseront votre route.

La seule chose qui m’a un peu déçue, lors de ma première partie, c’est que je n’avais pas compris qu’une fois l’un des objectifs principaux atteint, la partie prenait fin. Or, j’avais déjà planifié plusieurs choses après le festival que je n’ai donc pas pu accomplir. Mais bon, soyons honnêtes, ça m’a juste donné envie de relancer une autre partie pour explorer d’autres possibilités, chose que je me suis empressée de faire.
Avec Keep Driving, l’adage « Ce n’est pas la destination qui compte, c’est le voyage » n’a jamais été aussi vrai. Malgré les paramètres de départ assez minimalistes, le jeu offre une grande rejouabilité et si l’on accroche à l’ambiance, on peut y passer de nombreuses heures sans jamais s’ennuyer tant chaque road trip semble différent du précédent. Je vous le recommande chaudement si ce test vous a donné envie, et je vais pour ma part continuer à y sillonner les routes.
Développeur : YCJY Games
Éditeur : YCJY Games
Plateforme : Steam
Date de parution : 6 février 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur