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Doom: The Dark Ages

Si je suis un immense fan de Doom 3 et de son ambiance à couper à l’épée-tronçonneuse – oui oui, licence différente je sais – j’ai aussi bien aimé le Doom de 2016 avec son gameplay nerveux tout en mouvements qui soulignait la lente déchéance de mes réflexes. N’ayant jamais eu l’opportunité de jouer à Doom Eternal malgré un achat dès sa sortie, je ne pourrais donc pas vous faire une fine analyse sur l’évolution du gameplay jusqu’au nouvel opus, tout juste sorti, Doom: The Dark Ages.

Vous le savez depuis 2016, finis les couloirs étroits et l’ambiance étouffante avec un jump scare tous les 20m, Doom propose du bon gros FPS qui éclabousse et qui gicle, mais le propose avec classe : le joueur se doit de rester en mouvement pour ne pas se faire submerger dans des arènes où s’entassent différents démons, – ayant bien entendu chacun leurs faiblesses et comportement spécifique.

Dans sa lutte pour sa survie, le joueur doit exploiter au mieux son arsenal (plus que conséquent), sa mobilité et surtout les Glory Kills – ces mises à mort très spectaculaires de démons sur le point de passer de non-vie à trépas – permettant de récupérer munitions et vie au prix d’une attaque au corps à corps. Une récompense pour une prise de risque (pas forcément) calculée.

Doom: The Dark Ages aurait pu se contenter d’être une suite lambda et de nous offrir une nouvelle aventure en Enfer mais non, id Software étant… id Software justement, ce titre amène de très nombreuses nouveautés, à commencer par la plus évidente : le bouclier. J’aurais pu vous parler du scénario aussi, pour une fois qu’on en a un, qui vous place en arme ultime utilisée pour lutter contre les hordes démoniaques, dans un univers gothico-médiéval-futuriste que ne renierait pas un amateur de Warhammer 40k.

Mais revenons à ce fameux bouclier, qui vous offre un large panel de nouvelles actions. Vous pouvez tout d’abord vous en servir pour… bloquer des tirs (ce qui semble plutôt logique) et même en renvoyer certains en ayant le bon timing. C’est d’ailleurs une mécanique indispensable pour vaincre certains ennemis disposant de champs de force. Ensuite vous pouvez, en ciblant un ennemi, vous téléporter sur lui, en faisant exploser au passage tous les petits ennemis qui traînaient autour.

C’est d’ailleurs un des leitmotiv du jeu : faire exploser les grunts, que ce soit avec le bouclier ou le souffle de votre atterrissage après une chute (qui ne vous blessera bien entendu pas, vous êtes le Slayer tout de même !). Intérêt de cette téléportation : se sortir de situations un peu trop chaudes et faire du ménage autour de vous. Ensuite, vous pouvez le lancer et comme vous avez eu la bonne idée de l’équiper d’une scie circulaire (on sait vraiment s’amuser dans cet univers !), il va soit traverser – et disperser – les ennemis les plus faibles et vous revenir, soit rester dans les plus gros et leur infliger des dégâts.

Et enfin, contre les ennemis disposant eux aussi de boucliers, vous pouvez, après avoir chauffé les leurs en leur tirant dessus, envoyer votre bouclier pour qu’il fasse exploser toute la rangée. Efficace et spectaculaire. Bien entendu, tout ceci se rajoute à l’armement habituel présents dans les Doom : fusil à pompe, lance-plasma (…) que vous pourrez bien entendu améliorer en récoltant de l’or disséminé dans les 22 niveaux que comporte Doom: The Dark Ages.

Et parce que depuis 2016 le joueur peut explorer des niveaux bien plus tortueux et étendus, votre bouclier va vous servir à vous téléporter en le plantant à certains endroits bien définis et même à défoncer des portes et briser des mécanismes pour résoudre quelques petits puzzles. C’est d’ailleurs un aspect que j’aime énormément dans Doom: The Dark Ages, ce pan exploration où le joueur est constamment encouragé à observer le décor qui l’entoure pour trouver tous les secrets et ainsi débloquer des améliorations ou bonus.

Les combats de Doom: The Dark Ages sont donc un cran au-dessus de ses prédécesseurs niveau variété : si on perd le côté course/saut dans tous les sens des précédents, on y gagne un gameplay où l’on va alterner les téléportations, contres, mises à mort (avec le gantelet énergétique ou un fléau d’armes !), circle-strafing et coups au corps-à corps. Un mélange d’attente calculée, de contres réflexes et de mouvements. Autant vous dire que ça gicle et ça tire dans tous les sens, ça meurt, ça lâche des munitions et qu’on se demande parfois où on est, sans pour autant s’arrêter bien entendu.

Rajoutez à cela la sensation de diriger un Space Marine tellement les bottes du Slayer semblent lourdes, avec ces ondes de choc au moindre contact, ces grognements bestiaux et vous serez devant une expérience primitive, de celles qui font ressortir l’homme préhistorique en vous. Un seul mot d’ordre : bouger, tirer et tuer tant qu’il reste un truc qui bouge. Et id Software oblige, les niveaux sont savamment organisés, entre exploration et combats, et sont relativement assez longs si vous essayer de décrocher le 100% (défis, collectibles, or…).

Comme je vous parlais de nouveautés au pluriel, voyons donc ce que Doom: The Dark Ages amène en plus de son bouclier. Tout d’abord l’univers : vous n’êtes plus seul dans un monde peuplé uniquement de démons. Cette fois-ci, vous êtes dans des cités, des temples, des mondes habités où vous croisez des soldats alliés, où des titans se battent au loin, où vous êtes survolé par des vaisseaux.

C’est la guerre, vous n’en êtes qu’une partie (bon ok une grosse partie, à se demander ce que fichent les autres) et tout autour de vous règnent le chaos et la destruction. C’est bluffant, c’est épique et grandiose et il m’est souvent arrivé de m’arrêter pour observer le champ de bataille autour de moi.

Ensuite, vous allez vous retrouver régulièrement aux commandes d’une tourelle (classique et limité) mais aussi d’un robot de combat gigantesque et même d’un dragon. Ces phases sont spectaculaires, surtout au début, mais s’avèrent tout de même assez peu intéressantes, surtout avec le robot : vous avancez, collez quelques pains, avancez…

C’est basique et si les phases en dragon proposent un peu de voltige, elles sont loin d’être indispensables. Mais comme elles permettent de souffler un peu et sont courtes, on n’y prêtera guère attention.

Je pourrais aussi parler de ces mini-boss, qui boostent les démons autour d’eux et se protègent derrière un bouclier énergétique, vous obligeant à renvoyer leurs tirs pour le neutraliser, mais qui vous offrent des boosts permanents de santé ou armure en mourant. Ou de ces très nombreuses cinématiques qui vous feront découvrir une histoire – certes peu complexe – mais belle et bien présente. Non franchement, id Software a mis les petits plats dans les grands avec Doom: The Dark Ages.

Et ces plats n’en sont que plus grandioses quand on regarde l’habillage : le jeu est superbe et d’une grande fluidité, la difficulté est peaufinable au-delà du raisonnable et si la bande son n’est pas au niveau des précédentes, départ de Mick Gordon oblige, elle est solide et encouragera vos instincts les plus primaires.

En ayant réussi à faire évoluer le gameplay de sa franchise, id Software vient donc de signer un chef d’œuvre avec Doom: The Dark Ages, un FPS brutal, viscéral mais aussi étonnamment cérébral quand il s’agit d’être le plus meurtrier possible.

La taille gigantesque des niveaux, l’histoire et la mise en scène vous propulsant en pleine guerre dans un monde médiévalo-gothico-futuriste, la sensation de toute-puissance, tout ça – et bien plus – propulse le joueur dans un monde ultra-violent où règne la mort et où, paradoxalement, on se sera rarement plus senti en vie.

Genre : FPS

Développeur : id Software

Éditeur : Bethesda Softworks

Date de parution : 15 mai 2025

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

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