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Brochette de films #5 : Tomb Raider avec et sans Lara Croft.

Immense franchise vidéo-ludique qui aura connu de multiples changements au cours de son histoire et inspiré d’autres franchises dont elle finira par s’inspirer elle-même comme le ferait Ouroboros, Tomb Raider a aussi connu trois films qui ne finiront jamais dans les annales du cinéma sauf à enlever un n.

Lara Croft Tomb Raider : tout a un début.

Très jeu vidéo.

2001, salle de cinéma d’une petite ville d’un département rural et la joie de voir enfin en chair et en os, un personnage de jeu vidéo qui m’aura mis en émoi lors de mon achat de la Playstation. Bon souvenir avec une Angelina Jolie qui correspond au personnage et semble s’amuser dans ce rôle taillé pour elle (à l’époque). Simon West est un tâcheron et ne sait pas franchement mettre en valeur les scènes d’action du film. Pire, il réussit à foirer celle qu’il ne fallait pas tant elle était folle pour l’époque (oui oui, celle avec les élastiques). Un découpage au plus près qui ne met jamais en valeur la prouesse technique.

Le film se regarde sans déplaisir et sait même gérer son rythme pour ne pas endormir le spectateur, mais ne sera jamais considéré comme un grand film. Je pense qu’il n’en a jamais eu la prétention et se retrouve dans la longue liste des adaptations de jeux vidéo plutôt réussies, à part une dernière partie franchement bof à cause d’un décor qui fait cheap. On se croirait dans un décor de studio (ce qui est le cas) et non un temple. J’avais été choqué en 2001 et c’est toujours le cas en 2020.

Au rayon des acteurs qui ont trouvé un meilleur rôle ensuite, on retrouve un Daniel Craig en second couteau, un Iain Glen en méchant très méchant. John Voigt vient aussi jouer avec sa fille en jouant le rôle du père.

Pas transcendant, mais plaisant à regarder, Lara Croft Tomb Raider avait tout du rôle d’une vie pour Angelina Jolie et ce ne fut pas le cas. La faute a un réalisateur qui ne sait pas mettre en valeur son propos, un scénario anecdotique et un enrobage qui manque de flamboyance dans ses décors naturels. Et pourtant, le film connaîtra une suite en 2003.

Lara Croft Tomb Raider : Le Berceau de la vie.

Ceci est la vraie affiche.

Rien que le nom de Jan de Bont à la réalisation m’a fait esquiver le film pendant 17 ans. Pourquoi ? Vous vous en foutez, mais je vous le dis quand même. Twister a été et restera ma plus grande déception au cinéma. Je ne suis jamais ressorti aussi déçu d’un film. Pour comprendre mon ressentiment envers Jan de Bont (pas la personne que je ne connais pas, mais le réalisateur), aller au cinéma était un luxe quand j’étais plus jeune et les films étaient choisis avec soin. Twister m’avait emballé par son côté spectaculaire dans la bande annonce et la déception n’en fut que plus grande. Je ne l’ai pas revu depuis 1996.

Sinon ce deuxième opus avec Angelina Jolie commence plutôt bien et nous montre une Lara Croft égale au premier film. Les scènes d’action se multiplient, ainsi que les lieux. L’ensemble fonctionne bien, mais sans génie. Peu de scènes emblématiques et à part la fin qui ose des choses (la forêt, le berceau de la vie), l’ensemble est emballé proprement sans grande ambition. Le méchant n’est pas assez méchant et le côté surhumain du personnage de Lara Croft devient gênant à certains moments, tout comme le PEGI 13 (voire moins) qui édulcore toute la violence.

Le plus défaut du film est la gestion de son rythme. En voulant donner de l’épaisseur au personnage de Lara Croft avec une love story sans intérêt, le film s’étire en longueurs inutiles. Les scènes d’action sont WTF et manquent de tension. Seule la fin semble avoir été un peu travaillée avec une ambiance qui tend vers l’horreur et le berceau de la vie qui joue à bouleverser les repères. Pas fou, mais intéressant.

Au rayon des acteurs qui auront connu de meilleurs rôles (ou pas), Gerard Butler joue le second rôle et Djimon Honsou fait le copain bien pratique pour arriver à la fin du film.

La franchise ne connaîtra pas de troisième opus pour clore une trilogie. Angelina Jolie tentera d’avoir une carrière au cinéma et Jan de Bont fera encore des films. Je lui en veux encore 24 ans après, mais Tomb Raider se décida à revenir au cinéma en 2018.

Tomb Raider

Il n’y pas que la taille qui compte.

La franchise vidéo-ludique aura connu un reboot en 2013 avec le très bon Tomb Raider. Le but avoué est de redéfinir le personnage avec des standards plus actuels. Fini la pilleuse de tombes sexy avec une poitrine aussi forte que sa personnalité. Les développeurs décident de la rendre plus vulnérable et moins pourvue du point de vue mammaire. En parallèle, une adaptation cinématographique commence à se faire jour avec la grande question : qui pour jour jouer Lara Croft ?

Alicia Vikander sera choisie parce que correspondant suffisamment physiquement au personnage et loin de l’image sulfureuse d’Angelina Jolie. Le choix de casting est bon et l’actrice semble s’être impliquée dans son rôle. Le réalisateur Roar Uthaug est inconnu au bataillon mais fera le job demandé. Tellement bien que les joueurs du jeu vidéo de 2013 ont vu le film 5 ans avant tout le monde et qu’en plus, ils ont pu diriger le personnage principal.

Le gros défaut du film, c’est d’avoir pris le parti de faire un calque du jeu vidéo dans le déroulement de l’intrigue, de ses scènes marquantes et d’avoir réussi l’exploit d’être oublié aussitôt le visionnage terminé. Le film n’aura marqué ni le box office ni la critique et Lara Croft semble promise à retrouver le carton des franchises à ressortir en période de disette pour son studio de cinéma.

Tomb Raider est un retour raté et totalement dispensable. Les deux films précédents n’avaient pas marqué le cinéma, son reboot encore moins. Peut-être un retour pour le reboot du reboot…

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.