BullerFilms

The Hunt

Quand le boss vient me parler sur Steam, je m’attends à ce qu’il me demande de jouer pour la xième fois la carte Scoring pour l’Europe afin de l’emporter à l’excellent Twilight Struggle (rassurez-vous, je ne lui fait pas ce plaisir même si ma défaite ne fait aucun doute)(NdHarvester : MAIS JOUE LA CETTE CARTE !), mais pas cette fois. Tu connais The Hunt ? me lance t-il d’un coup. Mon cerveau agile fouille dans sa mémoire et se rappelle du très bon film danois avec le toujours très classe Mads Mikkelsen. Vous êtes aussi surpris que moi en pensant à Harvester regardant un film d’auteur danois en lieu et place du dernier Mickael Bay ? Si oui, je peux vous rassurer de suite en précisant que le boss parlait d’un autre film qui aurait pu sortir le 9 octobre 2019, mais il fut repoussé à cause des tueries de masse qui ont eu lieu aux USA. Sa seconde date était le 22 avril 2020, mais une pandémie mondiale en a décidé autrement, alors il a fini sa carrière en VOD et une sortie en salles confidentielle dans d’autres pays. De suite, le film part avec un sacré handicap. Est-il si bon que personne ne devrait le voir ?

La chasse est ouverte

Orwell : futur star du box office.

En 90 minutes, Craig Zobel propose aux spectateurs de plonger dans un énième film de chasse à l’Homme (il n’y a pas que celui avec Van Damme). Un certain nombre de personnes sont enlevées par des riches pour faire office de gibier dans un endroit reculé, sauf que tout ne se passe pas comme prévu. En bonne série B qui se respecte, le pitch se veut minimaliste et malgré la présence d’un petit porcelet au casting, refuse le gras dans sa narration.

Le casting associé au réalisateur et aux scénaristes regroupe des acteurs de télévision (Emma Roberts qui fera une apparition éclatante) qui profitent de la pause entre deux saisons pour aller flirter avec le cinéma. Tout le monde est content puisque ça ne coûte pas cher, ça se tourne vite et ça permet de payer ses impôts. A noter que l’on retrouve Hilary Swank pour faire l’exception qui confirme la règle de la série B. Pour les profanes, les séries B sont des films avec des « petits » budgets qui n’ont pas l’ambition d’un blockbuster, ni d’un film d’auteur. Risque minimum et rentabilité maximum. Blumhouse faisant partie des maisons de production qui en ont fait leur fond de commerce.

Quand l’humour se mélange au gore, le cocktail est détonnant.

Quand je ne fais pas du catch, je chasse du riche.

Autant le dire de suite, l’intro du film n’est pas des plus réussie. Un peu pataude et donnant l’impression que le réalisateur ne savait pas comment faire entrer le spectateur dans son univers, mais très vite il lance les hostilités et ça fonctionne dès que le casting se fait dézinguer. A noter que le film gagne en qualité quand le tir aux pigeons se transforme en vraie chasse. Le film en fait trop au début, comme pour dire aux spectateurs que ça ne va pas se prendre au sérieux tout le long.

Sans trop en dévoiler sur l’intrigue qui tire à boulets rouges sur la société américaine sans distinction, le propos sort un peu des clichés habituels et renoue avec l’aspect revendicatif du genre horrifique. Ce n’est pas non plus une énorme charge contre machin ou truc, mais ça fait du bien de temps en temps de retrouver un semblant de subversion dans un monde qui tend à s’aseptiser de plus en plus. C’est simple et efficace comme la réalisation qui ne renouvellera par le genre, mais fait le taf.

A noter que si vous venez pour la tripaille, la déception sera grande, tout comme ceux et celles qui souhaitent voir des corps dénudés. Le film ne tombe pas dans ce genre de facilités et il n’en a pas besoin. L’humour est souvent bien senti. Le duel final devrait ravir les amateurs de fromage et le casting semble se faire plaisir. Hilary Swank est impeccable tandis que Betty Gilpin se révèle l’actrice parfaite pour le rôle principal. Elle incarne son personnage avec beaucoup de nuances et lui donne une vraie consistance alors que le rôle est, comme pour tous les films de série B, rachitique. Au lieu d’une blondasse badass clichée, on se retrouve devant une blonde qui s’adapte en permanence à la situation et semble être dans son élément sans donner l’impression d’être une super héroïne invincible.

Conclusion

The Hunt aurait pu être une énième série B qui vaut plus pour son marketing que pour le film lui-même. En injectant du second degré, un casting de bonne facture avec une Betty Gilpin très en forme et un propos pas toujours clair (oubliez la lutte des classes), mais pas aussi con qu’il veut le faire croire, The Hunt se révèle une bonne surprise qui mérite un visionnage. (NdHarvester : de rien !)

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.