Dix pour Cent
La fiction française et moi n’avons jamais réussi à nous entendre plus que ça. A part Un Gars, Une Fille qui a pu me faire sourire quelques fois, le reste ne m’a pas emballé (oui, même Kaamelott) (NdHarvester : tu confirmes quotidiennement ton manque flagrant de bon goût) et puis Dix pour Cent débarque sur Netflix avec sa très bonne réputation.
Un pitch original pour acteurs en mal de promo ?
Dix pour Cent se veut une plongée dans l’univers des agents artistiques avec plein de stars qui débarquent dans les épisodes pour donner un peu de crédit à l’ensemble. Quand la série a pour producteur Dominique Besnéhard, ancien agent de certains très grands noms du cinéma, on peut voir de la star de très haut niveau dans certains épisodes. Cela donne un cachet « réaliste » et ça permet de jouer de son image. Ceux et celles qui s’attendent à de l’autodérision à l’américaine peuvent ne pas commencer la série, vous serez déçu(e)s.
La série est composée de quatre saisons de six épisodes d’environ 1 heure, soit 24 épisodes et à peu près autant d’heures de visionnage. Les trois premières sont disponibles sur Netflix. On suit une agence d’agents du nom d’ASK et plus particulièrement de trois agents séniors avec leurs assistants qui vont devoir jongler entre les acteurs, productrices, réalisateurs et autres avocats pour que leurs « talents » soient les plus chouchoutés possibles.
Une histoire pétrie de clichés enrobée de dialogues savoureux.
Ce qui m’a frappé dans la série, c’est que les « talents » (il y a des grands noms dans la série) font plus office de faire valoir pour les histoires d’amour (et j’ose le dire, de cul) qui se déroulent entre les personnages principaux. Pour les fans, aucun talent n’est franchement malmené et même si les acteurs/actrices jouent de leur image, elle n’en est que peu écornée. La grande rivalité entre les grandes dames du cinéma français est plus l’occasion de bons mots que d’un véritable conflit larvé depuis des années.
Les histoires sont trop souvent des gros clichés pour remplir les épisodes bien trop longs pour leur bien. Heureusement que certaines répliques font mouche et que le rythme « nerveux » de l’ensemble est là pour maintenir en éveil. On sent aussi le plaisir de jouer des talents comme du casting principal avec un bon niveau et du rythme. Je crois que c’est la première fois que j’arrive à supporter Luchini plus de cinq minutes sans avoir envie de tout éteindre.
Une série inadaptée à son format.
Pour comprendre mon point de vue, il faut savoir que je ne regarde plus la télévision depuis plusieurs années et je la regardais très peu avant, donc je n’ai absolument aucune idée des formats et de ce qui peut sortir en dehors de ce que j’entends dans la cour de récréation (autant dire pas grand chose à part les dessins animés).
J’étais persuadé que Dix pour Cent était une série au format court avec des invités prestigieux. Format de 20 à 30 minutes maximum. Peut être que mon avis est biaisé à cause de cela, mais je pense très sérieusement (ça arrive) que la série aurait énormément gagné à adopter ce genre de format resserré et en doublant ses épisodes. On aurait pu éviter les histoires à rallonge qui font office de remplissage et ces moments gênants où tu te prépares à cliquer sur « épisode suivant » quand tu as une scène qui fait fin d’épisode alors qu’il reste vingt minutes. Malgré ses six épisodes, la série s’enlise trop souvent dans de gros clichés pour tenir la distance.
Conclusion
Dix pour Cent est une bonne surprise au regard de la production française moyenne. Elle a réussi, par ses dialogues et un rythme soutenu, à maintenir le spectateur que je suis en éveil. Malgré ses qualités, la série est par contre bien trop sage et possède un format trop long pour rester dans ma mémoire. J’aurais aimé que le curseur de l’autodérision soit poussé un peu plus haut et celui de la longueur des épisodes plus bas.
Un peu de lâcher de noms pour donner envie ou pas : Audrey Fleurot (toute en rousseur), Fabrice Luchini (supportable pour une fois), Jean Dujardin (habité), Isabelle Huppert (toute en dérision), Isabelle Adjani (qui fait de l’Adjani), Julien Doré (qui s’amuse), Christophe Lambert (avant la chirurgie), Juliette Binoche (très drôle), Gérard Lanvin , Monica Belluci (cette voix !), Joey Starr, Julie Gayet, Béatrice Dalle (en mode vérité) et j’en oublie.
Genre : Vis ma vie d’agents artistiques ou comédie dramatique
Saisons : 4 saisons de six épisodes chacune.
Durée : 1H par épisode
Casting : des inconnus au milieu de gens connus.
Diffuseur : France 2 et Trois saison disponibles sur Netflix.
Essaye Flack, c’est anglais et plus trash, mais c’est le même genre.
Merci, je me note ça pour un visionnage ultérieur.