Series Monthly #6 : Novembre 2020
The Haunting of Bly Manor
J’avais à l’époque bien apprécié The Haunting of Hill House qui arrivait à faire une histoire de fantôme originale avec une bonne atmosphère, j’attendais donc cette saison 2 avec curiosité. The Haunting of Bly Manor (sur Netflix au cas où) est une histoire indépendante, même si certains acteurs font à nouveau leur apparition ici.
Si les deux premiers épisodes laissent supposer une histoire de fantômes avec quelques tensions, on comprend assez vite qu’on s’éloigne de l’horreur et même de la peur simple. On suit donc différents personnages et deux enfants, traumatisés par la perte de leurs parents, qu’une nouvelle « fille au pair » va tenter d’éduquer et d’occuper suite au décès de la précédente. Sans grande tension, on se retrouve souvent à attendre que quelque chose se passe, le jeu d’acteur des enfants est parfois un peu forcé, ce qui a tendance à faire tiquer et le tout, malgré une histoire pas si mal pensée mais mal présentée, peine à convaincre. De nombreux plans ont aussi de mauvais cadrages qui handicapent les maigres tentatives d’happer le téléspectateur dans l’histoire. Passable sans plus et donc totalement dispensable.
Attack on Titan
Une fois n’est pas coutume je me suis laissé tenter par un animé que la plupart d’entre vous auront déjà vu depuis longtemps. Non je n’ai pas lu le manga et pour tout dire de très loin je trouvais le principe d’hommes tout nus géants pas super attractif. Bien m’en a pris vu que le pitch de la série est vraiment sympathique : l’humanité a été presque anéantie par des titans, ceux-ci n’ont pas besoin de manger mais exterminent quand même les humains sans que l’on sache pourquoi (NdHarvester : faut que t’ouvres les yeux sur le monde actuel…).
Ce qui reste des hommes se retranche derrière trois murs et vivent en paix relative depuis un siècle, voyant inlassablement des troupes d’exploration partir et revenir en miettes sans arriver à en apprendre plus sur les Titans. Tout change le jour où un titan Colossal apparait et ouvre une brèche dans le premier mur. On suit trois enfants qui survivent à ce premier jour de massacre et rejoignent les forces armées. De manière générale j’ai trouvé les personnages principaux (enfin surtout Eren et Armin) très pénibles à supporter, le héro ayant le comportement d’un enfant colérique de 5 ans qui crie non stop. En revanche, la série offre un panel assez bad ass de personnages secondaires (Erwin Smith, Levi Ackerman, …) ainsi que des ennemis et des scènes qui sont assez prenantes. Bref s’il y a encore certains d’entre vous qui comme moi hésitent à s’y plonger, n’hésitez plus.
Lovecraft Country
Avec un nom pareil qui réveillerait un Flad de sa tombe, JJ Abbrams et Jordan Peele en tant que producteur sous l’égide d’HBO, je m’attendais à du lourd, pour ne pas dire du très lourd. Cependant dès le premier épisode la série fait montre de petits défauts qui ne vont que s’aggraver par la suite. Commençant comme une série d’horreur, on sent que le tempo est assez élevé et le tout semble expédié assez rapidement pour passer à une autre histoire d’horreur où l’on se demande pourquoi on retrouve les mêmes personnages. Ce côté un peu rouf rouf empêche à l’histoire de prendre de l’ampleur et oblige les acteurs (assez bons en général, entre autre Jurnee Smollett) à devoir passer d’un registre à l’autre assez rapidement, ce qui nuit souvent à la crédibilité de l’ensemble.
La suite de la série ne tient que sur le maigre fil que le personnage principal (joué par Jonathan Majors) veut à tout prix protéger sa famille au prix de… à n’importe quel prix en fait, quitte à faire des choses qui la mettent en danger. Pas très logique donc. La série cherche aussi à mélanger les genres, s’inspirant pas uniquement de Lovecraft mais aussi des événements de Tulsa (à ce niveau la série Watchmen aussi chez HBO était bien mieux réussie), la bataille pour les droits civiques, un peu de pulp, science-fiction inspirée de John Carter d’Edgar Rice Burroughs (pas bien mis en valeur ici d’ailleurs), bref on a un melting pot d’un peu tout qui empêche la série d’avoir une atmosphère crédible et durable. Les acteurs font de leur mieux, la photographie n’est pas mauvaise (même si certains détails sortent un peu de l’époque au niveau des décors) mais la série n’arrive jamais à convaincre et c’est bien dommage.