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Au Service de la France

Une fois n’est pas coutume, je viens squatter la rubrique de mes compères. Il faut dire que quand Fizdol, LE Fizdol, celui qui a fait notre belle bannière, celui dont le talent est reconnu par-delà les frontières, bref quand Fizdol m’aborde sur Steam pour me dire de regarder une série, j’arrête Battle Brothers et je m’exécute. Au Service de la France, et ce couillon m’avait prévenu, n’est pas une série à conseiller à n’importe qui. Ou alors en l’ayant d’abord averti. Plusieurs fois. Oui, les personnages sont idiots, oui les situations ubuesques. Non, il n’y a pas vraiment de budget, ni d’action. Mais on s’en cogne un peu en fait. Parce qu’Au Service de la France, c’est l’histoire du service de renseignements français dans les années 60. En pleine guerre froide donc, en pleine phase des mouvements d’indépendance des colonies africaines, Algérie en tête. Mais tous ces thèmes sont abordés de manière extrêmement… particulière.

On y suit, surtout dans la première des deux saisons sorties, un jeune stagiaire du service, André Merlaux. Ce jeune homme bien sur lui et désireux de servir son pays va découvrir au fil des épisodes un monde bien loin de ce qu’il espérait : bureaucratie étouffante, fonctionnaires uniquement intéressés par leurs primes, missions ridicules sans le moindre impact géostratégique. Pas ou peu d’action, ce n’est pas le but. Car Au Service de la France, c’est une critique acerbe de la France des années 60 : misogyne, raciste, condescendante envers tout le monde (après tout, elle s’est libérée seule en 1945, avec une infime aide des Etats-Unis…) et imbue d’elle-même. Les personnages sont aussi attachants par leur maladresse qu’ils sont détestables par leurs idées (mais bon, c’était « normal » à l’époque) et sont un régal à découvrir, épisode après épisode.

Si la première saison part sur un ton léger, avec des situations loufoques et des réactions qui ne le sont pas moins, la deuxième a un côté plus sérieux, plus réfléchi et sombre. Attention, on est encore loin d’un show vraiment pseudo-réaliste à la Homeland mais il est intéressant de voir comment cela évoluera encore.

Avec son format court (moins de 30 minutes par épisode), Au Service de la France se regarde à un rythme effréné sans lasser. Chaque épisode promet des éclats de rire ou une réplique hilarante (« je ne suis pas radin, j’aime pas casser mes billets c’est tout ») et repose sur un mélange de fiction et de faits historiques, le tout lié par des ficelles grosses comme des troncs d’arbre (attendez de voir à quoi on doit le mur de Berlin…). C’est con mais ça marche. Très bien même, encore une fois merci Fizdol, t’es vraiment un maître en la matière. Tiens, tu ferais une série TV, je serais ton plus grand fan !

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

Une réflexion sur “Au Service de la France

  • J’avais commencé à la suivre et j’ai laché. C’est en effet un point de vue très particulier, original, … mais dans le genre caricature de la France et ses services secrets, je préfère autant OSS 117 avec Dujardin.

    Là je m’ennuyais un peu, en suivant les aventures bureaucratiques au petit pied des mecs incompétents et planqués. Dans l’univers impitoyaaaableu (vous l’avez ?) des séries , j’ai du mal à poursuivre des trucs moyens, quand on a des trucs excitant qui sont en watchlist….

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