Séries TV : le Rattrapage de SAAvenger – Part II
Sacred Games : Autre série de qualité chez Netflix, sombre et très bien menée, Le Seigneur de Bombay commence lorsqu’un criminel notoire contacte un flic de seconde zone, prétendant connaître son père, un flic modèle récemment décédé, et lui annonce qu’il n’a que 25 jours pour sauver la ville de Bombay. Le criminel se suicide dès que le flic, refusant de croire que son père ait pu un jour entretenir des liens avec un criminel, tente de l’arrêter. S’en suit donc une course contre la montre pour trouver qui menace la ville et comment. La série nous montre autant cette enquête dans une ville rongée par la corruption que le passé du criminel mêlé aux événements qui ont marqué l’Inde : tensions religieuses, attentats, jeux politiques.
Le chemin suivi est tortueux et loin des clichés hollywoodiens en majeure partie, malgré une petite baisse de scénario en fin de saison 2. Le tout joue intelligemment avec la religion, les croyances, les liens familiaux. Les flashbacks qui nous expliquent la montée au pouvoir et les déboires du criminel Ganesh Gaitonde (joué par Nawazuddin Siddiqui) sont à chaque fois liés aux épreuves que le policier Sartaj Singh (Saif Ali Khan) rencontre. C’est du très bon, avec un jeu d’acteur solide et ça change de ce qu’on voit d’habitude.
Bad Blood : série canadienne de Citytv dont les deux saisons sont disponibles sur Netflix, Bad Blood s’inspire fortement de faits réels récents. On y suit le bras droit du patron de la mafia de Montréal, Vito Rizzuto, alors que différents clans s’affrontent pour le contrôle de ce port majeur pour l’entrée de la drogue en Amérique du Nord. Quand je dis récent, c’est récent, une série de 2017 qui retrace des événements se passant entre 2009 et 2013 c’est pas courant.
C’est d’ailleurs cette proximité avec des événements criminels, assez peu connus en Europe, qui fait tout l’intérêt de la série. Car techniquement, la photographie fait très années 2000 et il n’y a pas de réelle originalité dans le traitement mais malgré tout, la première saison est efficace et satisfera les spectateurs avides de séries policières. Evidemment, coller de manière si proche à la réalité empêche de pouvoir continuer à le faire très longtemps, dès la seconde saison, le série prend son envol en s’éloignant de l’actualité et devient alors beaucoup plus dispensable car par trop classique dans son traitement pour marquer. Même si quelques scènes sont assez sympathiques dans le côté « brutal », le traitement visuel reste lui trop sage et grand public, on est loin d’un Narcos.
North and South (mini-series): Quand je parle de rattrapage c’est pas pour déconner. Quand on m’a prêté la série en DVD j’avoue qu’elle est restée longtemps à prendre la poussière. Déjà parce qu’autant regarder un divx qu’un DVD tellement c’est moche mais en plus ça date quoi…c’est pas pour dire mais s’il y a bien un médium audiovisuel qui a évolué en plus des jeux vidéo ce sont les séries. Mais bon étant assez friand de séries historiques et de la guerre de sécession j’ai fini par me lancer.
Alors en effet, on peut dire qu’à part les costumes tout est vieux, le jeu d’acteur, les dialogues, les épisodes mièvres à rallonge, les histoires d’amour nunuches et j’ai fini par abandonner au début de la saison 3 parce que de 1985 à 1994 ils sont arrivés à faire pire. Non seulement des acteurs sont remplacés mais le traitement de l’image a un filtre Dallas dégueulasse, sans parler du début de l’histoire complètement perché. Mais alors pourquoi ai-je quand même regardé les deux premières ?
Déjà parce que la série dessine un très bon résumé de la guerre de sécession mais aussi parce que le traitement est au final assez intelligent. Un traitement qui aujourd’hui ferait probablement scandale mais qui montre de manière crédible les raisons qui peuvent mener un homme bien et juste à être raciste et à vouloir défendre le Sud, ou l’hypocrisie d’un Nord qui se bat contre l’esclavage mais qui traite ses ouvriers parfois pire. Les différentes nuances sont bien amenées et le côté très « ménagère » permet justement de mettre les personnages dans toutes sortes de situations qui leur donne la possibilité de montrer leur côté ombre et lumière. En plus y a Forest Whitaker jeune!
Bon après ça reste une série des années 80 donc il y a bien des personnages méchants jusqu’à la moelle, mais ils sont plus l’exception que la règle. Aussi les scènes de batailles, si rares et courtes soient-elles, sont assez bien faites (et contrairement à nos jours, la plupart des « re-enactors » ne font pas encore 200kg). Bref clairement ce n’est pas une série « à voir », bien trop dépassée pour cela, mais à l’époque ce devait l’être, j’ai donc corrigé cet écart et je me dis qu’avec les moyens modernes on a décidément bien trop peu de séries guerrières et historiques.
Han ! Ça fait bien quinze ans que je n’avais pas lu le mot divx !
Sinon tu m’as donné envie avec Sacred Games, je vais jeter un oeil.