Black Widow
La pandémie a bouleversé les plans de Disney concernant la phase 4 du Marvel Cinematic Universe (MCU). Les changements de planning ont modifié beaucoup de choses dont la cohérence générale. Pour quelqu’un qui suit les films et les séries avec un intérêt relatif, mais existant, cela se voit. Black Widow en est la principale victime avec un décalage très important qui l’empêche d’être totalement raccord. Cela n’empêche pas d’apprécier le film pour ce qu’il est : une histoire de Black Widow entre Civil War et Infinity War.
Avant d’aller plus avant dans le fond du film, Black Widow ressemble à un film pour faire plaisir à Scarlett Johansson en lui donnant le rôle principal dans un opus du MCU. Les reports successifs et la promo pas franchement enthousiaste (due en partie à la pandémie) n’aident pas à appréhender le film sous les meilleures auspices. L’accès au film par l’intermédiaire de Disney+ n’est pas en cause parce qu’à 30$ le ticket d’entrée en plus de l’abonnement, cela n’est pas une opération marketing pour favoriser la plateforme de Streaming. Le film est une épine dans le pied du MCU et elle est enfin enlevée : pour le meilleur ou le pire ?
Black Widow commence là où Civil War se termine : les super slips sont fâchés et Black Widow est en cavale. De là, on va découvrir un peu plus du passé de celle qui aura évolué en fonction des modes (de la femme fatale/objet des hommes libidineux à l’héroïne d’un monde où les femmes prennent le pouvoir). Elle a une famille que l’on qualifiera de dysfonctionnelle et d’un méchant ancien patron qui veut faire plier le monde à sa volonté en asservissant les femmes dès leur plus jeune âge. On a vu beaucoup plus subtil pour parler de l’ère post #meetoo.
Tout ça saupoudré par des scènes d’action, d’un comic relief en la personne de Red Guardian campé par un David Harbour qui a oublié son peu de charisme au vestiaire et de l’autodérision avec un running gag qui ne fonctionne jamais vraiment. Le tout est filmé avec les pieds pour les scènes d’action et sans aucune tension, la meilleure scène est celle du repas de famille. Les acteurs ont l’air de s’emmerder et cela peut se comprendre quand on prend le temps d’écouter les dialogues pas franchement mémorables.
Au final, Black Widow est un film mineur, pour ne pas dire insignifiant, dans le MCU avec son propos asséné avec la subtilité d’une comédie française à succès. Pour faire simple, les hommes sont des porcs ou des abrutis, les femmes sont fortes quand elles ne sont plus sous le joug des hommes. Je veux bien adhérer à un propos féministe assumé quand il ne ressemble pas à ce qui est véhiculé dans le film. J’aurais apprécié ce genre de propos qui correspond à l’image que je me fais du personnage de Black Widow, si le film l’avait fait avec plus de finesse.
P.S. : je n’ai pas parlé de Taskmaster qui fait office d’antagoniste (pas vraiment en fait). Autant dire que le personnage ne sert pas à grand chose à part pour la tatane réglementaire.
Genre : Bouche trou pour MCU
Réalisatrice : Cate « Yes Woman » Shortland
Scénariste : Kevin Feige ?
Actrices : Scarlett Johansson, Florence Pugh, Rachel Wiesz, David Harbour.