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Bee Simulator

Certains jeux sont plus faciles à distribuer que d’autres au sein de la rédac et Bee Simulator en fait partie. J’aurais pu le refiler à SAAvenger, mais il aurait essayé de bidouiller la capacité d’emport de l’abeille héroïne et aurait tenté d’annihiler la race humaine. Ruvon ? Il n’y a pas de pause active, il ne s’en serait pas sorti. Et en plus le jeu est sur l’Epic Game Store. Evilblacksheep ? Pas assez de gros pixels, elle l’aurait snobé. Il restait à la rigueur Machiavel, mais son esclave nain a des devoirs en retard, et Sig, qui aurait pu vous décrire comment il utilisait du miel dans les tranchées de Verdun pour soigner ses camarades (ça, c’est un fait que j’ai appris grâce au jeu) mais qui se serait endormi avant de lancer le jeu. Tout ça pour vous dire que quelque part, je n’étais pas spécialement désireux de me séparer de ce que je considérais comme étant un jeu intrigant. J’avais envie d’un peu de paix et de calme entre deux tests de Murder Simulator Episode 12. Et après un petit week-end passé sur la production de Varsav Game Studio, je dois avouer que la mission est, en partie, remplie.

Bee Simulator vous met, manette en main (que je recommande face au combo clavier-souris), aux commandes d’une jeune abeille découvrant les choses de la vie. Après un bref tutoriel lui apprenant à ramasser du pollen (en frôlant une fleur), passer en postcombustion (Fact #2 : une abeille peut voler à 25km/h) ou encore se battre et danser (Fact #3 : les abeilles dansent pour guider leurs congénères), vous voilà lancé dans le grand bain et l’Aventure avec un grand A, c’est-à-dire le parc où votre ruche occupe un arbre mort. La mission du jour ? Ramasser du pollen ! Ça ne rigole pas et on se lance avec sérieux, concentré sur l’objectif, espérant tomber sur des fleurs rares.

La vue Abeille

Pour les repérer c’est simple, il suffit de passer en « vue abeille » et de se souvenir du code couleur, comme dans un Hack n’ Slash. Sauf qu’en lieu et place d’Epées de l’Oreille Vengeresse de Feu +12, vous allez foncer sur des nénuphars et autres marguerites. C’est donc le sourire aux lèvres que je me suis amusé à visiter le parc, frôlant le décor et les humains flânant ici et là, prenant de la hauteur pour repérer les meilleurs coins avant de rentrer à la ruche vider mon chargement et… repartir pour refaire la même chose. Oui, la vie d’une abeille butineuse ne laisse pas beaucoup de surprises. Fort heureusement pour nous, l’Aventure, toujours elle, nous saute à la figure au gré des évènements : un frelon attaque la ruche ! Les humains font du repérage pour se débarrasser de nous ! Une abeille s’est perdue, à vous de la retrouver…

Oh un QTE, super !

Les missions se veulent variées, entrecoupées d’images fixes narrant une histoire cousue de fil blanc mais meugnonne tout plein. Alors on s’exécute quand la reine nous envoie ici et là. On part de plus en plus loin de la ruche, on essaie de trouver des missions secondaires pour gagner un peu plus de points de connaissance, qui servent à débloquer des entrées dans la bibliothèque et de nouvelles skins. On essaie aussi de découvrir tous les animaux errant dans le parc d’attraction et le zoo, histoire de débloquer leurs modèles. Oui, l’équivalent des collectibles des jeux en open world. Inutiles donc forcément indispensables, surtout qu’en consultant les fiches de chaque animal on s’instruit. On passe donc un bon moment à se promener et à se laisser porter par le vent, on suit la campagne principale l’esprit léger. En clair, tout va bien.

Quel suspens !

Et puis, on se rend compte qu’en fait la poignée de missions principales ne nous a occupé que quelques heures. Que l’aspect éducatif n’a été qu’effleuré. Certes, on a appris quelques faits (je sais par exemple d’où vient l’expression « lune de miel », c’est cool hein ?) mais c’est peu. Trop peu. Vu le thème, on se dit que les développeurs auraient pu jouer à fond la carte éducative, nous plonger plus profondément dans le monde fascinant de ces petites bêtes. Au lieu de cela on se retrouve avec un jeu où on se promène entre deux petits jeux foireux. Car non, les petits jeux (danse, poursuite et combat) ne sont pas du tout intéressants : pour le premier, il suffit de répéter les mouvements (haut, bas, gauche et droite) en séquences de plus en plus longues. Pour les poursuites, il suffit de passer dans des anneaux colorés et les combats, principalement contre les guêpes, se résument à des QTE sur deux touches.

Alors oui, j’ai bien conscience que Bee Simulator ne s’adresse pas aux TrvE GameRz mais tout de même, un peu plus d’efforts n’auraient pas fait de mal à ce niveau. Il en est de même pour les quêtes secondaires, et parfois même celles de la campagne principale, qui s’apparentent à du Fedex. C’est dommage, surtout que la réalisation technique, sans aller rivaliser avec les AAA, est tout à fait honorable et qu’on prend du plaisir à découvrir le monde sous un angle nouveau. Les décors peuvent être très beaux et variés, on sent que les développeurs ont voulu produire quelque chose de cohérent. Malheureusement, quelques bugs subsistent, notamment dans les scripts (pauvres fourmis que je n’ai jamais pu aider !), et la physique est parfois capricieuse.

Donc, Bee Simulator, j’approuve ou pas ? C’est compliqué… D’un côté j’ai envie de vous dire que les promenades offertes valent le coup, que les mini-jeux peuvent être en grande partie ignorés, que les fiches sur chaque animal sont intéressantes à découvrir. D’un autre côté, j’ai quand même envie de vous rappeler qu’il est cher (40€) pour ce qu’il apporte, surtout en durée de vie même si une fois la quête principale bouclée vous pouvez continuer à vous promener, et qu’en essayant de plaire à plusieurs publics il n’en contente aucun. Les gens passionnés par ces insectes hyménoptères (punaise on en apprend des choses dans Dystopeek aujourd’hui) resteront sur leur faim et les joueurs, les vrais, ceux qui ont des LEDs RGB sur leur tapis de souris et le collier du chat, lui jetteront un regard dédaigneux au bout de quelques minutes.

Bee Simulator doit être pris comme un dérivé des walking simulators, un jeu zen sans difficulté aucune où ce qui importe est le voyage et non la destination. Plombé par de nombreux défauts, il tente de contrebalancer avec son air choupinou et son thème original, rappelant qu’on peut s’amuser sans tuer des gens (oui, moi aussi ça m’a surpris quand je l’ai découvert) et qu’après tout, au détour d’une promotion, il fait un compagnon acceptable pour un dimanche pluvieux. Et n’oubliez pas : les abeilles sont indispensables à notre écosystème, prenez-en soin (la rédaction décline quand même toute responsabilité en cas de piqûre) !

Genre : Aventure, Simulation

Développeur : Varsav Game Studios

Éditeur : Bigben Interactive

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

Une réflexion sur “Bee Simulator

  • Si ce jeu t’a permis de comprendre la signification de « lune de miel », alors oui il vaut ses 40 balles. Et j’en connais une qui va être ravie !

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