Jeux vidéoJouer

Eiyuden Chronicle Rising

Pour certains articles, je recule l’échéance le plus possible parce que je ne sais pas comment parler du jeu. Quand il est d’un côté ou de l’autre du spectre, c’est beaucoup plus simple. En plus, la conclusion est soit très positive, soit négative. Pour Eiyuden Chronicle Rising, c’est un peu plus difficile tant le jeu se situe dans la zone grise.

Un reptile en détresse.

J’ai approché Eiyuden Chronicle Rising comme un jeu complet même s’il a été pensé comme un prologue à un jeu bien plus ambitieux. Mal m’en a pris tant le jeu, par sa structure narrative, fait sentir au joueur qu’il n’ira pas très loin dans l’univers proposé. Le joueur incarnera une aventurière pleine de fougue qui doit accomplir une quête pour pouvoir retourner dans sa famille.

Le cliché de la quête initiatique est utilisé pour structurer le récit. Les développeurs ont ajouté un Mc Guffin pour justifier la dizaine d’heures de jeu. Celles et ceux qui attendent une histoire profonde et pleine de rebondissements en seront pour leur frais. Rien d’original et peu voire pas de retournements de situation pour emballer le rythme du jeu.

Spoiler alert : Non.

Du point de vue gameplay, on retrouve une boucle qui se répète inlassablement jusqu’à la fin. Il faut remplir des objectifs dans des environnements qui vont s’ouvrir au fur et à mesure de la progression (metroidvania très très léger). Il est possible et fortement conseillé (pour ne pas dire obligatoire) d’accomplir des quêtes secondaires pour améliorer son équipement.

Les quêtes se limitent trop souvent à du fedex ou à parler avec machin puis dire à truc que tu as parlé à machin pour avoir chose. Pire, le jeu invite à faire la course aux tampons pour justifier de faire des allers et retours dans les niveaux déjà visités. Il n’y a rien de foncièrement original et il faut toujours aller valider ses quêtes auprès de celui ou celle qui la donne. Il y a même un panneau de quêtes qui donne le lieu où le donneur de quêtes se trouve.

On ne lui la fait pas.

Et pourquoi ne pas permettre de prendre la quête de suite ? Mystère. Au final, la boucle de gameplay est très répétitive avec un passage en ville, une visite du donjon, un obstacle, un retour en ville pour savoir comment passer, retourner dans le donjon, battre le boss, retour ville et bis repetita. Les quêtes secondaires sont peu passionnantes et parfois obligatoires pour avancer.

Le level design (la structure de niveaux) est très linéaire et malgré le voyage rapide, fait parcourir au joueur les mêmes niveaux un certain nombre de fois sans qu’il y ait de réelles évolutions. Même les monstres gardent leur niveau du début à la fin du jeu.

La base du combat.

Concernant le système de combat, il est simplissime. Un bouton correspond aux attaques et chaque personnage se voit assigner un bouton d’attaque qui lui permet de prendre la place du combattant précédent. Un bouton de saut et un bouton pour le « spécial » du personnage qui combat. Il y a possibilité de faire des combos et des critiques. Rien de très original, mais ça fonctionne bien.

Le souci étant des ennemis peu variés, avec un mobilité très faible pour ne pas dire inexistante et la difficulté des combats passent de « c’est pas très dur » à « c’est tellement simple qu’il suffit de matraquer le bouton attaque sans réfléchir ». Il est possible que le fait d’avoir amélioré mon équipement dès que possible ait permis de « casser » la difficulté du jeu. La répétitivité et la facilité des combats rendent la progression peu gratifiante.

The place to be.

Pour les composantes RPG du jeu, c’est du classique avec des stats qui augmentent quand les héros prennent un niveau, de l’équipement, de nouvelles attaques, des armures, des marchands. A noter que les marchandises s’améliorent en accomplissant des quêtes secondaires pour les tenanciers. Pour ma part, je les ai faites dès que c’était possible afin de limiter un maximum les allers et retours. Et je conseille très fortement de ne pas vendre ce que vous récupérerez dans les niveaux pour accomplir plus rapidement certaines quêtes.

Graphiquement et musicalement, le jeu est magnifique avec du pixel art pour les personnages et les monstres. Les décors sont peints à la main. Cela donne une touche « vintage » au jeu. Il possède une vraie patte qui le rend très agréable à parcourir. Le design des personnages principaux est très réussi et suffisamment marqué pour les rendre attachants. La musique accompagne bien le joueur dans sa progression.

A utiliser sans modération.

Ce n’est pas le plus beau jeu jamais joué, mais il réussit à immerger le joueur dans son univers. Si je devais chipoter un peu, j’aurais bien voulu un peu plus d’environnements différents et plus originaux. La ville, la forêt, la mine et la montagne enneigée ne sont pas très originaux et même s’il peut être agréable de les parcourir.

En conclusion, Eiyuden Chronicle Rising est un jeu qui, contrairement à ce que l’article pour laisser présager, me plait. Je redoute même de le finir alors que je suis quasiment au bout de l’aventure. Je pense, et ce que j’ai pu lire ailleurs semble le confirmer, que la fin est à l’image du jeu, c’est à dire un peu fade.

A aucun moment le jeu n’embarque le joueur dans une grande aventure ou une quête initiatique pleine de rebondissements. A l’instar de son héroïne accro aux tampons sur une carte, le jeu semble se satisfaire de peu du début à la fin. Un peu plus d’ambition aurait permis de faire un joli prologue à un univers qui ne demande qu’à être découvert. Jamais mauvais, jamais bon, Eiyuden Chronicle Rising fera partie de ces jeux oubliés de ma bibliothèque Steam.

Genre : Prologue de JRPG

Développeur : Natsume Atari, Rabbit & Bears Studios

Editeur : 505 Games

Plateformes : Gamepass, Steam, Switch, Xbox et Playstation

Prix : 14,99€

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.