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Early Access: Ranch Simulator

Les apprentis paysans ont de la chance et l’embarras du choix ces temps-ci ! Alors que la nouvelle mouture de Farming Simulator 22 est sortie et ne devrait pas tarder à apparaître en test ici-même, voilà qu’une alternative plus… rustique leur est proposée sous la forme de Ranch Simulator, une production Toxic Dog toujours en Early Access.

Lorsque je parle de rustique, c’est à tous les niveaux : du fait de son état (en cours de développement donc) mais aussi de son thème. Oubliez la campagne bien proprette de la Beauce (oui, j’aime à imaginer que Farming Simulator se passe dans la Beauce), place à une vallée américaine que je situe au doigt mouillé en plein Montana. Oui comme ça, parce que pourquoi pas. En tout cas cela m’a aidé de me dire ça en partant vers le ranch que Papy m’a légué avant de casser sa pipe. Parce que dans la série trou paumé, le décor de Ranch Simulator ferait passer la Creuse pour un des lieux les plus visités du monde.

Dès les premiers pas dans votre nouvelle propriété, vous vous apercevrez que le retour aux sources est total. Vous voulez aller au magasin dans la vallée ? Pas de souci, retrouvez les morceaux de l’ATV et remontez-le. Vous voulez un poulailler ? Installer les plans, allez couper du bois pour en faire des planches et construisez le vous-même. Les poulets ? A acheter au magasin. Et n’oubliez pas le panier pour ramasser les œufs !

Vous l’aurez compris, le concept de Ranch Simulator est des plus simples : vous avez une immense parcelle de terrain, un peu d’argent, à vous de faire ce que vous voulez (ou pouvez pour le moment). Vous pourrez faire de l’élevage, chasser, construire des bâtiments ou même vous promener tout simplement. Le jeu se veut le plus ouvert possible et c’est sa grande force. Et faiblesse.

Parce que si les ambitions des développeurs sont saines et assumées, le jeu est bien loin de proposer ce qu’il promet. Certes c’est un Early Access mais en l’état, il y a beaucoup, beaucoup de manques et l’ampleur de la tâche avant d’arriver à un titre stable et fini donne un peu le tournis. Parce qu’entre autres, Ranch Simulator n’a pas de moteur physique digne de ce nom. Il y en a un hein, mais il est complètement pété. Ca n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il y a une touche pour remettre les véhicules sur leurs roues… L’IA n’est pas plus gâtée, avec des animaux sauvages cons comme leurs sabots qui se coincent dans le moindre arbre lorsque vous les approchez. Je pourrais vous parler des textures dégueulasses si j’étais méchant, ou de l’interface qui vous mettra un maximum de bâtons dans les roues.

Mais voilà, le jeu est en cours de développement et nous ne sommes pas dans un test de Machiavel alors arrêtons de tirer à tout va et concentrons-nous sur ce qui marche dans Ranch Simulator. Tout d’abord, le titre est jouable jusqu’à 4 joueurs et ça n’est pas rien, tant certaines tâches peuvent sembler répétitives. Avoir des potes pour aider, ou juste profiter des largesses du moteur physique, est très sympathique et nous nous sommes bien marrés lorsque nous avons essayé avec SAAvenger. Casser le ranch décrépit, construire le poulailler trop loin, s’apercevoir que le sac de grains a disparu et que les poulets n’en font qu’à leur tête, c’est bien mieux à plusieurs.

Le jeu en solo n’est pas ennuyeux pour autant et si le contenu est loin de proposer tout ce qui est promis, il y a largement de quoi s’occuper. C’est d’ailleurs une des grandes forces de Ranch Simulator : faire miroiter énormément de choses au joueur fraîchement débarqué. Et lui proposer des outils, pour le moment assez grossiers, pour atteindre les buts qu’il se sera fixés. C’est un sentiment galvanisant, un peu lorsque vous montez pour la première fois sur un bateau dans Sea of Thieves et que vous réalisez que vous avez un océan à disposition.

C’est d’ailleurs ce sentiment qui vous fera fermer les yeux pour oublier les défauts du titre et prier très fort pour qu’ils en finissent le développement un jour. En l’état, Ranch Simulator est jouable et il y a beaucoup à faire. Certes la physique est aux fraises, les graphismes oscillent entre wow et yerk (oui, on n’a pas peur des termes techniques chez Dystopeek) et la maniabilité fait tout ce qu’elle peut pour vous être désagréable. Mais à chaque fois que vous le lancez, il se produit le petit truc qui fait que vous allez tenter un nouveau truc et y passer un long moment. Une ambiance qui accroche inévitablement le joueur avide de découvertes et de grands espaces.

Rustique et brut de décoffrage, un poil trop cher pour le moment, c’est un titre à quand même suivre très attentivement entre deux parties de Farming Simulator 22. Essayez de motiver quelques potes pour y jouer avec eux, entraînez-vous à couper du bois et imaginez le ranch de vos rêves. C’est pour bientôt. Enfin j’espère…

Genre : Simulation, Gestion

Développeur: Toxic Dog

Editeur : Excalibur Games

Date de sortie en Early Access : 4 Mars 2021

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...