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Halloween Kills

Second volet d’une trilogie annoncée, Halloween Kills a la lourde tâche de succéder au pas si mauvais Halloween version 2018 et d’amorcer la hype pour Halloween Ends. Pour rappel, le Halloween 2018 faisait table rase de toutes les suites du film original pour se poser en vraie suite de l’original 40 ans après. Le résultat était moyen, mais se permettait un joli twist en enfermant le boogeyman dans la cave d’une maison enflammée. Condamné à mourir par le feu et ainsi mettre fin à 40 ans de terreur. Ce qui n’était pas prévu, c’est l’arrivée des pompiers qui vont permettre à la boucherie de réouvrir.

La fin de Halloween version 2018 était la meilleure idée du film précédent, en faisant de Myers la proie au lieu du prédateur. Laurie prenait sa revanche et tout finissait bien. En restant sur ce constat, le film réussissait à boucler la boucle d’une franchise particulièrement malmenée au fil des ans. C’est sans compter sur les recettes au box-office et l’envie de prolonger l’aventure pour deux autres films. Halloween Kills a la lourde tâche de donner envie au spectateur de replonger dans cet univers, mais aussi de le faire revenir pour le troisième volet. Et ça se sent très clairement dans ce lancer de bonnes idées mal exploitées et ne restant qu’au stade de l’introduction.

Appuyer sur l’effet de meute (et une scène très réussie), le fait que l’aura de Myers est infusée dans toute la ville pendant 40 ans avec des flashbacks, le retour d’anciens seconds rôles de la franchise et faire de Laurie un personnage totalement secondaire alors qu’elle est omniprésente dans le premier film sont de bonnes idées, mais le film ne va jamais vraiment au bout. Pire, il donne le sentiment de ne plus avoir rien à dire tout en donnant au public des tunnels de dialogues insipides et niais. Dommage parce que le sous texte était plutôt bien trouvé et donnait une dimension supplémentaire au film.

Quand on n’a rien à dire, il faut se pencher sur le bodycount (décompte de morts), les trouvailles visuelles et les exécutions de pauvres innocents par le tueur au masque. Et là, il faut reconnaître que David Gordon Green a pris du galon depuis le précédent, avec le sentiment qu’il se lâche totalement. La réalisation est de bien meilleure facture avec des moments de frayeur réussis, des exécutions qui flattent l’amateur du genre. A aucun moment je n’ai ressenti de premier degré un peu lourdingue, ni une volonté de mettre mal à l’aise. C’est du plaisir régressif, primaire et totalement assumé quand Myers se déchaîne. Mis à part l’avant-dernière scène complètement foirée, le reste est un petit bonheur pour les amateurs du genre.

En conclusion, Halloween Kills n’a pas grand chose à raconter et semble posé là pour faire durer le plaisir avant la confrontation finale. N’osant jamais franchement aller au bout de son propos loin d’être inintéressant, il sait a contrario faire preuve de générosité en donnant au public ce qu’il est venu chercher : un jeu de massacre bien emballé qui ne se prend jamais vraiment au sérieux dans les scènes les plus trash.

Genre : Film pro masque

Réalisateur : David Gordon Green

Musique : John Carpenter et les autres.

Casting : Jamie Lee Curtis, Boogeyman et les autres

Date de sortie : 20 octobre 2021

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.