The Rising of the Shield Hero
La majeure partie de mon budget loisir va vers les comics, les BDs et les mangas. J’aime bien l’idée que mon argent aide à faire vivre des passionnés. Pour les comics, j’achète quasi exclusivement chez Central Comics. Pour le reste, je n’avais pas de crèmerie attitrée. Lorsque j’ai déménagé l’année dernière j’étais ravi de trouver une librairie spécialisée dans ma nouvelle ville, mais il se trouve que le boss est un connard. Du coup je me suis tourné vers une grande enseigne qui a l’avantage de faire les fameux 5% autorisés sur les livres en France. Et puis l’autre jour, en me baladant dans le quartier de Saint-Michel je suis rentré dans Hayaku Shop. Ca fait un bail que je connais ce magasin, mais je ne rentrais jamais vraiment dedans. Là j’avais le temps et depuis j’achète tous mes mangas chez eux.
Il faut dire que la discussion que j’ai eue avec le boss était très agréable. En demandant des news de l’un de mes petits plaisirs coupables de 2017, Gate : au delà de la porte, nous en sommes venu à parler du style isekai. Ce sous-genre très à la mode en ce moment consiste à avoir un personnage contemporain qui se retrouve subitement, souvent après une mort violente, dans un univers parallèle. Ce monde étant souvent de type médiéval fantastique avec des mécanismes de MMORPG : fiche de stats, montée de niveau, quête…
C’est à ce moment que le boss d’Hayaku Shop me vente les mérites de la série The Rising of the Shield Hero, manga chouchou de la stagiaire de la boutique. Comme il n’avait pas le pack découverte en stock je suis parti sans la série mais avec le nom bien en tête. Finalement au bout de quelques jours je l’ai commandé sur le net. Oui, je ne donne pas tout mon budget a des passionnés, je suis aussi un vendu du commerce facile… Et une fois lus les 3 premiers tomes je suis retourné à la boutique prendre la suite.
The Rising of the Shield Hero
Auteur : ANEKO Yusagi – Dessinateur : AIYA Kyu – Doki Doki – 9 tomes parus – en coursDans un monde semblable à un jeu de rôle d’heroic fantasy, Naofumi est devenu le héros au bouclier : il possède une arme défensive exceptionnelle, mais qui lui interdit d’attaquer, et donc de gagner en expérience. Pour remédier à cela, il acquiert une jeune esclave, Raphtalia qui deviendra son bras armé…
si elle parvient à surmonter les traumatismes de son passé. Sur le plan mental, Naofumi et Raphtalia devront être également bien armés, alors qu’une vague de monstres, les Calamités, s’apprête à déferler sur le royaume…
Cette série, adaptée en manga depuis un light novel, est pile dans la définition du genre Isekai. Naofumi, le personnage principal, alors qu’il était dans une bibliothèque en train de choisir des livres pour étudier, se retrouve propulsé dans la salle du trône d’un palais. Il est le héros au bouclier tant attendu et est accompagné de 3 autres lycéens/étudiants qui ont subi la même « téléportation » et deviennent les héros à l’épée, la lance et l’arc. Ces 4 personnes ont été invoqués pour endosser ces rôles et devenir les protecteurs et sauveurs du royaume de Melromarc. Les 3 autres gusses remarquent tout de suite les composantes jeux de rôle de l’univers, ils ont chacun accès à des menus avec leur fiche de stats et diverses informations. Le roi les informe qu’ils seront accompagnés par des héros locaux et demandent à ceux présents de choisir qui servir. Notre héros, complètement à la ramasse et pas prêt pour endosser ce rôle, se retrouve avec seulement une coéquipière qui s’est dévouée au dernier moment.
C’est là que le traitement du personnage principal va être original puisqu’il va se faire totalement enfumer par cette magicienne censée l’aider. Elle va lui voler tout l’or qu’il avait et l’accuser de viol. Il va se retrouver seul, avec une réputation de merde, dans un monde qu’il ne connait et sans pouvoir s’en sortir tout seul. Il sait qu’il doit monter de niveau pour sauver sa peau, mais malheureusement, il est le héros au bouclier et il n’a pas le droit de porter d’autres armes. Difficile donc de battre le moindre de monstre et de gagner de l’xp…
C’est très fun de voir un mec totalement blasé, qui accepte son sort et finit par jouer le connard jusqu’au bout. Je sauve ce village ? Ok, mais vous me payer pour ça ! Personne ne veut me suivre, tant pis, je vais acheter une esclave. Ce n’est pas le chevalier blanc parfait qu’on nous sert habituellement. Ce n’est pas le gars hyper balèze dès le début capable de dépasser ses limites. Naofumi galère pour tout, fait du commerce pour se payer de l’équipement, potasse les livres et aides pour apprendre la langue locale, la magie et l’artisanat. A côté les autres héros cherchent seulement la gloriole et lui passe derrière pour nettoyer. Bravo héros à l’épée, tu as tué un dragon, sauf que tu laisses derrière le cadavre qui pourrit toute la nature environnante et la vie du village voisin… Qui passe derrière et s’intéresse aux impacts ? Naofumi bien sûr. Tout en demandant une petite rétribution des villageois. Tout travail mérite salaire bien sûr.
De la même façon le roi et sa fille, qui est retournée servir le héros à la lance, passent leur temps à pourrir la vie du porteur du bouclier légendaire, la religion est tout aussi bordélique et s’en prend à lui. Et quand il s’intéresse un peu au traitement des autres races, ça ne plait pas à tout le monde… Bref, il y a plein de plots intéressants à suivre tout en gardant une narration légère et un dessin sobre et clair.
The Rising of the Shield Hero est donc une très bonne surprise. Merci mademoiselle la stagiaire d’Hayaku Shop !