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Red Rising

En préambule, je ne connaissais pas du tout cette série de livres avant que le jeu de plateau soit annoncé et localisé par Matagot en France. L’adaptation en jeu de plateau d’une série de livres à succès n’est pas nouveau (Dune, je t’invoque), mais il est assez rare de faire le chemin inverse pour moi. C’est à dire que je connais souvent la série de livres avant de me pencher sur le jeu de plateau, sauf que pour Red Rising, c’est l’inverse qui s’est passé. Plus je me suis renseigné sur le jeu de plateau et plus le livre m’a intéressé au détriment du jeu lui-même. La question qui a fini par se poser : est ce que cette série de livres mérite la lecture ?

L’univers de Red Rising est un univers dystopique. Il se situe dans un monde où la société a évolué vers un système de couleurs avec les Ors en haut et les Rouges tout en bas. Chaque couleur a une fonction dans la société et il n’est pas possible de changer de couleur, ni de se reproduire avec un membre d’une autre couleur. Dit comme cela, on pourrait croire que l’auteur a tout repompé sur le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley (à lire absolument) ou que le délire sur les couleurs est un trip sous LSD, mais il n’en est rien. Par ce biais, l’auteur permet de situer les protagonistes plus facilement en usant d’un artifice aussi simple que l’arc en ciel.

Red Rising nous permet de suivre Darrow, un Rouge qui travaille dans les mines de Mars pour extraire de l’Hélium 3 afin de terraformer Mars. Sans trop en révéler, il finira par tout perdre et décidera de réaliser le rêve de sa femme en devenant un Or. Passé cette étape, le livre se transforme en un Hunger Games / Battle Royale puissance 10 dans le premier volume et continuera à évoluer dans les deux tomes suivants qui vont clôturer le premier cycle. Cette première trilogie se suffit à elle-même pour apprécier le talent de Pierce Brown. L’écriture est fluide et tellement agréable que j’ai lu les trois livres à la suite sans avoir envie de lâcher une seule fois.

L’histoire est passionnante et évolue énormément entre chaque livre. Si vous comptiez vivre un Hunger Games bis, vous serez déçu dans le bon sens. Les personnages sont suffisamment intéressants pour ne pas tomber dans la caricature alors que l’idée des couleurs me laissait craindre le pire. L’univers décrit sort des poncifs habituels pour apporter suffisamment d’ambiguïté et d’intérêt à un récit qui aurait pu se limiter à « les gentils opprimés contre les vilains oppresseurs ». Ce que j’ai aussi particulièrement apprécié, c’est que les personnages peuvent mourir et que Pierce Brown n’hésite jamais à le faire même s’ils sont importants. Aucun personnage n’est immunisé contre la mort, ni le changement de camp.

En conclusion, Red Rising est peut être un excellent jeu de plateau, mais il reste avant tout un très bon livre avec ses deux suites : Golden Son et Morning Star. Une belle trilogie qui mérite d’être lue par les plus grands même s’il se retrouve dans le rayon pour jeunes adultes. Il a sa place dans les bons récits dystopiques.

P.S. : Iron Gold et Dark Ages sont dans la continuité du récit. Les trois premiers forment le premier cycle.

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.