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Deadly Class 1: Reagan Youth

Avant tout, je vais préciser que j’ignorais l’existence d’une série adaptée du comics, je n’en ai entendu parler qu’en faisant des recherches pour écrire cet article, et je n’ai vu aucun épisode. Le contenu de cet article ne concerne que le comics original. Voilà, maintenant que c’est dit, venons-en au dit comics.

Fin des années 80. Marcus, un ado sans abri, immigré Nicaraguayen et orphelin, tente de survivre comme il peut dans les rues de San Francisco. Notre histoire s’ouvre alors qu’il est sur le point de fêter ses quatorze ans, assis par terre à faire la manche sur le trottoir et sous la pluie, avec une pneumonie en prime. Vous commencez à voir le tableau. Un mois plus tard, on le retrouve alors qu’il tente de dormir à même le béton, et l’on découvre comment il a vu mourir ses parents sous ses yeux, des années plus tôt dans un atroce accident, résultat direct la politique de Reagan.

Les mois passent et Marcus ne voit aucune lumière à l’horizon. Entre mendicité, soupe populaire et petits larcins, il plonge de plus en plus dans la dépression et contemple le suicide depuis le bord du Golden Gate. Une fille mystérieuse qui l’observe dans l’ombre depuis quelque temps lui murmure à l’oreille de ne pas sauter, et croyant à un signe de ses défunts parents, il a ainsi la vie sauve… pour l’instant. Encore quelques mois plus tard, Marcus échappe de justesse à la police grâce à l’aide opportune d’un groupe d’ados menés par sa mystérieuse observatrice.

C’est alors qu’il découvre que ce groupe n’était pas là par hasard, et se voit offert la possibilité d’intégrer l’académie Kings Dominion des Arts Létaux, une école un peu particulière où les héritiers de l’élite mondiale se voient enseigner l’art du meurtre sous toutes ses formes. Et malgré cela, l’académie n’échappe pas aux clichés de la vie de lycéen plus conventionnel, avec son lot de cliques, de jalousies, d’amitiés et d’aventures. Marcus, quant à lui, a enfin un but dans la vie, et pas des moindres : il veut assassiner Ronald Reagan, qu’il tient pour responsable de la mort de ses parents.

Je ne m’étendrais pas forcément sur la patte graphique, qui dépendra du goût de chacun, mais qui m’a personnellement convaincue. La colorisation reste simple et propre, ce que l’on retrouve généralement en matière de comics. Je vous laisse vous faire votre propre opinion. Pour moi le dessin se situe dans le milieu du panier question comics : rien qui m’a particulièrement impressionnée, tout en étant agréable à l’œil, sans rien de spécial à redire non plus. Toutefois, il sera peut être bon de préciser que les âmes sensibles peuvent s’abstenir, car la violence y est assez graphique (à la fois visuellement et dans le développement du scénario).

Rick Remender nous présente ici une histoire intéressante (même si ce premier tome sert surtout de mise en place pour la suite) et un casting de personnages qui mélangent les comportements typiques d’adolescents avec la brutalité d’un groupe de tueurs, le tout saupoudré d’un humour irrévérencieux. Il arrive à retranscrire l’ambiance et la période au point de vous donner l’impression d’y être, mais mon gros coup de cœur c’est la profondeur de l’écriture des personnages et leurs multiples couches. Le héros lui-même n’est pas tout blanc ni tout noir, sa moralité se situe quelque part au milieu, et l’auteur arrive à la fois à vous faire ressentir de l’empathie pour lui et quelques cases après vous horrifier par certaines de ses réactions. Et c’est justement grâce à ce mélange qu’il rend ce casting attachant.

Aussitôt le tome 1 fini, j’avais déjà commencé le suivant. En résumé, une lecture intéressante, en espérant que la qualité se maintienne par la suite. La série est toujours en cours, avec 7 volumes regroupant les numéros 1 à 35, tous traduits en français chez Urban Comics (je ne me porte pas garante de la qualité de la traduction par contre, l’ayant lu en anglais). Le tome 8 arrivera cet été aux US et devrait suivre le temps de la traduction.

Note de Machiavel : Etant à jour de la version française, je peux assurer de la qualité de la traduction. Pas vraiment de mauvaises surprises avec Urban Comics au niveau éditorial. Concernant l’œuvre en elle-même, j’avais accroché avec le pitch de départ et la suite m’a convaincu de continuer. Je confirme pour l’écriture des personnages. La série TV est sur ma liste « A voir un jour de pluie ».

Scénario : Rick Remender

Dessins : Wes Craig

Couleurs : Lee Loughridge

160 pages (Contient Deadly Class #1-6)

Editeur : Urban Comics

ISBN-13: 978-2365775946


EvilBlackSheep

Experte en procrastination.