SDHistCon Winter 2025
Je sais ce que vous vous dites. Les conventions c’est bien sur papier, mais dans l’absolu il faut prendre le train ou rouler des heures, rester enfermé dans une pièce avec des barbus odorants et dormir quatre heures en trois jours. C’est sympa quand on est jeune, mais passé un certain âge on apprécie son petit confort. C’est pour cela que j’ai pour testé la convention en ligne avec la SDHistCon Winter 2025 qui s’est tenue le samedi 8 Février 2025.
Le concept est simple : vous achetez un billet virtuel ($10) qui vous donne accès au serveur Discord créé pour l’occasion, sur lequel les intervenants sont répartis en salons. Une fois le précieux sésame en main, à vous les promenades virtuelles entre les salons, les discussions avec les passionnés du monde entier et surtout les présentations de jeu.

Le programme étant mis en ligne bien en avance, il est facile de se faire un petit planning afin de ne… pas s’y tenir quand on se retrouve happé dans une discussion et qu’on rate le créneau suivant. Heureusement qu’il suffit d’un clic pour passer d’un salon à l’autre.
Comme il n’était guère possible de tout suivre (si le matin cela a été assez calme, l’après-midi et la soirée ont été plus animés avec une dizaine de salons actifs simultanément), j’ai opéré des choix drastiques dont je vais vous faire un bref compte-rendu.

Ma journée a débuté avec Fred Serval pour sa discussion matinale autour d’un café. Morgane Gouyon-Rety et David Thompson nous ont rejoints comme tant d’autres, chaque participant détaillant ses attentes pour la journée et partageant les dernières nouvelles. Un moment agréable pour se mettre en jambes avant les premières présentations.
La première fut Open Windows, de Robert Shala. Un jeu pour deux situé dans la Russie de Poutine, dans lequel le joueur aux commandes de l’Ouest va essayer de recruter des membres de la famille de Poutine que ce dernier essaie quant à lui de placer sur les postes importants du gouvernement. Mélange de désinformation, bluff et paranoïa, Open Windows est un dice driven game très original dont j’espère vous parler plus en détail très prochainement, ayant récupéré le Print n’ Play.

De retour après la pause repas, nouvelle discussion dans le salon des Player’s Aid. Malgré l’extinction de voix d’Alex, le duo présente les derniers jeux qu’ils ont essayé et leurs attentes pour 2025. Harold Bucchanan est là pour taquiner et les 45 minutes de la séance passent à toute allure. Un duo que je vous conseille de suivre via leur blog et leur chaîne Youtube ! Leurs avis sont toujours pertinents et argumentés et ils n’ont aucun souci à couvrir un large spectre de jeux.
Le créneau suivant fut plus frustrant, avec en simultané la présentation de Night Witches, de Liz Davidson (la tenancière de Beyond Solitaire) et David Thompson, de Coast Watchers par Volko Ruhnke, de Seljuk: Byzantium Besieged (de la série Levy & Campaign) par Christophe Correia, de Littoral Commander de Sebastian Bae et de Melaka: The Forgotten Empire d’Effendy Norzaman. Autant vous dire que j’ai essayé de suivre un maximum mais il a fallu faire des choix, désolé messieurs Bae et Norzaman !

A suivi une séance avec Mark Herman, dont le livre Wargames According to Mark vient de sortir, sur Rebel Fury – qui lui va sortir sur Steam – où il a présenté les grands principes du jeu et montré comment jouer. Extrêmement intéressant et instructif comme vous pouvez vous douter, même si j’ai eu confirmation que le jeu n’est définitivement pas pour moi.
J’ai tout de même réussi à jeter un œil sur le salon de la Georgetown University Wargaming Society qui avait pour sujet Designing Microgames. Différents auteurs présentaient des prototypes, comme Walter Kunkle, Rachel McVicker (Battle for the Ballot) et Robert Shala à nouveau mais cette fois-ci avec XK Front, un micro-jeu sur une future guerre hypothétique au Kosovo. S’en est suivie une séquence de questions réponses entre les participants et les anciens pensionnaires de l’université de Georgetown.

Les choses sont devenues folles à partir de 17h, avec trop de salons actifs pour pouvoir les suivre. David Thompson présentait Rebels Against Rebellion ; Brian Train, Volko Ruhnke et Roger Mason nous parlaient représentation du terrorisme et contre-terrorisme dans les jeux, Phalanx présentait ses nouveautés et Mark Herman donnait des conseils stratégiques sur For the People. Vous pouviez aussi parler de wargaming sous-marin ou rester dans un salon à discuter.
J’ai ensuite assisté à une conférence des gagnants des Summit Awards, Fred Serval, Alex Knight et Tory Brown, très instructive, avant de basculer sur le stand virtuel de Fellowship of Simulations où Walter nous a présenté Vendée ’93, qui sort très prochainement, ainsi que ses prochains jeux encore en cours de développement. Il y aura du lourd !

Après une pause repas bien méritée, j’ai fini ma soirée devant la conférence de Nicola Saggini qui nous a fait un état des lieux du wargaming au Japon avec présentation de résultats de sondage de la communauté mais aussi de magazines disponibles dans l’archipel. Un moment très intéressant où on s’aperçoit que les Occidentaux sont loin d’être les seuls à s’intéresser à la chose wargamistique. Petit regret toutefois, je n’ai de fait pas pu assister à la présentation, par Morgane Gouyon-Rety, de Hubris: Twilight of the Hellenistic World qui est tout en haut de la liste des jeux que j’attends le plus pour 2025.
Il était 23h quand la présentation de New Cold War, à sortir chez Vuca Simulations a commencé mais je n’en pouvais plus et me suis déconnecté. Dommage pour le reste, notamment GMT Games qui faisait une présentation… mais à 3h du matin.

Cette première SDHistcon en ligne fut donc une excellente découverte pour ma part, malgré mes premières réticences à devoir dépendre de Discord. Il s’avère que la plateforme est assez adaptée à l’exercice et on prend vite le coup de passer d’un salon à l’autre. J’adresse mes félicitations à tous les intervenants, qui ont su transmettre leur passion et sont parvenus à faire participer le public, ce qui n’est guère évident lorsque qu’on est seul devant des avatars, et surtout aux gens de l’organisation, ces personnes qui dans l’ombre aidaient à résoudre les problèmes techniques. Un grand merci à eux pour leur patience et dévouement.
Si l’anglais ne vous fait pas peur et si vous êtes capables de rester plusieurs heures devant votre écran, alors je ne peux que vous recommander de participer aux conventions en ligne, la SDHistCon en tête. La fréquentation est bonne, le prix raisonnable ($10 pour accéder à tous les salons) et les sujets très variés. Vous y trouverez des discussions, des présentations de jeux, des parties en ligne et plus généralement une excellente ambiance et des gens qui sont là pour échanger. Vous n’êtes pas obligés de participer activement et pouvez vous contenter d’écouter et regarder, ce qui peut être un plus pour tous les grands timides. Allez, lancez-vous !