Sword Legacy Omen
En pleine tentative de désintoxication de Battle Brothers, j’ai accueilli avec plaisir la proposition de tester Sword Legacy Omen. Un tactical dans l’univers de Pendragon, avouez qu’il y a de quoi être enthousiasmé !
Première production de Firecast Studio, Sword Legacy Omen nous met dans la cotte de mailles de Uther le preux chevalier qui deviendra qui-vous-savez après une épique campagne à travers la Grande-Bretagne, emplie de rebondissements et de… non en fait j’en rajoute des caisses pour m’auto-convaincre là, le scénario, sans être totalement inintéressant, est cousu de fil blanc et amené via des images fixes dont le style graphique particulier ne favorise pas vraiment l’immersion. Sachez donc qu’au fil de ses pérégrinations, notre héros, accompagné du fidèle Merlin (et qui pour le coup a vraiment une sale tronche, perso je ne lui ferais pas confiance…) va battre la campagne pour recruter de fidèles compagnons aux aspirations aussi diverses que… bancales et vaincre le méchant du jour, Gorlois, qui lui a piqué sa femme et qui veut mettre à genoux le royaume. Ouais, c’est super original je vous avais prévenu…
Le jeu se divise en trois phases : les phases en ville, faites pour acheter de l’équipement et des potions, les phases d’exploration et, lors de celles-ci et en cas de rencontre inopportune, les phases de combat au tour par tour qui sont LE point fort du jeu. S’il n’y a pas grand-chose à dire sur les phases en ville, vous vous déplacez simplement de marchand en marchand pour acheter ou vendre votre équipement, il ne faut pas les sous-estimer car Sword Legacy Omen est un des rares jeux où je ne me suis pas reposé sur le loot. Non pas qu’il n’y en a pas, mais il est assez rare et pas toujours intéressant. Donc si vous voulez une équipe qui ne se fera pas balayer en quelques secondes, il va falloir investir !
Embuscade alors que vous campiez Des tonneaux, des tonneaux partout !
Une fois vos emplettes faites, il est temps de partir en quête. Celles-ci sont variées mais se résument bien souvent à avancer dans des couloirs et à occire tout ce qui vous est hostile. Vous allez donc explorer des grottes, des châteaux et même une forêt en regrettant à chaque fois de ne pas avoir plus à faire qu’avancer en fouillant partout. Dommage de ne pas avoir proposé quelque chose de plus complet pour ces phases. Heureusement pour vous, à intervalles réguliers vous tomberez sur des groupes d’adversaires et c’est là que les choses sérieuses commencent.
L’IA prise en défaut.
A l’instar des jeux du genre, chacun de vos quatre héros (ah oui, j’ai oublié de vous en parler, chaque quête ne vous permet d’embarquer que 4 héros, quelle que soit la taille de votre compagnie. C’est frustrant mais cela oblige à des choix déchirants) disposent de points d’action à utiliser pour se déplacer, attaquer ou utiliser un pouvoir spécial. Là où le jeu se démarque de la concurrence, c’est que vous n’êtes pas obligé de finir avec un personnage avant de passer au suivant. Cela permet une plus grande variété tactique et un bel enchaînement d’actions d’éclat. Par exemple, vous pouvez pousser un tonneau explosif (les développeurs ont d’ailleurs une fascination pour les tonneaux dans ce jeu) avec votre guerrier vers un groupe adverse, tirer une flèche dessus avec votre archer puis, grâce au pouvoir de téléportation de votre mage qui prendra la place de sa cible, téléporter un archer ennemi juste à côté de votre barbare qui aurait mis plusieurs tours à l’atteindre. Vous l’aurez compris, entre les pièges, les tonneaux explosifs ou remplis de mélasse et les décors, les possibilités tactiques sont variées et intéressantes. Les pouvoirs de chacun de vos héros sont tous utiles mais limités en nombre (ce qui gâche un peu le plaisir de les faire monter en niveau) avec bien entendu un cooldown crucial. Il faut donc bien juger les situations et prioriser les cibles tout en gardant un œil sur la santé de vos troupes. Celle-ci va en effet baisser bien vite et en cas de perte vous n’aurez d’autre choix que de continuer la quête avec un groupe affaibli ou la recommencer. Il y a heureusement un point de sauvegarde par niveau. Si les combats sont intéressants, il y a cependant quelques bémols : l’IA n’est pas toujours très intelligente, les ennemis n’hésitant pas à passer à travers un mur de feu au lieu de le contourner et surtout, n’exploite pas le décor. Il est ainsi possible d’attendre à l’entrée d’une pièce que toutes les troupes spécialisées au corps à corps viennent s’empaler sur vos défenses pendant que les archers adverses restent gentiment dans leur coin… Et dernier point, mais là c’est plus dû à l’univers choisi, les troupes adverses ne sont pas très variées.
Punaise t’as vraiment une sale gueule Merlin ! BBQ party!
Je l’ai abordée brièvement, mais la composition de votre compagnie dans Sword Omen Legacy est un jeu dans le jeu : vous disposez des archétypes habituels et devez composer l’équipe la plus adaptée à votre style et surtout à la mission. Vous avez à disposition un guerrier avec sa grosse armure et donc sa grosse défense, un mage spécialisé dans les effets pyrotechniques, un prêtre soigneur, un archer qui peut faire apparaître un loup ou un aigle, un nain spécialisé dans les pièges et autres automates explosifs, un barbare avec une grosse force de frappe, une voleuse rapide et capable de déverrouiller les coffres et un lancier qui… n’est pas très utile. Du grand classique mais de l’efficace. Chacun dispose donc de pouvoirs, actifs ou passifs, que vous débloquerez grâce à la renommée (comprendre les points d’expérience) gagnée lors des combats et l’exploration. Chacun a aussi des pièces d’équipements dédiées et c’est encore un bon point pour le jeu : votre équipe tournant beaucoup, vous ne pouvez pas vous contenter de miser sur quatre héros et les suréquiper : il faut que chacun soit capable d’être efficace n’importe quand, vous obligeant donc à répartir les dépenses.
Attention chérie ça va couper !
Sword Legacy Omen souffle donc le chaud et le froid : son histoire plan-plan mal amenée, ses phases d’exploration qui n’en sont pas vraiment, sa réalisation technique souffreteuse (qui, en 2018-2019 sort encore un jeu limité en résolution à 1920*1080 ?) et sa direction artistique très particulière (et pas toujours lisible en combat) ont failli me faire abandonner plusieurs fois le jeu. Mais en s’accrochant, surtout que la campagne est assez courte et ne vous occupera qu’une douzaine d’heures, on arrive à des combats de plus en plus intéressants, on commence à vraiment mettre au point des tactiques poussées et on s’amuse (tout en pestant un petit peu, pour la forme). Sous ses airs de petit jeu (ce qu’il est, n’ayons pas peur des mots), la production de Firecast Studio s’en sort grâce à un prix tout doux et un système de combats original et bien pensé. Le regret subsiste mais les développeurs ont prouvé qu’ils avaient du potentiel. Reste à confirmer qu’ils peuvent gommer ces erreurs de jeunesse lors de leur prochaine tentative !
Genre : Tactical
Développeur : Firecast Studio, Fableware Narrative Design
Éditeur : Team17 Digital Ltd
Date de parution : 13 août 2018
Version presse fournie par l’éditeur.