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Persona Q2 : New Cinema Labyrinth

Persona Q2, mon premier jeu vidéo envoyé par un éditeur. C’est émouvant et en même temps, une pression s’installe parce que l’éditeur vous fait confiance pour parler de son jeu. Je précise que je n’ai eu aucune consigne quant à l’appréciation que je dois faire dudit jeu vidéo. Et si cela avait été le cas, j’aurais refusé de le faire, pas par principe mais parce que je ne suis pas du genre à me laisser dicter ma conduite (NdHarvester : arrête de faire ton rebelle, t’es le seul à rendre tes articles dans les temps…).

C’est mon premier Persona et je ne connais l’univers que de loin. Ma curiosité l’emportant sur le reste, je me suis mis sur les rangs pour critiquer le jeu. A partir de là, je m’attends à la horde de fans prête à me tomber sur le râble pour ne pas avoir parlé de ci, de ça.

Pour moi, Persona Q2 est un Dungeon RPG difficile avec plein de personnages que je ne connais pas, en anglais, avec de belles cinématiques et une bande-son qui claque sur 3DS.

Un petit point sur l’histoire

Va falloir caser tout le monde

Dans le genre original, Persona Q2 ne réussit pas son coup puisque nous avons droit à une énième histoire de multivers où les personnages se retrouvent piégés dans un cinéma et doivent visiter diverses pellicules pour démêler les fils de l’histoire. L’histoire débute avec les personnages de Persona 5 et de nouveaux se débloquent au fur et à mesure.

Pas d’angoisse à avoir quant à suivre qui est qui puisqu’au final, l’aspect narratif est clairement mis au second plan pour laisser la place à de longues phases de dialogues insipides entre les personnages. Le jeu est très très bavard et il vaut mieux le savoir parce que les deux premières heures de jeu comportent à peine 30 minutes de gameplay. C’est justifié par une longue phase de tuto pour expliquer comment fonctionne le gameplay du jeu. Il y a une légère amélioration par la suite, mais les tunnels de dialogues reviennent régulièrement et le tuto aussi.

Logorrhée verbale contre profondeur scénaristique

Blablabla

En soi, l’abondance de dialogues ne me pose pas de problème quand elle permet d’approfondir le scénario et les personnages, mais ce n’est pas le cas dans Persona Q2. Comme le dit si bien une célèbre citation : « quand on a rien à dire, on ferme sa gueule ». Et cela Persona Q2 ne le fait pas puisque les personnages parlent trop souvent pour ne rien dire et c’est très vite ennuyeux. Ajoutez à cela des choix de dialogues aussi inintéressants qu’inutiles et le rythme du jeu en prend un coup.

Blablabla 2

Il faut imaginer que ces phases peuvent durer plus de dix minutes et le fait d’être en anglais intégral n’arrange pas les choses pour quelqu’un qui ne maîtrise pas aussi bien la langue de Shakespeare qu’il le voudrait. L’anglais reste abordable et vu l’intérêt, il n’y a pas grand chose à perdre.

Un gameplay profond et intéressant

En route pour l’aventure

La très grosse qualité de Persona Q2 est son gameplay et quand le jeu se décide à se taire pour laisser les commandes aux joueurs, il montre tout son potentiel. Le jeu se distingue en plusieurs phases :

La phase dans le théâtre : pas grand chose de palpitant à part se préparer à explorer les donjons avec une boutique qui va s’étoffer au fur et à mesure pour s’équiper, choisir les membres de l’équipe, la possibilité de fusionner les persona (à ne pas négliger pour progresser)… En clair, c’est le hub où le joueur revient pour se préparer avant de retourner explorer.

La phase d’exploration des donjons : l’équipe choisie va se déplacer dans différents donjons, qui eux-mêmes ont plusieurs niveaux avec des spécificités et des raccourcis. Le premier donjon va jouer sur les lumières, par exemple. Le déplacement se fait case par case avec un système simple, mais efficace, pour savoir quand l’équipe sera attaquée. En effet, en bas de l’écran un décompte s’affiche et lorsque le nombre tombe à un le combat est proche. Cela peut paraître gadget, mais c’est très important de garder un œil sur ce décompte puisque certains ennemis surpuissants sont visibles dans le donjon et il vaut mieux qu’ils soient loin lorsque le combat se déclenche, sous peine de se faire laminer.

La phase de combat : Certainement la phase la plus intéressante tant elle est riche. Je vais essayer de faire concis et explicite. Lorsqu’un combat se déclenche, les ennemis apparaissent face au joueur. Il n’y a plus qu’à les vaincre. Simple, non ? Sauf que Persona est connu pour sa difficulté et celui-ci ne renie pas son héritage en étant sans pitié. Heureusement, le début du jeu permet d’apprivoiser progressivement le gameplay très riche. Pour faire simple (et ce n’est pas facile), chaque personnage a un persona qui a différentes attaques et chaque ennemi a une ou plusieurs faiblesses. Il conviendra au joueur de les trouver pour vaincre plus facilement les ennemis. Jusque là rien de bien original sauf que lorsqu’un ennemi est touché par une attaque à laquelle il est sensible, il permet de booster le personnage et de lui donner une attaque gratuite au prochain tour (comprendre que la jauge de magie ou de pv ne sera pas amputée du coût de l’attaque). Il est très important de maîtriser cette mécanique pour réussir à progresser vu la difficulté du jeu. Et comme si cela ne suffisait pas, quand les ennemis sont mis à terre, il est possible de déclencher une super attaque qui fait énormément de dégâts et rapporte de l’expérience. Sans compter qu’au bout de quelques heures de jeu, un personnage peut intervenir en soutien dans les combats. Enfin, quand les combats sont terminés, l’expérience permet aux personnages de passer des niveaux (classique) et aussi aux persona qui vont gagner de nouvelles compétences.

Gare au poulet !!!

Une direction artistique soignée et classieuse

Après dix minutes de dialogues insipides (les cinématiques sont magnifiques)

Soyons honnête, la 3DS n’est pas un foudre de guerre en matière de graphismes et ce n’est pas Persona Q2 qui me fera dire le contraire. L’aliasing est présent et fait même mal aux yeux par moments. Par contre, la direction artistique du jeu est tellement soignée et classe qu’elle permet de passer outre. Les donjons ne sont pas forcément très inspirés, mais le bestiaire, les persona, les personnages sont tellement réussis que je suis passé outre.

Un menu pour la une, un

Un petit mot sur les menus qui sont parmi les plus réussis que j’ai pu voir dans un jeu vidéo. Ils s’accordent parfaitement avec la direction du jeu et on sent qu’ils ont été travaillés. Parents pauvres de beaucoup de jeux vidéo, difficile de ne pas reconnaître aux développeurs qu’ils s’intègrent parfaitement dans le « délire » du jeu.

Une bande-son réussie

Le petit truc en plus

Je joue principalement à la 3DS dans les transports pour aller travailler ou rentrer chez moi, alors un jeu avec des grands donjons et la possibilité de ne sauvegarder que si l’on change de niveau ou si l’on retourne au théâtre est un peu problématique. Il faut savoir que le donjon se découvre au fur et à mesure, qu’il est très vaste et labyrinthique (comme le nom du jeu l’indique), ce qui pose quelques problèmes quand je dois descendre à mon arrêt. Et là, je remercie les développeurs d’avoir implémenté l’option de faire une sauvegarde rapide pendant la phase d’exploration. En clair, le jeu propose de sauvegarder la progression jusqu’au moment où le joueur retourne dans le donjon et cette sauvegarde disparaît. C’est mieux que rien et très pratique.

Alors c’est bien ?

Je ne suis pas le mieux placé pour émettre un jugement définitif sur Persona Q2 quant à son respect du lore puisque c’est mon premier Persona. De plus, c’est un spin off et comme l’a si bien dit Monsieur C., c’est un jeu fan service donc plutôt destiné à ceux qui sont déjà branchés sur l’univers. Est ce que cela empêche de l’apprécier ? Je ne pense pas puisque je prends un plaisir non dissimulé à parcourir le jeu et qu’il sera indubitablement mon jeu de transport pour une bonne partie de l’année. Je n’ai pas encore vu la fin et j’espère la voir d’ici quelques dizaines d’heures.

La chose qui me chafouine particulièrement est le côté bavard pour être bavard du jeu, mais le gameplay est tellement bon que je passe outre sans problème. Je dois avouer que cela m’a donné une grosse envie de me frotter aux jeux de la série mère.

Merci à Koch Media pour m’avoir fourni le jeu et la découverte.

Machiavel

Toujours à l'affût de ce qui peut piquer ma curiosité, peu importe le domaine avec une légère préférence pour les jeux vidéo, le cinéma, la littérature, les séries TV, les jeux de société, la musique, la gastronomie, les boissons alcoolisées et quelques autres petites choses . Ma curiosité est telle le tonneau des danaïdes, sans fond.