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Kickback Slug: Cosmic Courier

Il y a une trentaine d’années ont commencé les années 90. Époque bénie pour certains, elle a été importante pour le jeu vidéo. C’est à ce moment-là que l’industrie est passée du loisir pour geek à la production de masse. Même si c’est sans commune mesure avec l’époque actuelle, les jeux sortaient à un rythme soutenu. C’est pourquoi tout était tenté, du plus réussi au plus improbable. Pourquoi est-ce que je vous parle de ça ? Et bien tout simplement parce que Kickback Slug: Cosmic Courier aurait pu sortir pendant cette période. Même thème idiot, même graphismes improbables, même jouabilité brouillonne, même sons recyclés. Je ne sais pas s’il s’agit d’un hommage, mais en tout cas, il s’en approche.

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Dans Kickback Slug: Cosmic Courier, on doit diriger une limace de l’espace, parlante, accompagnée de son vieux mentor. Après tout une série de péripéties idiotes, racontées sous forme de dessin animé coloré, nos deux compères se retrouvent en galère sur une planète franchement hostile dont ils devront s’échapper. Et s’ils peuvent récupérer le courrier qu’ils ont disséminé un peu partout au moment du crash, ça sera toujours mieux.

Le principe est simple : votre limace peut se déplacer grâce à la force de réaction : donc soit en tirant avec son flingue, soit en pétant (oui oui). Toute la difficulté sera donc d’inverser sa façon de jouer : pour aller à droite, je vise à gauche, pour aller en haut, je vise en bas. Oui, c’est du déjà vu et non ce n’est pas super agréable. Bien entendu, c’est un jeu de plateforme en 2D et en vue latérale, et bien entendu il y aura des tas de difficultés, pièges et autres rocambolesques péripéties qui viendront égailler votre partie. Traduction : ça va être une suite de niveaux par « biomes », avec un boss final qui vous obligera à utiliser les techniques que vous aurez apprises au cours des différents tableaux…

Très anthropomorphisée, la limace râle, blague, pose des questions qui défoncent le quatrième mur et agrémente ses actions de bruits et autres onomatopées. Si vous avez joué à Worms ou à Earthworm Jim, vous savez de quoi il en retourne. Est-ce que c’est drôle ? Probablement, si vous êtes coincé dans les 90s ou si vous avez moins de dix ans. Dans le cas contraire, c’est au mieux « daté » et au pire « gênant » (suivant les moments).

I want my MTV

Comme vous vous en doutez, la maniabilité est pénible, surtout pour un gros nul comme moi. Je suis quelqu’un de très basique, pour aller à droite, je pousse le stick vers la droite. Du coup, quand ça part à gauche, je ne pige rien, ça m’énerve et je rate une action pourtant simple. Et bien aussi incroyable que ça puisse paraître, c’est tout le principe du jeu. J’irai même jusqu’à dire qu’il ne repose que sur ça. Et sur les crises de rage qui vous donne envie de vous acheter une chemise hawaïenne et de hurler « mais ils ont pris de la drogue ».

Pourtant, le jeu est fluide sur la Switch, la musique et le sound design sont pénibles, mais dans le thème, le personnage répond bien aux sollicitations. Les couleurs sont choisies avec discernement afin de garantir une lisibilité maximum. Sur ces points-là, tout va bien. Par contre la caméra est trop proche de notre protagoniste, ce qui rend certaines actions beaucoup trop aléatoires.

Je m’explique : à chaque tableau, il vous est demandé de tirer sur un ou plusieurs interrupteurs. Ces derniers permettant d’ouvrir le passage vers le tableau suivant. On passera sous silence la grande originalité de la chose pour se concentrer sur sa réalisation.

Certains interrupteurs sont cachés derrière des obstacles mortels. La caméra étant relativement proche, il devient alors très difficile de viser et de tirer au bon endroit. Et ce problème revient très très régulièrement, au point où il n’engendre plus que de la frustration.

Et si encore, c’était un passage et qu’ensuite le gameplay évoluait de façon incroyable. Mais non ! Vous avez là le cœur du jeu. Que ce soit dans la glace, dans la lave, dans le sable ou que sais-je encore, vous aurez quasiment toujours les mêmes actions à faire. Deux variations : vous pouvez briser un sablier en début de niveau pour enclencher un timer, et vous pouvez récupérer les colis égarés. Ces défis optionnels vous permettrons de faire un meilleur score.

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On va être clair : ça ne marche pas. En-tout-cas pas sur moi. Déjà parce que je ne suis ni très doué, ni très patient, mais également parce que ce jeu représente la quintessence de ce que je n’aime pas dans un jeu vidéo, et qui était surreprésenté dans les 90’s. Le ton volontaire ironico-comique tombe à plat, l’idée d’inverser les contrôles comme cœur du jeu, les couleurs, les sons, la musique, le but.

Bref, tout me rappelle ces jeux estampillés SNES ou PS1, totalement génériques et sans âme où les devs d’alors imaginaient que faire un héros cool et désabusé suffisait à faire un bon jeu.

Kickback Slug: Cosmic Courier n’est pas un mauvais jeu. Comme je l’ai dit, il est techniquement propre. Mais il n’a à mes yeux strictement aucun intérêt. Il n’est jamais drôle, jamais amusant, et à aucun moment je n’ai été agréablement surpris. Mais, je n’ai jamais été client de genre de jeux, ni à l’époque, ni par la suite. Je n’ai jamais aimé les Crash Bandicoot, les Rayman, les Earthworm Jim et autres Cool Spot. C’est sûrement dommage et je passe probablement à côté de très bons jeux, mais c’est ainsi.

Il est donc important de lire mon article en tenant compte de cette précision. Toutefois, je suis persuadé qu’il a ce qu’il faut, y compris dans sa longévité et sa rejouabilité, pour vous accompagner pendant de longues heures. De plus, son prix tout à fait attractif de vingt euros sur le Nintendo Store pourra finir de vous convaincre. Si vous êtes nostalgique de ces jeux et que vous voulez en avoir une version « moderne », alors Kickback Slug: Cosmic Courier est peut-être pour vous.

Genre : Plateformer 90’s

Développeur : Kittens in Timespace

Editeur : bonus stage publishing

Date de Sortie : 26 oct 2023

Plateforme : Switch

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

CekterDown

Fasciné par Sherlock Holmes et le mythe de Cthulhu, j'aime également la science-fiction et tout ce qui s'y rapporte, je ne réponds qu'aux superlatifs et ne désespère pas qu'on me voue un culte un jour. J'aime surtout m'entourer de gens plus talentueux que moi.