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Zoria: Age of Shattering

Tiny Trinket Games est un studio Roumain que je ne connaissais pas du tout, n’ayant à son actif qu’Azuran Tales: Trials, un RPG qui est passé sous pas mal de radars il y a 6 ans. Vous comprendrez donc que lorsque Zoria: Age of Shattering est arrivé à la rédac’, personne n’a été réellement ému. Connaissant le flair infaillible des rédacteurs de Dystopeek, pensez-vous que notre indifférence polie était justifiée ? Ou, méfiants vis-à-vis des goûts douteux de Baalim, vous vous doutez que je vais vous parler d’une petite perle ?

Au risque de décevoir tout le monde, oui et non seront la réponse à chacune de ces questions. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Zoria: Age of Shattering et moi sommes partis du mauvais pied. Un RPG aux combats tactiques au tour par tour, dans un monde médiéval fantastique, avec des graphismes quelconques. Ça ne donne pas franchement envie hein ?

Surtout que dès le début, le jeu annonce la couleur : le scénario est digne d’un téléfilm avec un héros s’érigeant en dernier rempart contre une invasion de méchants qui sont vraiment très très maychants. Ça commence d’ailleurs très fort avec la chute d’une forteresse réputée imprenable qui aura tenu 10 minutes devant des soldats épaulés par des nécromanciens.

A vous de vous échapper et rejoindre la capitale pour découvrir qu’on vous confie un avant-poste paumé depuis lequel vous devrez rayonner. Hop, on introduit discrètement la composante construction de base, qui vient se greffer à l’artisanat et l’alchimie. Si vous pensez à un truc à la mode, dites-vous qu’il y a de fortes chances que les développeurs l’aient implémenté.

C’est donc devant ce début plan-plan que ma motivation s’est effondrée. Heureusement, l’abnégation et le don de soi étant des qualités indispensables à Dystopeek, je me suis accroché et j’ai bien fait. Les combats au début chiants comme la pluie sont devenus bien plus intéressants au fur et à mesure que la troupe s’étoffe, obligeant à jongler avec toutes les compétences et sortilèges ; les environnements devenaient plus variés (tout comme les ennemis) et colorés, notamment grâce à un zoom arrière qui permet d’avoir une immense zone sous les yeux, donnant une impression de liberté.

Par contre, évitez de trop zoomer, les personnages taillés à la serpe ressortant un peu trop. Tout comme ces portraits affreux, qui donnent envie de mettre des cagoules à tous les personnages. Mais le jeu prenait son envol et cela me rassurait un peu. Zoria: Age of Shattering devenait un bon petit RPG à l’ancienne fréquentable, à condition de passer outre ces défauts techniques et surtout une faute de design qui me donne régulièrement envie de donner à manger mon clavier aux personnes responsables : le loot.

Le loot c’est bien, ça permet d’avoir un sentiment de montée en puissance, cela permet de vraiment personnaliser ses héros. Et dans les RPGs, cela fait souvent la différence entre combat gagné et grosse fessée. Mais quand vous ramassez de nouvelles armes ou pièces d’armure tous les 10m, que vous devez comparer chacune pour chacun de vos combattants (qui ont bien entendu des restrictions de classe), qu’il faut calculer si le +4 en stamina vaut un -2 en défense magique alors que 4 autres compétences sont aussi impactées, alors je dis non.

Non parce que équiper vos héros devient une corvée, qu’on finit par choisir ce qui a le plus de lignes en vert sans vraiment regarder et surtout que tout est à recommencer quelques minutes plus tard. Donc oui au loot, non au loot n’importe comment. Je ne comprends pas qu’à un moment des beta-tests un joueur ne leur ai pas dit d’arrêter les bêtises.

Heureusement par contre que l’inventaire est partagé entre tous les membres de l’équipe et qu’on peut filtrer ce qui est équipable ou pas. Sinon il y avait de quoi se flinguer. Grosse faute de design donc, à peine rattrapée par une interface fonctionnelle.

Zoria: Age of Shattering souffle le chaud et le froid. Son scénario indigent ne passionnera pas les foules, sa qualité graphique est très irrégulière et son système de loot est nul. Mais à côté de ça les combats sont très dynamiques, les différents systèmes d’artisanat, d’alchimie et de développement de base (par la recherche et les ressources) sont intéressants et motiveront les plus cléments d’entre vous.

Reste qu’à 25€, la réflexion est nécessaire devant ce cRPG mis au monde avec peu de moyen mais un cœur gros comme ça. Si les Dragon Age et autres Neverwinter Nights vous manquent, peut-être serait-il utile de garder un œil sur Zoria: Age of Shattering qui carbure à la nostalgie.

Genre : cRPG à l’ancienne

Développeur : Tiny Trinket Games

Editeur : Anshar Publishing

Date de sortie : 7 Mars 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

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