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Wartales

Je sais ce que vous vous dites. Qu’autant le Patient Gaming ça marche, autant sortir un article des mois après les autres pour enfoncer une porte ouverte ça n’est pas utile. Et bien si, parce que ça me permet de vous parler de Wartales. Et aussi de Battle Brothers, dont on ne parle jamais assez.

Wartales est un excellent, que dis-je, un fabuleux jeu. C’est un fait, déjà en Early Acccess il faisait rêver les foules alors à sa sortie en version finale en Avril 2023 je pense que pas mal de fans ont posé des RTT pour geeker devant. Mais pas moi. Ne me demandez pas pourquoi, il m’a toujours impressionné. Peur d’être déçu ? Peur d’être happé ?

Toujours est-il que je dois me rendre à l’évidence, j’ai été c** d’attendre. Que de temps perdu, que d’aventures ratées pendant tous ces mois gâchés ! Wartales est tout ce que j’attendais, et même plus…

Vous n’êtes pas sans savoir que j’adore Battle Brothers. Sa direction artistique, ces combats et son monde impitoyables où la moindre erreur se paie cash, où il faut réfléchir au build de chaque combattant sur le très long terme et potasser le wiki. C’est super mais ce dernier point nuit un peu à mon immersion, parce que ce qui me plaît le plus c’est l’Aventure avec un grand A.

Et c’est là que Wartales montre tout son génie. De Battle Brothers, il reprend le concept : vous avez une troupe de mercenaires que vous devez faire prospérer en remplissant des contrats dans un monde hostile. Vous vous promenez sur une carte splendide où vous croisez marchands, soldats, brigands et autre faune hostile. Vous recrutez de nouveaux compagnons, capturez des animaux, livrez des prisonniers à la prison la plus proche…

Les combats déclenchés par les rencontres se déroulent au tour par tour sur une grille où il faudra utiliser à bon escient le relief et décor (il y a par exemple dans lances fichées dans le sol que vous pouvez jeter sur vos ennemis), même si cette composante est moins marquée que dans Battle Brothers.

Chaque personnage peut se déplacer et attaquer, ou utiliser une compétence spécifique à condition d’avoir assez de points de Bravoure, qui se régénèrent lors des haltes ou qui sont gagnés le temps du combat grâce à certaines aptitudes. Détail génial : on peut jouer nos guerriers dans l’ordre que l’on veut, ce qui rajoute une couche succulente à la tactique.

Bien évidemment les archétypes habituels sont présents, aves les brutes aux armes à deux mains, les voleurs, archers et autres épéistes. On est en terrain conquis et pourtant on découvre encore énormément au fil du temps. D’une part parce que dans Wartales rien ne vous est vraiment expliqué.

Oui, pas de tutoriel vous prenant par la main, vous expliquant quoi faire ou où aller. Rien qui vous indique quelles seraient les meilleures compétences à donner à votre guerrier. Vous allez devoir découvrir par vous-mêmes et c’est là le point fort du titre.

Certes ceux qui aiment les longues campagnes scénarisées en seront pour leurs frais, il n’y a guère qu’une petite trame scénaristique à suivre dans chaque région. Mais cela permet d’écrire vous-même le reste de votre histoire.

Bichette !

A la tête de votre équipe de pouilleux en haillons vous allez explorer les bois, les montagnes et les villes et essayer de vous faire une place dans cette société qui vit parfaitement bien sans vous.

Et le nombre de choses à faire est impressionnant. Et surtout, en plus de toutes ces missions – pendant lesquelles vous pouvez sans vergogne retourner votre veste si le butin offert vous semble plus intéressant – vous pouvez pêcher pour vous nourrir, couper du bois ou visiter des mines, comme si vous y étiez vraiment et grâce à des mini-jeux. Chaque combattant peut se voir attribuer un métier dans lequel il gagnera en efficacité et qui vous rapportera de nombreux bonus.

C’est d’ailleurs la première fois dans un jeu que je réfléchis à la pertinence de promouvoir un berserker cuistot ou d’attendre d’en recruter un. Parce que bon, il vaudrait mieux qu’il soit barde ce guerrier, non ? Et les cuistots, c’est commun non ? Je crois qu’il y en a un dans la ville à l’ouest, je vais aller vérifier. Mais il faudra faire le plein de provisions pour y aller et je n’ai pas de quoi les payer…

Gestion de ressources pour l’artisanat et le commerce, gestion des personnages et de leur équipement, gestion des compétences, on joue à la poupée à un tel niveau qu’on peut passer des heures devant le jeu sans avoir vraiment accompli grand-chose, si ce n’est la sensation d’avoir vécu dans la peau d’une bande de mercenaires. Vous n’aurez pas les raccourcis habituels, on est dans la Compagnie Noir de Cook et c’est fabuleux.

On vous demande même de gérer ce que font vos gens d’armes autour du campement : dormir sous la tente, préparer des repas, crafter de nouveaux objets… Tout est matière à faire quelque chose en plus et il n’y a pas de gras autour des mécaniques. Tout a une raison.

Les couches sont multiples et parfaitement imbriquées. Et quand on croit avoir cerné quelque chose, de nouvelles subtilités pointent leur nez. Je pourrai continuer sur des pages tellement ce jeu est riche et fabuleusement addictif !

Niveau technique et comme d’habitude avec Shiro Games, tout est propre et maîtrisé. Les graphismes sont superbes, avec des décors et effets météo du meilleur effet, la bande son est à tomber et même si quelques petits détails niveaux interfaces auraient mérité un léger remaniement, on est proche du sans-faute.

Shiro Games (cocorico) a donc réussi son pari de nous offrir le simulateur ultime de compagnie de mercenaires. Tous les aspects du jeu ont été soigneusement pensés et implémentés et Wartales a une telle personnalité qu’une fois le jeu lancé vous aurez peu de chance de vous en extirper facilement.

Et figurez-vous qu’un DLC sur les Pirates vient d’être annoncé. Elle est pas belle la vie ? Allez, mon jeu de 2023 et un Dystoseal amplement mérité.

Genre : RPG tactique

Développeur : Shiro Games

Editeur : Shiro Unlimited

Date de sortie : 12 Avril 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...