Survive the Fall
L’été bat son plein et entre deux séances de Dune: Awakening en pleine canicule, quoi de mieux pour se changer les idées qu’un peu de survie non pas dans un désert mais tout simplement dans une Terre post-apocalyptique ? Vous avez, un de ces mondes futuristes où diverses factions survivent en s’entre-déchirant, sous fond de désastre écologique/zombie/nucléaire. Me voilà donc parti pour Survive the Fall, le premier jeu d’Angry Bulls Studio.
Premier constat : l’extinction de l’humanité, à l’instar de celle des dinosaures, sera à cause d’une météorite laissant l’humanité décimée et au contact du Statis, un machin extraterrestre qui a tendance à encombrer les bronches et accessoirement provoquer des mutations. Vous voyez l’ambiance…
Donc nous voilà aux commandes d’un petit groupe de survivants, coincé au milieu d’une demi-douzaine d’autres factions plus ou moins amicales avec lesquelles il va falloir composer, par la force ou le dialogue. Un menu pas terriblement original pour ce Survive the Fall qui débarque dans un milieu déjà bien peuplé.
Comment s’en sortir alors – et là je parle pour le jeu et votre groupe – face à cette féroce concurrence ? En innovant bien sûr ! Survive the Fall va vous faire jouer sur deux tableaux : a gestion de base, avec construction de nouveaux bâtiments, recherche de nouvelles technologies (grâce à des ouvrages trouvés lors des expéditions) et collecte de ressources. C’est efficace, on sait tout de suite ce que l’on attend de nous, les gens ont faim et sommeil, il faut leur donner des consignes et planifier à l’avance.

Mais il va aussi falloir partir à l’aventure pour trouver des ressources indisponibles dans votre camp et accessoirement pour maraver tout ce qui bouge à l’extérieur, meilleure manière d’obtenir du loot facile. Aux commandes de trois aventuriers maximum vous allez donc courir dans la verte, cheveux au vent et machette à la main. Machette qui vous aidera à non seulement convaincre les méchants de vous donner leurs possessions, mais qui vous permettra aussi d’interagir avec des éléments du décor.
Ici, il faudra une machette pour couper des lianes. Là une barre à mine pour ouvrir une porte. Forcément, on n’a pas tout dès le début donc il faut mémoriser où on était bloqué pour y revenir. Ce qui, je vous l’accorde, oblige à se taper plusieurs fois la même zone. Mais c’est là où Survive the Fall est un peu original : les ressources ne reviennent pas (sauf éventuellement les herbes qui repoussent). Donc tout ce que vous laisserez derrière vous restera jusqu’à ce que vous veniez le récupérer.

C’est pratique et ça permet de planifier ses sorties qui, contrairement à celles de This War of Mine par exemple, tournent bien souvent très bien, grâce à un monde très généreux et littéralement des centaines de choses à ramasser. A ce propos, on peut donner à chacun de ses personnages des ordres pour aller fouiller et ramasser des ressources, ce qui permet de couvrir plus de terrain mais qui oblige à un nombre fastidieux de manipulations. Et avant que vous ne demandiez, non le ramassage n’est pas immédiat, il y a un petit temps d’attente. Ce qui veut dire que l’on perd du temps à chaque fois que l’on collecte quelque chose…
Heureusement que l’inventaire est partagé et qu’il se gère non pas au niveau du poids, mais du nombre d’objets. Oui vous lisez bien, vous pouvez porter 12 petits tas de gravats de 100kgs chacun de la même manière que vous portez 12 petits tas de 5 feuilles. C’est une approche originale dirons-nous mais elle nous arrange bien !

J’ai parlé de rencontres et si celles qui restent amicales permettent de faire avancer l’histoire et les quêtes secondaires, celles menant au conflit permettent de jouer avec le mode tactique qui est… un vrai fiasco. En effet, et malgré ce à quoi on aurait pu s’attendre – mais à ce moment-là plasm@n et faxo m’auraient sauté dessus pour avoir le jeu – Survive the Fall n’est pas au tour par tour mais en temps réel. La seule tactique que l’on choisit c’est de savoir si nos poulets décapités de compagnons vont courir au-devant du danger ou s’ils vont rester en arrière.
C’est maigre, totalement mal implémenté et bien souvent les combats se résument à des personnages qui courent dans tous les sens en tapant tout ce qui bouge. Fort heureusement il n’y a pas de tir ami, sans quoi mon équipe ne serait pas allée bien loin. Ce n’est donc pas pour ses affrontements que l’on jouera à Survive the Fall !

Si c’était là son seul défaut, cela ne serait pas bien grave. La gestion de la base est – sur papier – très intéressante, avec une gestion fine des ressources et des priorités ainsi qu’une intégration parfaite avec les expéditions, qui ne sont pas forcément indispensables. Il y a ainsi de nombreuses fois où j’ai préféré garder tout le monde à la base pour avancer sur la construction et collecte avant de repartir en patrouille, mieux équipé et soigné.
Non, le souci de Survive the Fall est sa technique. Oui, vous l’avez bien vu en observant les captures que le jeu est presque joli si on plisse les yeux et qu’on fait un effort. Ses textures ne sont pas belles, c’est un fait. Sa caméra n’est pas non plus pratique car on ne peut pas gérer son angle, juste le zoom qui s’avère bien entendu insuffisant. Plus grave, l’IA des ennemis est aux fraises, il y a des bugs de collision dans tous les sens, les déplacements ne sont pas précis et globalement il y a plein de petits soucis techniques.

Mais la cerise sur le gâteau qui me fait me demander si les développeurs jouent vraiment à leurs jeux avant de les sortir, c’est l’interface. Elle est d’une lourdeur hallucinante, surtout en ce qui concerne la gestion de la base. Rien n’est clair, affecter un survivant à un poste de travail n’est pas intuitif, on ne sait jamais trop qui fait quoi et où… Pour être honnête j’ai failli renoncer après une poignée d’heures tellement tout est inutilement compliqué avec des dizaines de clics requis alors que quelques uns feraient l’affaire.
Mais j’ai persévéré et je dois avouer que la mayonnaise a pris. Bon, je peste toujours autant sur cette *%*$! d’interface mais j’arrive à prendre du plaisir sur le reste, à monter mes petites expéditions, repérer le loot intéressant, planifier mon développement et globalement faire prospérer mon groupe. Survive the Fall n’est pas un jeu que je vous conseille. Manque de moyens le privant d’une réalisation technique à la hauteur, QoL au fond des toilettes avec l’interface, prix de ce fait un peu trop élevé, non c’est un brouillon plein de potentiel pour le prochain titre !
Genre : Survie et gestion
Développeur : Angry Bulls Studio
Editeur : Toplitz Productions
Date de Sortie : 22 Mai 2025
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Genre : Survie et gestion