Star Trucker

Je n’ai pas accroché à Euro Truck Simulator 2. Je le lançais, je jouais une heure ou deux et je coupais, rapidement lassé. Le jeu est pourtant bon et a trouvé son public, mais il n’était pas pour moi. Alors pourquoi me lancer dans Star Trucker me demanderez-vous, insolents que vous êtes ? Et bien parce que…

Parce que je pensais que bourlinguer à travers la galaxie me plairait. Parce que bon, piloter un camion de l’espace n’est pas donné à tout le monde, je pense d’ailleurs que c’est la première fois qu’on nous en offre l’opportunité. Oui, Elite Dangerous permet de faire du convoyage, mais vous ne pilotez pas un vrai camion dedans !

Bref, la curiosité causera la perte du chat et peut-être la mienne mais en attendant me voilà dans ma cabine pressurisée, écoutant attentivement un tutoriel qui durera… cinq minutes. Ça change d’Elite Dangerous. Quelques touches pour le pilotage, d’autres pour les sorties extravéhiculaires et… attendez, on peut se lever de son siège et même sortir du camion ? Excellent !

Bon, n’allez tout de même pas croire que vous pourrez vous promener partout ou coller des posters sur les parois, Star Trucker reste avant tout un jeu de convoyage où vous allez passer le plus clair de votre temps les fesses vissées à votre fauteuil, à piloter votre engin tout en causant à la CB.

Les débuts sont très classiques, avec différentes missions obligatoires vous permettant de vous faire la main. On va de A à B, puis de A à C en passant par D. On prend son camion en main, on tire un peu la langue sur les manœuvres délicates et petit à petit on prend ses aises et on se lance.

Si les courses sont toujours d’actualité, c’est vers la récupération d’épaves et la revente au marché noir que se tournera le joueur désireux de se remplir les poches. Car les missions de livraison ne rapportent pas tant que ça et coûtent pas mal d’argent, même si des patchs équilibrant l’économie ont été déployés depuis la sortie officielle.

Oui, il faut bien entendu penser à l’entretien de votre camion de l’espace et au renouvellement de certaines pièces indispensables à son fonctionnement, comme les cellules énergétiques et les filtres à oxygène. Rajoutez le coût du carburant, les diverses amendes infligées pour conduite dangereuse, retard ou marchandise endommagée et vous verrez que le compte en banque ne se remplit pas aussi vite qu’espéré.

C’est quelque chose qui se retrouve bien souvent dans le genre, à savoir une obligation de grinder comme un goret pour progresser. Heureusement pour nous, les décors splendides aident beaucoup à l’immersion et, en faisant de petites séances, Star Trucket s’avère tout à fait divertissant.

On prend une commande, on va chercher la remorque contenant les marchandises, on l’attelle – en mettant plus ou moins de temps – et on choisit un itinéraire avant de se diriger vers le portail le plus proche. Portail qui servira à sauter vers un autre secteur, dans lequel on cherchera le portail désiré. C’est simple, tout comme la prise en main exemplaire.

En effet, dans Star Trucker inutile de jouer avec un manuel sur les genoux : tout se fait en quelques touches et avec la souris. C’est très appréciable et cela permet de se replonger facilement dans le jeu, contrairement par exemple à Elite Dangerous où il faut refaire un tour dans les options pour tout remémoriser. Inconvénient : il est impossible de reconfigurer les touches, une pratique que je pensais interdite depuis une bonne dizaine d’années.

Star Trucker a aussi et surtout pour lui sa belle gueule. Si la vue intérieure ne propose qu’une étroite vue, basculer en vue extérieure vous fera lâcher quelques petits cris d’excitation, quand vous passerez près d’une station orbitale, avec des vaisseaux dans tous les sens et une planète en contrebas. Et surtout cela tourne comme un charme, sans le moindre ralentissement. La bande son est quant à elle parfaite, avec du Rock et de la Country comme il se doit.

Je regrette tout de même qu’il ne soit pas possible d’exercer des poussées verticales, qui seraient bien plus pratiques dans certaines circonstances. Mais bon, Star Trucker a privilégié la simplicité et on fera avec.

Star Trucker m’a-t-il réconcilié avec ce genre de jeux ? Oui, assurément. Il est beau, facile à prendre en main et offre une bonne immersion. Est-ce que j’y jouerai tous les jours ? Assurément pas, je préfère pour ma part me faire de courtes sessions de quelques courses, le concept même du jeu, même s’il est agréablement varié, n’est pas non plus le plus palpitant qui soit.

A vous donc de voir si vous vous sentez l’âme d’un routier de l’espace et si vous vous sentez de faire des sorties extravéhiculaires pour patcher votre coque entre deux traversées de systèmes solaires. Pour un prix tout à fait raisonnable (25€), Star Trucker vous offrira une expérience originale, à déguster avec modération.

Genre: Routier dans l’espace

Développeur: Monster and Monster

Editeur : Raw Fury

Date de Sortie : 3 Septembre 2024

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur