Early Access: Silica

Planète Baltarus, un jeudi dans le futur, vers 14h30. L’humanité a décidé de coloniser cette planète pour extraire un minerai qui a permis le développement de la téléportation. Mais je me fiche de tout ça, ce que je veux moi c’est tuer de l’alien – même si pour le coup c’est moi l’alien – avec mes amis. Ah tiens, le commandant vient de m’assigner un objectif irréalisable. Il est nul ce commandant, vivement que j’arrive à lui piquer sa place ! Bienvenue dans Silica, le jeu où on peut être calife à la place du calife.

Vous en avez sûrement entendu parler lorsqu’il a été annoncé, grâce à son gameplay assez inhabituel : vous pouvez jouer soit en mode FPS, en courant partout comme un poulet décapité et en vous appliquant à ne pas suivre les consignes du commandant, comme le ferait n’importe quel joueur de FPS en ligne normalement constitué, soit, jouer en tant que commandant dans un mode RTS où vous pesterez contre ces joueurs qui courent partout comme des poulets décapités.

Le mélange est étonnant et, je dois l’avouer, très intéressant. S’il est possible de jouer hors ligne pour prendre ses marques et s’habituer aux différentes interfaces, le cœur du jeu est bien entendu dans le multijoueur qui propose plusieurs modes de jeu, dont le plus intéressant est le mode stratégie.

Chaque camp – parmi trois – voit donc des joueurs incarner la piétaille, sous les ordres d’un commandant suprême qui devra gérer le développement de la base et affecter les soldats à différentes missions. Cette répartition des tâches est intéressante et permet à chacun de jouer selon ses préférences.

Le rôle du commandant est aussi particulièrement important car, contrairement par exemple à un FPS pur où le chef ne fait que donner des ordres et regarder comment ça se passe (pas comme prévu en général), dans Silica être en charge de la base signifie gérer les améliorations, mettre à disposition des troupes des véhicules… Un peu comme si vous étiez sur Starcraft avec les Marines qui vous insultent parce que leur Siege Tank n’arrive pas assez vite.

Autre grosse originalité, les aliens sont tout sauf humanoïdes et disposent de pouvoirs uniques. Les troupes de base sont très faibles mais font des sauts gigantesques, d’autres créatures sont lourdement blindées ou tirent à distance… Une faction complètement à part qui nécessitera un petit moment pour être maîtrisées.

Silica étant en Early Access, il va falloir être gentil en le lançant. Certes le jeu propose déjà des paysages superbes, mais il manque beaucoup de tout, partout. Les collisions sont encore mal gérées, le contenu est un peu chiche et les performances globales sont en dents de scie. Ca n’est guère étonnant, et grave, pour un Early Access mais n’allez pas l’acheter en croyant tomber sur un jeu quasiment fini.

Heureusement pour nous – et lui – le jeu fait partie du programme Bohemia Incubator qui comme son nom l’indique, voit Bohemia Interactive soutenir des petites équipes indépendantes pour que leurs projets aboutissent. Les développeurs (je crois même qu’il est seul pour gérer tout ça) sont donc indépendants tout en disposant d’une structure pour les aider et les conseiller.

Silica s’appuie donc sur un concept malin et original qui va énormément dépendre de la communauté pour prendre son essor. Les parties faites pendant cet Early Access ont été en dents de scie. Soit le commandant changeait d’avis toutes les 30 secondes, ce qui faisait que l’on courrait partout sans jamais avoir le temps de rien faire, soit au contraire tout se déroulait parfaitement avec une progression fulgurante.

Il faut donc espérer que l’équipe de développement continue sur sa voie, étoffe encore le jeu et règle tous ces petits soucis techniques. Rien d’alarmant pour un jeu en Early Access mais un état encore trop Early pour être recommandé sans hésitation. Gardez donc Silica en wishlist encore quelques mois pour voir comment le titre évolue.

Genre : RTS / FPS en ligne

Développeur : Bohemia Incubator

Editeur : Bohemia Interactive

Date de sortie en Early Access : 3 Mai 2023

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur