Early Access: Norland
On ne dirait pas comme cela, mais l’éditeur Hooded Horse qui a été mis sous les feux des projecteurs à la sortie de l’accès anticipé de Manor Lords, dispose d’un sacré catalogue qui, comble du bonheur, regorge de jeux de gestion de qualité ou prometteurs. Alors quand on reçoit une clé pour Norland, autant vous dire que je sautille un peu partout.
Dans Norland, vous devez comme d’habitude agrandir votre royaume médiéval, par la force ou la diplomatie. Rien de bien nouveau là-dedans, mis à part bien entendu les mécanismes pour le faire. Parce que pour leur premier jeu, on peut dire que les développeurs de Long Jaunt se sont fait plaisir et n’ont rien laissé de côté.
Tout d’abord, oubliez les city builders à Papa dans lequel vos paysans réagissent au doigt et à l’œil. Dans Norland, vous jouez une famille de nobles devant administrer son royaume. Cela veut dire que si vous construisez une ferme, vous devez envoyer un membre de la famille royale donner des instructions pour son exploitation. Sans quoi les paysans resteront les mains dans les poches à glander, tels de vulgaires pigistes de Dystopeek.
Vous voulez découvrir une nouvelle technologie, comme par hasard l’art de brasser de la bière plutôt que l’infâme gnole dont vous disposez au début ? C’est facile, achetez le livre correspondant au marchand itinérant et demandez à un noble de le lire. Vous voulez passer une alliance ? Envoyez un noble. Etablir des routes commerciales ? Pareil, un noble.
Si chaque membre de la famille a des caractéristiques propres, lui permettant d’être plus ou moins doué dans les domaines utiles (combat, enseignement, diplomatie…), vous allez rapidement vous rendre compte que leur emploi du temps se remplira bien trop vite. La solution ? Offrir un poste à des nobles itinérants. Et les garder auprès de vous.
Pour ce faire, il faut qu’ils vous aiment ou vous respectent. Comme parvenir à cela ? Les cadeaux, les discussions, les parties de chasse ou même les menaces fonctionnent selon les caractères. Et plus on réfléchit au pourquoi du comment, plus on se rend compte que Norland dispose d’une profondeur dont on ne soupçonnait pas l’existence.
Une fois qu’on a assimilé qu’on joue via la famille royale et qu’on doit s’adapter à ces individus que l’on voit se déplacer et interagir au gré des ordres qu’on leur a donné, on se rend compte qu’il va falloir planifier. Sérieusement.
Les nobles servant un peu partout, il va falloir fixer des priorités sans essayer de poursuivre plusieurs lièvres à la fois, du moins au début. Faire grandir son petit village, tranquillement. Développer la production, offrir aux paysans des produits dont ils ont envie. Oui, à la fin de la journée vous payez les paysans qui vont ensuite dépenser leur argent au marché et à la taverne. Ils y achèteront des produits que vous aurez produits ou importés et surtout dont vous aurez déterminé le prix. Oui, il vous faut même gérer l’économie locale.
Et tant que vous y êtes, occupez-vous aussi de la religion, de vos armées, des questions territoriales et même des besoins plus terre à terre de vos nobles et administrés. Envoyez une noble satisfaire un besoin naturel avec un paysan, celui-ci se sentira utilisé alors que la princesse aura certes assouvi un besoin mais aura besoin de se confesser…
Les relations entre tous les habitants sont vraiment quelque chose qui a été creusé dans Norland et nécessitent de s’y plonger et de ne pas les prendre à la légère. Les interactions sont très nombreuses et ont de vraies conséquences sur votre royaume. De quoi ravir ceux qui aiment le micro-management.
C’est d’ailleurs un point à considérer si vous êtes intéressés par le jeu : à quel point aimez-vous vous retrousser les manches ? Préférez-vous lancer une industrie et ensuite regarder le tout vivre sans intervenir ? Dans Norland, il y a toujours quelque chose à faire. Que ce soit sur la carte locale, où vous allez surveiller que tout se passe bien ou sur la carte du monde, où des camps de bandits apparaissent, des alliances se créent et se défont et que des armées ravagent les villes.
Norland n’est encore qu’en Early Access mais il y a déjà énormément de choses à faire, à découvrir. Impossible de tout maîtriser, on passe son temps à cliquer pour découvrir, à lire, à réorganiser. Tant de choses. Partout. C’est bien simple, c’est la première fois depuis des lustres que je suivais avec plaisir un tutoriel.
Et si vous n’êtes pas encore convaincus, laissez-moi vous dire une chose : regarder les captures. Regardez-moi cette direction artistique. C’est mignon tout plein, ça grouille de vie, c’est superbe et coloré ! Personnellement j’adore et je ne pense pas qu’on puisse rester insensible. Sauf si vous vous appelez Krev mais là on ne peut plus rien pour vous.
Norland est un petit bijou, un diamant que Long Jaunt est en train de tailler sous vos yeux ébahis. Je ne sais pas s’il marquera sa génération comme Rimworld, mais si vous aimez les colony sims, alors n’hésitez pas, jetez-vous dessus. Vous me maudirez pour toutes les futures nuits blanches mais ça n’est pas grave, j’assume !
Genre : Colony sim
Développeur : Long Jaunt
Editeur : Hooded Horse
Date de sortie en Early Access : 18 Juillet 2024
Testé sur une version presse fournie par l’éditeur