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Dying Light 2: Stay Human

Dire que Dying Light 2 était un poil attendu à la rédac serait au même niveau d’euphémisme que de dire que Machiavel est parfois un peu difficile à contenter. A tel point d’ailleurs que j’ai dû faire jouer mon autorité naturelle et menacer Evilblacksheep et Lupus de les enfermer dans le placard de Ruvon s’ils ne me laissaient pas la clé Steam offerte par notre plus fidèle lecteur, Graouuu. Oui on est comme ça chez Dystopeek, on se fait payer des AAA par nos lecteurs ! Alors, ai-je bien fait de faire pleurer Lupus et rager Evilblacksheep ? Est-ce que les 7 années d’attente depuis le premier épisode ont été mises à profit par nos Polonais du jour ? Pourquoi ne voyez-vous pas de Dystoseal of Quality, récompense suprême dont rêvent tous les studios de développement ?

Alors dans l’ordre : oui aucun regret, oui même si… et c’est… compliqué. Pas de Dystoseal parce que malgré toutes ses qualités et promesses, Dying Light 2 est un open world comme beaucoup d’autres. Certes il y a des infectés, et c’est toujours cool de les démembrer avec une pelle rouillée, certes il y a du parkour toujours aussi agréable dans une ville gigantesque, mais c’est quand même bien prévisible tout ça, malgré un scénario qui était annoncé avec de nombreux embranchements lourds de conséquence.

Alors oui, le scénario est un peu plus travaillé que celui du premier avec un héros, Aiden, à la recherche de sa frangine au milieu de Villedor, une ville déchirée depuis 15 ans par les luttes entre factions et bandits. Il va donc falloir ménager la chèvre et le chou pour obtenir des informations et surtout accès à de nombreux lieux verrouillés.

La durée de vie du jeu, annoncée à 500h si vous voulez tout faire, est comme d’habitude exagérée et à mon avis bien peu de joueurs iront au bout de chaque activité. Le scénario est intéressant, avec de nombreux rebondissements pas forcément surprenants mais toujours bien amenés et on s’immerge rapidement dans ce monde dévasté ou trouver un pied de chaise est une récompense en soi.

Par contre, open world oblige, il y a tellement d’activités à faire entre deux missions que vous passerez parfois des jours à courir ici et là au lieu d’aller sauver une personne soi-disant agonisante à deux blocs de là. C’est un défaut des open world et il faudra passer outre pour profiter du jeu.

Si Dying Light 2 ne révolutionne pas forcément le genre, ce qu’il fait il le fait très bien. Le cycle jour / nuit est toujours à l’honneur, avec des extérieurs tranquilles en journée et grouillants d’ennemis la nuit, à l’inverse des caches de matériel et autres boosters de performance. Il faut donc un minimum planifier ses activités entre libération de camps de bandits, remise en service de moulins (qui favoriseront une faction de votre choix) et chasse aux super mutants et exploration de parkings souterrains.

A noter que le joueur aura pas mal de choses à surveiller au cours de ses pérégrinations : sa jauge de vie bien sûr, mais aussi son endurance qui sert au parkour et à porter des coups, son immunité, qui décroit la nuit jusqu’à transformer le héros en infecté et enfin la résistance des armes. Parce que croyez-moi, se retrouver désarmé au milieu d’une rue infestée n’est pas vraiment agréable…

Heureusement que les toits salvateurs ne sont jamais bien loin, avec un héros qui progressera jusqu’à devenir un Spider-Man post-apocalyptique. Mais sur les débuts du jeu, il est parfois assez frustrant de voir à quel point on ne peut quasiment rien faire, ce qui oblige à se retrousser les manches et à être méthodique.

Libérer des abris pour ne pas avoir à courir 600m avec une horde aux fesses, remettre en état les moulins pour faire venir de nouveaux marchands, repérer les caches du GRE (les grands méchants qui ont fait les expérimentations ayant amené la fin du monde) à looter en priorité et tout simplement cartographier au maximum la tentaculaire cité. A son sujet, si le level design est très bon, il y a malheureusement beaucoup de copier-coller de lieux et on a bien souvent la fâcheuse impression d’avoir déjà vu cette pile de 3 sacs à dos une bonne centaine de fois.

Comme vous pouvez le voir, l’expérience sur Dying Light 2 est donc très fun mais pas aussi transcendante que les annonces pouvaient le laisser espérer. Oh ne vous en faites pas, une fois le jeu lancé, vous n’allez pas facilement vous arrêter. Il y a toujours un supermarché à vider, un événement aléatoire pas loin ou des trophées à récupérer pour améliorer vos compétences en crafting.  C’est aussi efficace que le crack pour vous garder scotché à votre écran… Notons qu’il y a en plus la possibilité d’appeler un (ou une) ami(e) en pleine partie pour qu’il/elle vous rejoigne et vous prête main forte !

Techniquement, on est comme d’habitude avec Techland sur le haut du panier graphique avec de petits soucis de collision et de hitboxes. Rien de grave, ces passages étant très rares, à l’inverse des moments où votre mâchoire se décrochera quand, en plein parkour, vous vous arrêterez pour admirer le coucher de soleil, perché sur un toit surplombant une rue grouillante d’infectés. Superbe dans sa beauté et son gore !

Alors non, je ne regrette pas d’avoir volé la clé à mes camarades tellement je prends mon pied sur Dying Light 2. Et j’envisage même de refaire le coup à la sortie du 3. M’infiltrer sans bruit dans un local infecté de zombies endormis, me relever brusquement quand je suis repéré avant de me frayer un chemin à coups de machette vers la fenêtre la plus proche. Chercher, affolé, l’abri le plus proche pouvant m’offrir ces lampes à UV salvatrices, entendre les hurlements des Spéciaux qui lancent les hordes à mes trousses… Non, pour tout ça je ne regrette pas.

J’ai joué une quinzaine d’heures, il me reste tout à faire et je le lance toujours avec un plaisir teinté d’interdit. Mais pour ses promesses non tenues et pour son classicisme, alors Dying Light 2 ne récolte pas de Dystoseal. Attention, vous vous devez de l’acquérir, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais attendez-vous « seulement » à un jeu solide à la durée de vie gigantesque, qui fait son boulot du mieux qu’il peut, avec beaucoup de bonnes idées et intention mais sans génie.

Genre : FPS

Développeur : Techland

Editeur : Techland

Date de Sortie : 4 Février 2022

Testé sur une version offerte par un adorable lecteur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...