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Dispatch

Pour leur premier jeu original, les développeurs du studio AdHoc, en association avec Critical Role, nous présentent Dispatch. Si le nom du studio ne vous dit rien, sachez qu’il est composé, entre autres, d’anciens de chez Telltale, notamment ceux à qui l’on devait The Wolf Among Us ou encore le premier The Walking Dead, ça vous parlera peut-être plus. Maintenant que vous avez les données, ça ne vous surprendra pas trop de savoir qu’ils tentent, avec ce jeu, de relancer le genre des jeux narratifs épisodiques, qui était à son apogée il y a quelques années. Même si ici, la définition d’épisodique a été un peu revue, mais je vous en reparlerai plus tard.

Dans Dispatch, donc, vous incarnez Robert qui, suite à un petit incident, doit raccrocher son costume de super héros. Car oui, dans l’univers de Dispatch, les super héros et les super méchants sont monnaie courante. Et ils sont tellement habituels, justement, que certains d’entre eux bossent dans un centre de répartition de super-héros, à la manière des services d’urgence. Robert étant redevenu un humain lambda, il se voit offrir un boulot en tant que répartiteur pour la compagnie et est mis en charge de la pire équipe au tableau.

Le jeu alterne entre séquences narratives, parsemées de dialogues à choix multiples, et sessions de « travail » où vous devez effectivement gérer et répartir votre groupe de héros. A vous de choisir qui envoyer couvrir quelle mission parmi votre pool de héros disponibles, selon les forces et les faiblesses de chacun. Au fur et à mesure de missions réussies, vos héros gagnent en expérience et vous pouvez améliorer leurs compétences, voir débloquer leurs capacités spéciales. Ces phases de gestion au milieu du gameplay narratif permettent d’amener un peu de renouveau et un peu plus d’interactivité pour le joueur. C’était vraiment ce que j’ai le plus aimé dans Dispatch et j’aurais adoré que le jeu propose un mode « infini » de cette partie-là, mais que voulez-vous, on ne peut pas tout avoir.

La partie narrative, quant à elle, ne dépaysera pas tellement les habitués des jeux précédemment cités tels que les Telltale ou les Life is Strange. En effet, Dispatch nous offre des séquences animées d’une grande qualité où viennent s’insérer des choix à faire dans les dialogues à certains moments clés. Cependant, ne vous laissez pas distraire par son aspect cartoon, le jeu est bien destiné aux adultes et contient, entre autres, quelques scènes un peu violentes ou un peu crues. Il y a une possibilité de flouter la nudité, mais le ton reste globalement mature.

Non seulement la qualité de l’animation est digne des meilleurs cartoons, mais le casting du doublage est, lui aussi, excellent. Le casting assez éclectique va d’Aaron Paul, qui prête sa voix au protagoniste, à Alanah Pearce, en passant par Jacksepticeye ou encore THOT SQUAD et fonctionne assez bien. Et si le doublage n’est disponible qu’en anglais, pas d’affolement, le jeu est entièrement sous-titré en français pour ceux qui le souhaitent.

Sur l’histoire, je m’abstiendrais de commentaires précis, car je ne veux rien spoiler, et l’appréciation de sa qualité restera personnelle à chacun. Si l’on tombe souvent dans quelques clichés discutables, l’histoire fait tout de même correctement le travail, sans rien révolutionner. J’ai surtout trouvé l’ensemble des personnages intéressants et attachants, à quelques exceptions près, et surtout, les interactions entre les membres de l’équipe sont parfois hilarantes.

Revenons enfin sur le côté épisodique, peut-être la seule chose que j’ai trouvée questionnable sur le jeu, même si, à l’heure où vous lirez ces lignes, le sujet ne sera plus de mise. Je m’explique. Si le jeu est sorti officiellement le 22 octobre, seuls les deux premiers épisodes étaient disponibles à cette date-là. Les six épisodes restants ayant été publiés par paires chaque semaine après ça. Ceci est un choix volontaire du studio dont je n’ai pas bien vu l’intérêt, et qui m’a plus frustrée qu’autre chose vu la durée relativement courte de chaque épisode. Fort heureusement pour vous, ils sont à présent tous sortis et vous pouvez faire du binge-gaming comme vous regarderiez une série sur Netflix.

Une partie complète de Dispatch m’a pris 8h30, soit plus ou moins une heure et des poussières par épisode, certains étant plus courts que d’autres. Même si j’ai eu l’impression que les choix offerts au joueur ne sont pas aussi significatifs qu’on voudrait nous le faire croire, ils offrent tout de même certaines variations qui donnent envie d’éventuellement retenter l’aventure et explorer les alternatives. Le seul bémol pour cela étant l’impossibilité, pour le moment, de passer une scène que l’on aurait déjà vue.

Au final, même s’il ne plaira pas à tout le monde (mais peut-on faire l’unanimité ?), Dispatch est un très bon jeu narratif, tout en offrant aussi une partie jeu de gestion d’équipe. J’en attendais beaucoup après avoir joué à la démo il y a quelques mois et je n’ai vraiment pas été déçue. Ceux qui avaient aimé les jeux Telltale de la grande époque et qui ne sont pas allergiques aux super héros un peu loufoques peuvent s’y lancer les yeux fermés. Pour ma part, j’espère que nous aurons droit à une saison 2 et j’attends avec une impatience renouvelée The Wolf Among Us 2 que nous prépare le studio.

Site officiel

Développeur : AdHoc Studio

Éditeur : AdHoc Studio

Plateforme : Steam, Playstation

Date de parution : 22 octobre 2025

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

EvilBlackSheep

Experte en procrastination.

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