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Beneath

Je suis triste ce matin, en écrivant cet article sur Beneath. Je l’avais repéré depuis un moment, attiré par les termes Lovecraft inspired et survival horror. Je me voyais donc stresser comme un malade en évitant des Profonds, plongé dans une ville du début du siècle dernier, longeant les murs en espérant ne pas tomber sur une horreur indicible.

A la place, je me suis retrouvé dans le scaphandre de Noah, scientifique parti à la recherche de l’épave d’un vieil Uboot. Alors qu’il trouve enfin l’épave, les communications avec le bateau en surface sont coupées. Il remonte – entre deux hallucinations – pour découvrir que ses collègues ont été attaqués par de mystérieuses entités – heureusement sa fille a survécu – et qu’il y a des zombies sur le bateau. Cerise sur le gâteau, l’hélicoptère appelé à l’aide arrive et… le canarde.

Noah tombe à l’eau et se réveille à l’entrée d’un gigantesque complexe sous-marin qu’il va devoir explorer, aidé par de mystérieux alliés et attaqué à vue par des soldats, pour s’échapper et soigner sa fille tombée (comme par hasard) mystérieusement malade, ce qui ne l’empêche pas de disparaître quand bon lui chante…

Oui le scénario de Beneath hésite entre SF et horreur avec un pitch qui n’avait pas vraiment besoin de la composante lovecraftienne, qui vous provoque des hallucinations et vous propulse de temps à autre dans d’étranges contrées. Entre deux massacres de gardes et de zombies bien entendu.

Tout cela aurait pu faire soit un très bon jeu d’action, soit un très bon jeu horrifique, où il aurait fallu soit flinguer soit éviter tout ce petit monde. Malheureusement pour nous – et pour lui – Beneath ne choisit jamais vraiment son camp. On se promène en effet à toute vitesse dans ce complexe sous-marin, aux murs recouverts de sang, courant ici pour récupérer un fusible pour ouvrir une porte, là pour débloquer un interrupteur. Le tout en se servant de multiples grilles d’aération marquées d’une belle croix histoire qu’on ne les rate pas.

Les PNJs n’ont absolument aucune pitié, nous faisant parcourir chaque niveau en large et en travers, plusieurs fois si possible. Alors on court. Et parfois on tombe sur des gardes qui sont bien entendu bien mieux équipés que nous. Enfin, au début. Et surtout on s’aperçoit qu’ils sont un peu cons, donc on en profite. On leur jette une grenade, ils crient, ils se préviennent du danger et… ne bougent pas.

Les gunfights de Beneath ne sont pas vraiment convaincants. La faute à une IA assez bancale donc, mais aussi un moteur physique qui prend pas mal de libertés et surtout un manque total de feeling niveau armes. De plus, les ennemis peuvent survivre à plusieurs tirs à la tête comme succomber après deux balles dans le genou. C’est étrange et très peu convaincant, ce qui me pousse à dire que si vous aimez les FPS nerveux, mieux vaut regarder ailleurs.

Quid de la composante horrifique alors ? Et bien elle est absente, sauf à considérer que du sang et des corps partout fait peur. Pas de mise en scène élaborée, pas de passages flippants, juste des zombies et du sang. Même constat que précédemment, Beneath ne brille pas non plus dans ce domaine.

C’est donc le cœur lourd que j’ai mis Beneath de côté, peu emballé par un gameplay qui vous fait faire des aller-retours à n’en plus finir – alors qu’une bonne progression scriptée en mode couloir aurait été bien plus efficace niveau atmosphère – entre deux gunfights boiteux, le tout mis à mal par une réalisation qui n’est pas à la hauteur.

En effet, les développeurs ont voulu mettre les petits plats dans les grands, avec des effets ceci et du traitement post-cela mais on est bien loin de quelque chose de joli (si ce terme peut s’appliquer à un jeu qui se veut horrifique) avec un rendu très plastique et des niveaux trop sombres avec des lumières trop agressives. Le rendu est étrange, tout comme la démarche du héro qui donne l’impression de flotter plutôt que de courir.

Beneath est donc un échec. Il essaie de jouer dans plusieurs cours mais échoue le plus souvent. Ça n’est pas un bon jeu d’action – et on sent bien les influences Half-Life à ce niveau -, ça n’est pas un jeu d’horreur et ce n’est pas le craft d’améliorations pour l’armement (et la possibilité de changer le skin des armes. Sérieusement, dans un jeu qui se veut d’horreur…) qui le classera dans les jeux de survie.

Les fesses entre toutes ces chaises, Beneath vous regardera plein d’espoir. Il sait que votre attirance pour les tentacules – on ne juge pas, on a bien Baalim dans l’équipe – vous poussera à vous dire que quand même, il y a sûrement un peu de fun à retirer de ces 10h que dure l’aventure (ce qui est bien trop long à mon avis) et vous aurez raison, il y a de quoi s’amuser un peu. Mais par petites séances, pour ne pas rager après les aller-retours sans fin dans ce complexe sous-marin bien trop vide ou devant ces combats peu palpitants. Mais honnêtement, il y a bien mieux ailleurs.

Auteur : FPS horrifique

Artiste : Camel 101

Editeur : Wired Productions

Date de Sortie : 27 octobre 2025

Testé sur une version presse fournie par l’éditeur

Harvester

Collectionneur compulsif et un peu trop passionné, accumule jeux et livres en essayant d'entraîner un maximum de gens dans ses vices...

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